PREMIÈRE PARTIE : LA RENCONTRE

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Ça vous est déjà arrivé, à un moment de
votre vie, de croire que vous êtes le centre du monde lorsqu'elles se plissent toutes à tes exigences, de
croire que vous êtes le seul homme sur
terre lorsqu'elles exhalent toutes d'amour pour toi ?
Moi oui.
Jeune, fort et beau
avec un sourire angélique ; Élégant,
charismatique et éloquent ;
Bon rhéteur, J'étais aimé de tous.
Surnommé l'ami des jeunes filles,
séduire n'a jamais été une arduosité pour moi. J'étais un bourreau des cœurs,
avec facilité j'exploitais leurs naïvetés ;
Sans aucun remords,
je me débrassais d'elles,
comme de vulgaires épluchures.
Mais cette vie de tyran a prit fin le jour où j'ai rencontré celle qui changea ma vie.
C'était le premier jour de l'école ; et,
puisque l'année scolaire venait tout juste de débuter, fallait que je sors le grand jeu comme j'avais l'habitude de le faire: chemise, pantalon chaussures, l'élégance était ma chasteté, sapeur de renommé, je savais déjà ce qui m'attendais.

À peine arrivé au sein de l'école,
je sentais déjà les regards
qui se tournaient vers moi, de là où j'étais, je pouvais entendre ces murmures et ces chuchotements émis de toutes parts:
<< oh! Il n'a pas changé d'un poil, il est toujours aussi attrayant>.
Oui ! C'était l'effet que je leurs faisaient ;
comme le paysans qui procède à son
récolte après une longue période de dure labour, elles étaient toutes béates de me voir. Je marchais vers la cour,
en distribuant des salutations d'un geste de main de gauche à droite, on aurait dit un politicien en pleine campagne préélectorale ; et, comme tout trompeur,
fallait que j'affiche ma gueule d'ange
avec mon plus beau sourire, tout en ayant les yeux rivés sur ces magnifiques
créatures que je considérais comme des cœurs à prendre, quand, soudain,
quelque chose attira mon attention.
Je n'avais jamais rien vu de telle,
elle était d'une beauté époustouflante qui coupait le souffle dès le premier regard ;
le visage aussi rayonnant
comme la lumière d'espoir de tout
homme au fond d'un tunnel assombri. Elle était d'une vétusté incomparable,
avec une sculpture digne d'un
chef-d'œuvre, d'une piété rare ; elle était l'incarnation de la divinité.
Pour la première fois,
je me sentais impuissant. Hypnotiser par sa beauté, j'étais comme ces hommes de la "Caverne",
je sentais tout le long de mon corps
assujetti par des chaînes, je ne pouvais ni me déplacer, ni tourner la tête.
Figé, j'étais, je ne voyais qu'elle. Je ne pouvais m'empêcher de la lorgner, du bout de ses orteils jusqu'à l'apogée de ses cheveux, je contemplais chaque
partie de son corps,
malgré le voile qui couvrait la moitié de
sa tête laissant apparaître ces jolies tresses dépassant son cou retenant les
jeux de lumières qui éclosent de
l'interaction entre le soleil et sa chaîne
argentée et sa longue robe ample qui l'a
couvrait.
L'admiration de cette magnifique créature me berçait dans un monde paisible,
calme et serein. Comme si elle était
l'essence même de toutes existences
tellement elle me captivait.
Mais tout d'un coup je me suis sentis
propulser en avant, je sentais mes pieds qui traînaient et je tergiversais entre les
personnes comme un avion en chute libre, mais je parvins à tenir sur mes jambes
et à me retourner: c'était ABDEL qui venait de se jeter sur moi; toujours au mauvais endroit, au mauvais moment. Il venait de détruire l'un des plus beaux moments de ma vie ;
le seul moment où j'ai pu m'extirper de ce monde de calvaire et de stresse ; pour la première fois que je voyais quelque
chose qui me dépassais,
il a fallu qu'il débarque ; mais bon c'est ça nature je ne pouvais pas lui en vouloir et en plus il m'avait trop manqué ce casse-pied. D'ailleurs même, il est la seule
personne qui arrivait à me cerner et à me comprendre mais aussi à
m'accompagner dans tous mes délires:
c'était mon compagnon de guerre.
Des amis comme lui on n'en voit plus;
des amis qui n'hésiteront pas à mourir
pour vous ; mais ce soucient guère de ton état d'âme lorsqu'ils ont le devoir et
l'obligation de vous ramener à la raison.
Apparemment, vue ça façon de me
regarder avec envie de m'étrangler, il a
dû passer chez moi, j'avais complètement oublié qu'il m'avait demandé de l'attendre pour qu'on puisse partir ensemble à
l'école, mais comme d'habitude j'avais la tête ailleurs, faut croire que ça devenait
fréquent. Ces derniers jours-là, je ne savais plus où mettre les pieds. Mais bon, il va falloir que j'encaisse
parce-que là, je sens que je ne vais pas y
échapper. Juste en regardant l'expression de son visage, je pouvais ressentir la
rage qui gonflait ses poumons au point
qu'il explosa de colère en grommelant :
< <J'espère que t'as une bonne excuse?>> Le connaissant, il l'aurait su si j'avais mentis ou pas donc il a fallu que je disse la vérité, en joignant les deux mains, je
répondis:
- je suis vraiment désolé frère,
j'avais complètement oublié de t'attendre, en plus
j'étais déjà en retard quand je quittais
chez moi
‐ N'importe quoi!
Je ne me rappelle même plus la
dernière fois que t'as été à
l'heure. Dits plutôt que Mr était impatient de voir à quoi ressemblaient ces proies
- Mdr! j'avoue que là tu marques un point,
mais bon tu me connais entant que
chasseur de renommé, je me dois
d'étudier mon terrain de chasse
‐ Je m'en doutais,
mais bon j'imagine que t'as déjà repéré
les viandes fraîches que tu te mettras
sous les dents facilement
‐ J'arrive toujours pas à comprendre
comment ça se fait que tu sois le seul qui arrive à me cerner aussi facilement
‐ lol ! C'est pas pour rien qu'on est des
amis en plus n'oublie pas qu'on traîne
ensemble depuis la maternelle donc qui mieux que moi pour le faire ?
‐ Faut croire qu'on est fait de la même
matière
‐ Sans doute oui.
Alors lesquelles il s'agit cette année-ci ?
‐ Les, non ; la, plutôt
‐ Comment ça ?
‐ Difficile à croire
mais je pense que je suis amoureux
-Soit t'es malade,
soit t'es resté trop de temps sous le soleil
mon ami
‐ Arrête je suis sérieux
‐ depuis quand ce mot existe dans ton
dictionnaire ? Arrête de te payer ma tête
et parle-moi sérieusement tu veux
‐ Crois moi
je n'ai jamais été aussi sérieux de toute
ma vie
‐ D'accord,
admettons que je veuille te croire, il me
sera difficile de t'imaginer non seulement offrir ton cœur, encore moins vivre avec
une seule fille, à moins qu'elle soit
l'incarnation d'une déesse, d'autant plus
que y'a pas beaucoup de nouvelles cette année-ci et puis parmi celles-ci j'en vois aucune qui puisse être à la
hauteur des exigences de monsieur ; et,
n'oublie pas que t'as déjà expérimenté tous
ces quidam qui étaient là l'année dernière
‐ Crois-moi, celle-ci
elle est totalement différente de celles
que j'ai l'habitude de rencontrer
‐ Je suis impatient de voir ça
‐ Regarde au-dessus
de mon épaule gauche,
sous l'arbre devant l'administration
‐ HA ! HA ! HA ! Alors là t'es mal barré
‐ Comment ça ? Tu l'as connait ?
‐ Elle vient d'aménager dans mon quartier
et crois-moi, avec elle, s'est déjà perdu d'avance
‐ Comment ça se fait que je ne l'a connait
pas ? Et Que sais-tu d'elle ?
- Comme si t'avais le temps de rester chez
moi quand tu passais ou même de
prêter attention aux voisins... D'après le peux que je sais, elle n'est pas dans le « GAME », elle n'a de temps que
pour ces études, elle n'a pas d'amis ni de passe-temps ; une vrai snobe
‐ OUF ! Que faire frère aide moi
s'il te plait
‐ Pourquoi tu ne vas pas lui parler ?
Elle est seule et ça se voit qu'elle aura
besoin de faire connaissance avec les
autres pour pouvoir s'intégrer facilement et qui mieux que toi pour ça
‐ Tu penses qu'elle voudra me parler ?
‐ Seul, Dieu le sait ;
tout ce que je sais, c'est que celui qui ne
tente rien n'aura rien. Donc tente ta
chance
‐ D'accord j'y vais
C'était partis, je me suis orienté vers elle
en direction de l'administration ; pas à
pas, je sentais mon corps qui
s'alourdissait ; le cœur qui battait à la
chamane, j'avais l'impression de faire une tachycardie. J'avançais lentement,
avec délicatesse, je me déplaçais.
Qui l'aurait crue, moi qui n'avais jamais
fournis d'efforts pour avoir tout ce que je
voulais, j'affichais une trogne de couard à cause d'une fille dont je venais à peine
de connaitre ou plutôt je m'apprêtais à
connaitre, en fin je ne savais plus quoi
penser tellement les idées étaient floues
dans ma tête. Plus je marchais, plus je
me rapprochais d'elle, mais ce qui était
bizarre, c'est que j'avais l'impression que je stagnais au même niveau.
Avais-je peur ? Je ne saurais le dire.
Soudain j'ai sentis comme une brise qui
parcourait le long de mon front qui
devenait sec : j'étais arrivé sous l'arbre où elle se trouvait. Elle était là, les yeux rivés sur le sol, on
pouvait ressentir ça timidité ; les mains
croisées, les jambes serrées, elle donnait l'impression d'avoir peur de se mélanger aux autres,
une attitude tout à fait normale quand on est nouveau(lle) quelque part.
La langue nouée d'effroi, je parvins sur un ton suave à annoncer ma présence :
« bonjour » Elle leva la tête à pas de tortue, me fixa
avec ses yeux d'Argus et répondit sur un
ton offusque : « ça va »
‐ excusez-moi
je ne voulais pas vous importuner
‐ chose qui est déjà faite
‐ Je vois ! Désolé.
Vous êtes nouvelle c'est ça
‐ ça se voit autant ?
‐ pas tout à fait,
mais bon c'est juste que je connais la
plus part des élèves d'ici
‐ ah d'accord c'est ça donc
‐ j'oublie dès fois les bonnes manières,
je me présente moi c'est KADER mais
mes amis m'appellent JUNIOR
‐ enchanté
‐ puisse-je
savoir comment vous vous nommez ?
‐ et pourquoi je devrais vous le dire ?
‐ pour faire connaissance
‐ et si je n'en ai pas envie ?
‐ ce n'est pas la peine d'être sur la
défensive. C'est juste pour vous aider à
vous sentir mieux puisque vous êtes
nouvelle c'est tout.
- merci mais je pense que je suis assez
grande pour me débrouiller toute seule
‐ mais......
‐ désolé je dois y aller.
C'était cette maudite sonnerie de l'école
qui venait de retentir ; c'était l'heure de
former les rangs pour les inscriptions. Elle me laissa avec mes
mots emberlificotés au tour de ma langue. Il ne me restait plus qu'à retourner
bredouille au près d'ABDEL.
Pour une personne qui rendait le mot
impossible oiseux lorsqu'il se mettait en
quête, qui prenait les obstacles comme
des atouts et transformait les ennemis en amis, je venais d'être recroquevillé
comme une feuille par cette fille.
Mon côté macho prenait le dessus sur moi, je me sentais défié, mon instant de
chasseur stimulé ; fallait que j'ajoute son nom sur la liste de mes conquêtes.
C'était le début d'une nouvelle aventure.

LE LIVRE DE MA VIEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant