Prologue

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22 janvier 2018; Londres

- Cécie, tu es prête ? Résonne la voix de Rebecca en bas des escaliers.

Je me regarde dans le miroir et l'image que me renvoie mon reflet me satisfait. Elle est loin maintenant l'adolescente de seize ans, complexée par son corps, n'arrivant pas à s'affirmer et avec très peu voir aucune confiance en elle. Qui aurait cru que six ans plus tard je m'assumerai sans le moindre complexe et que ma confiance serait sans faille ? Personne. Et moi même encore moins. Ma plus grande fierté et ma plus belle bataille.

- J'arrive ! lui répondis-je après un dernier coup d'œil dans le miroir.

Je saisis ma pochette noire, enfile mes escarpins et rejoins Rebecca au rez-de-chaussée. Ses cheveux d'un blond polaire habituellement lisses, sont bouclés et coiffés en une queue de cheval haute et ces yeux bleus légèrement maquillés d'une couleur bronze me rappellent ces filles scandinaves que j'ai pu croiser lors de mon voyage au Danemark. Dans sa robe noire, Rebecca rayonne de joie. Et il y a de quoi. Après quatre mois de cours intensif sans aucun moment de répit pour nos examens, nos professeurs ont ralenti la cadence et nous laissent un peu plus de liberté en ce début d'année 2018. Étant en troisième année d'histoire étrangère, nous rentrons dans la période où nous devons choisir une spécialisation pour l'an prochain. Mon cœur balance entre plusieurs choix et de bonnes notes aux examens sont un gros atout pour avoir le plus d'opportunités possible. Voilà pourquoi une pause est la bienvenue et quoi de mieux qu'une soirée dans l'un des quartiers chics de Londres avec toute la promo ?

- Viens Cécie, on va faire une photo ! S'écrie Rebecca.

Son téléphone déjà réglé sur le mode "appareil photo", elle le cale dans sa main gauche et prend la pose prête à appuyer à n'importe quel moment. Je fixe l'objectif tout en ajustant une dernière fois mes cheveux bruns qui tombent en cascade sur mes épaules.

- Un, deux, trois... SOURIRE !

Le flash m'éblouit et des petits points noirs se dessinent dans toute la pièce. Il me faut quelques secondes pour reprendre mes esprits. Rebecca me tend le téléphone pour me demander mon avis.

Je saisis l'appareil et nous regarde. La photo est magnifique et c'est difficile à croire mais sur le moment je ne me sens plus comme une petite fille, mais vraiment comme une femme.

- J'adore ! lui répondis-je enthousiaste.

Aussitôt dit, aussitôt fait. En deux, trois clics sur son téléphone la photo se retrouve sur les réseaux. Mon téléphone vibre. La notification de la photo à tous les coups. Je déverrouille l'appareil et clique sur celle-ci. Rebecca Carm a identifié Cécilia Mills sur une publication. Sous la photo la légende indique "Saturday Night". La légende typique des soirées du samedi soir vue par Rebecca.

Un klaxon de voiture retentit. Notre taxi est là. Je m'emmitoufle dans un manteau noir en fausse fourrure, tandis que Rebecca ferme la porte de l'appartement et nous nous précipitons dans notre taxi.

- Bonsoir, Westminster s'il-vous-plait. dis-je au conducteur.

Il démarre le moteur, et nous parcourons les rues de Londres pendant une vingtaine de minutes. Situé près de la Tamise, Westminster est l'un des quartiers les plus branchés de Londres et également l'endroit où se déroule notre soirée : dans la maison d'Emma Brown, la fille la plus populaire de la promotion. Du haut de ses 1m72, Emma est une grande passionnée d'histoire. En particulier celle de l'Égypte antique et pour son plus grand bonheur, les chapitres que l'on étudie en ce moment. Son père a fait fortune aux États-Unis et est venu en Angleterre. Malgré la richesse de sa famille, Emma reste une personne appréciable et très simple comparé à certaines pimbêches qui n'hésitent pas à se venter et exposer la fortune de papa.

Notre taxi s'arrête devant une grande allée de gravier et d'arbustes éclairée par une dizaine de lampadaires. Nous réglons le chauffeur et bras dessus, bras dessous, nous nous dirigeons vers l'entrée. La fête bat déjà sont plein. La musique résonne et les verres s'entrechoquent. La fête peut enfin commencer !

N'oublie pas d'où tu viens Où les histoires vivent. Découvrez maintenant