Partie 2 - Le rapprochement.

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Guillaume rentra tout sourire dans la chambre d'hôpital d'Aurélien. Cela faisait maintenant près de trois semaines qu'il le voyait plusieurs fois par semaines afin de vérifier l'avancée de sa vue. Aurélien voyait un docteur tous les deux jours qui lui faisait faire des tests et de temps en temps celui-ci opérait même ses yeux. Progressivement, sa vision devait revenir. Jusqu'à la grande opération qui était censée réparer ses yeux tout à fait. Il adorait prendre de ses nouvelles, se sentant irrémédiablement attiré par lui. Il le voyait de temps en temps en dehors de ces moments et allait alors lui demander comment il allait et discutait un peu avec lui avant de se remettre au boulot. Aurélien lisait un livre en braille, les yeux fermés et allongé sur le lit, et il sourit en voyant l'aura de pureté qui semblait l'entourer.

« Comment va mon patient préféré ? » dit-il d'une voix enthousiaste.

Aurélien se tourna vers lui en ouvrant les yeux et lui offrit un grand sourire, le reconnaissant de par sa voix.

« Guillaume ! C'est déjà l'heure ?

— Et oui, déjà ! Je sais bien va que tu espères toujours que ce moment ne vienne jamais, hein ? rit Guillaume en approchant une chaise du lit et s'y asseyant.

— Ne dis pas n'importe quoi... dit Aurélien dans un sourire en fermant son livre et se redressant contre son oreiller. Je les aime bien parce que ça me permet d'être avec toi. »

Guillaume sourit légèrement, restant silencieux, et le regarda s'asseoir sur le rebord du lit face à lui.

« Je peux commencer ? » demanda-t-il doucement et Aurélien hocha la tête.

Il posa une main sur sa joue et la caressa une seconde de son pouce avant d'allumer la petite lampe qu'il positionna devant ses yeux. Il passa plusieurs fois d'un œil à l'autre avant d'éteindre la lumière.

« Tu arrives à voir quelque chose, Orel ?

— Un peu... hésita ce dernier. Mais vraiment pas beaucoup. Comme... Si tu mets ta main là par exemple, dit-il en attrapant sa main doucement et la plaçant juste devant ses yeux. Alors là je peux réussir à voir ta peau. Mais sinon... c'est encore trop flou.

— Je vois... sourit Guillaume alors qu'il sentait ses battements de cœur accélérer dans sa poitrine au contact inattendu. Et ça se passe bien ces examens ?

— C'est très fatiguant, répondit sincèrement Aurélien en se passant une main sur les yeux. Mais c'est le seul moyen de retrouver la vue... 

— Je sais... Et tu vas y arriver, Orel. » dit-il sérieusement en coinçant une des mèches d'Aurélien derrière son oreille dans un geste infiniment doux.

Aurélien lui décocha un petit sourire timide et il se sentit fondre intérieurement. Il était fou amoureux de lui.

***

Guillaume entra avec fracas dans l'infirmerie de l'hôpital sans prendre la peine de frapper au préalable. L'infirmier présent le regarda bizarrement et il lui fit un signe de tête rapide avant de se diriger vers le petit lit sur lequel était assis Aurélien, les larmes aux yeux.

« Orel, tout va bien ?! » s'écria-t-il en s'accroupissant devant lui et il posa une main sur sa cuisse, ce qui le fit sursauter légèrement.

Il avait appris que ce dernier avait fait une chute dans les escaliers et avait été amené à l'infirmerie quelques minutes à peine plus tôt. Il s'était alors précipité pour le voir, délaissant le peu de pause qu'il avait dans la journée. Aurélien entoura son cou de ses bras et il le sentit hocher la tête contre celui-ci. Il posa une main réconfortante sur son dos et caressa ce dernier lentement.

« Plus de peur que de mal, hein ? » dit-il dans un sourire en fermant les yeux et il enfouit son nez dans les cheveux du plus jeune.

L'infirmier qui s'était occupé d'Aurélien s'approcha d'eux et lui dit qu'il partait et qu'il n'avait qu'à le raccompagner jusqu'à sa chambre. Il se détacha lentement d'Aurélien une fois l'infirmier sorti et passa une main tendrement dans ses cheveux noirs.

« Tu te tiens à moi, Orel ? »

Il l'aida à se mettre debout et entoura d'une manière protective sa taille de son bras pour l'aider à marcher sans avoir à trop s'appuyer sur sa cheville. Il le sentit s'agripper fortement à lui et il sourit :

« Tu peux me faire confiance. Je te lâcherai pas. »

Aurélien releva le visage vers lui et lui sourit doucement.

« Merci. »

***

Quand il entra dans la chambre plusieurs jours plus tard, Aurélien avait les yeux fermés et semblait endormi. Il s'assit à ses côtés et caressa doucement son front. Il vit distraitement le petit bandage autour de sa cheville fragilisée et soupira.

« Orel, réveille-toi. »

Ce dernier fronça les sourcils avant d'ouvrir les paupières lentement et il sourit.

« T'es fatigué ? C'est l'heure de nos tests...

— J'ai vraiment trop mal aux yeux, Guillaume. Je ne pense pas que ce soit une bonne idée, murmura Aurélien d'une voix ensommeillée.

— T'as encore trop forcé avec les docteurs ? » demanda-t-il, inquiet.

Aurélien hocha la tête après une hésitation et il soupira.

« Ça te brûle ?

— Oui...

— Il faut que tu leur dises Orel quand tu commences à avoir mal. Ça ne sert à rien de te forcer.

— Mais je veux retrouver la vue le plus vite possible, dit tristement Aurélien. J'ai envie de... voir ce qui m'entoure. Les patients, le jardin, les infirmiers et... toi... J'ai envie de voir à quoi tu ressembles. »

Guillaume sourit à ça et attrapa une des mains d'Aurélien dans les siennes. Il posa celle-ci délicatement sur son visage et l'amena à en faire le tour, passant même par ses cheveux, son nez et ses lèvres.

« Ça peut peut-être t'aider un peu, non ? » dit-il en souriant contre les doigts du plus jeune.

Aurélien ne répondit rien et se mit à tracer un chemin sur son visage alors il lâcha sa main pour le laisser libre de ses mouvements.

« Je suis sûr que tu es très beau, dit Aurélien dans un petit sourire et il rougit légèrement.

— Pas plus que ça, répondit-il en riant doucement.

— Menteur, sourit Aurélien. Je le saurai bien assez tôt. »

Aurélien arrêta de caresser son visage de ses doigts et ferma les yeux lentement. Guillaume passa une main dans sa frange et sourit tendrement en le voyant tomber littéralement d'épuisement. Il l'amena alors à se rallonger dans son lit et ramena le drap sur ses épaules pour le couvrir.

« J'crois que je t'aime, Orel. » chuchota-t-il et il vit un petit sourire endormi s'afficher sur les lèvres d'Aurélien.

Ouais, il était amoureux de lui.

OS OrelxGringe - Regarde-moi.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant