Prologue

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_Todd...

Knox avait appelé le châtain d'un ton implorant. Quatre jours que Neil n'était plus, et Todd le vivait extrèmement mal. Ce n'était pas étonnant, le brun l'avait sorti de sa bulle et lui avait donné confiance. Grâce à lui et à Mr Keating... Mr Keating n'était plus également. Mais pas dans le même sens : le professeur avait juste été renvoyé, alors que Neil était...

_Todd, il va falloir que tu sortes de ton lit, un jour ou l'autre...

Toujours aucunes réponses. Todd resta cloîtré dans son lit, emmitouflé dans ses couettes. La seule chose qui le faisait sortir été son cahier et son crayon. Todd allait mal, Todd se refermait sur lui-même, et ça, les jeunes adolescents des Poètes Disparus l'avait remarqué. Ils avaient eu l'opportunité de tomber sur un de ses récents poèmes, et ce n'était que gribouillis, pensées malheureuses, et larmes. Konx et les autres tentées tant bien que mal de le sortir de sa chambre, de l'emmener dehors, de lui faire assister aux cours de littérature, de l'emmener au théâtre. Bien que les deux dernières idées étaient tout sauf bonne, ils n'avaient rien trouvé d'autre. Et ils ne savaient plus quoi faire. Jusqu'à cet évènement.

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_Todd ! Todd ! Une lettre pour toi !

Todd bougea à peine, un marmonnement incompréhensible comme seule réponse. Ce qui refroidit rapidement Meeks. Le châtain sortait maintenant de son lit, par moment, pour manger et aller en cours, mais il y restait quand même la plus part de son temps dans sa chambre. Le roux entra lentement dans la pièce, posa la lettre sur le bureau du jeune poète, et partit tout aussi lentement. Pénétrer dans la chambre de Todd, et anciennement celle de Neil également, n'était pas une chose qui faisait foule. Meeks et Knox, après avoir passé une journée avec Todd dans sa chambre afin de lui remonter le moral, avait rapidement comprit pourquoi ce dernier restait dans son lit. Sans Neil, c'était bien silencieux, et son lit vide de l'autre coté de la pièce n'arrangeait rien...

Le soir arriva rapidement pour certaine personne, mais d'une lenteur absolument pour Todd. Le rire de Neil lui manquait, le sourire de Neil lui manquait, les idioties de Neil lui manquaient... La passion de Neil lui manquait. Il ne récitait plus son texte, haut et fort, dans la chambre, il ne poursuivait plus Todd afin de lire ses poèmes, il ne s'asseyait plus sur le radiateur pour perdre son regard sur l'extérieur... Todd souleva doucement la couverture, posant lentement ses pieds sur le sol froid. Son regard fut comme happé vers le lit de son camarade. Ancien camarade... Le châtain soupira faiblement, une douleur dans la poitrine. S'il n'avait pas déjà pleuré toutes les larmes de son corps, il aurait pleuré de nouveau. Mais il semblerait que son stock était épuisé. Les yeux du châtain se détachèrent difficilement du matelas vide et froid pour se diriger vers la lettre. La fameuse lettre. Il se leva, parcouru le mètre qui les séparé, et l'attrapa doucement. Sans même y jeter un œil, il retourna dans son lit, afin de retrouver la chaleur de sa couverture mais également la protection qu'elle lui conférait. Une fois emmitouflé, et réchauffé, Todd baissa les yeux vers le papier qu'on lui avait envoyé. Ses yeux bleus détaillèrent les mots, l'écriture, la courbe des "L", et les lettres finement reliées. Et il retint son souffle. Cette écriture, il ne la connaissait que trop bien, il ne l'avait que trop vu. C'était celle de Neil.

Par CorrespondanceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant