« La légéreté »

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dadodubedo

La légèreté, une bande dessiné de Catherine Meurisse, dessinatrice à Charlie Hebdo.
Elle raconte sa recherche de la beauté, du syndrome de Stendhal pour tenter de surmonter son syndrome de l'attentat, la dissociation. Et puis moi, comme souvent, je pense à toi. Je me rappelle de cette nuit de janvier où on avait marché d'un bar de Ménilmontant, pinte à 2,50€, à une station de la 6. Tu m'avais raconté la dissociation et en lisant cet album graphique j'ai enfin compris « votre cerveau a disjoncté et provoque une anesthésie émotionnelle, sensorielle et mémorielle » c'est donc ça que t'as traversé? Ça fait si longtemps que j'ai perdu le fil, je sais pas comment te retrouver. « Le 7 janvier 2015, les collègues et amis de Catherine Meurisse, dessinatrice de presse à Charlie Hebdo depuis une dizaine d'années, sont sauvagement assassinés. Après la tragédie, afin de s'éloigner de la violence, elle se met en quête de l'opposé du chaos: la beauté. Sur son chemin: la Villa Médicis à Rome, le Louvre, l'océan... Autant de lieux de renaissance... et de retrouvailles avec la légèreté. » Est ce qu'on se retrouvera un jour ? J'ai l'impression de te retrouver à travers tant de choses sans savoir si c'est vraiment toi ou une chimère que j'ai calqué sur ton image. Je t'ai fait du mal je crois, j'ai pas su épouser ta mue, j'ai été dissociée de ta vie. C'est comme une rupture, en pire. Je grandis, je m'apaise, du moins en apparence, mais c'est comme si une fibre de mon être avait disparue. C'est ça se faire plaquer? Enfin se faire, il y a une passivité implicite dans cette expression qui me paraît injuste. « La légèreté » ça remue beaucoup en moi. Le 7 janvier dernier j'ai eu une pensée très rapide, quatre ans déjà. Il y a deux ans j'avais écrit un long texte, inspiré par toi. Tu te retrouves partout dans ce que j'écris, A aussi. « La légèreté » m'a bouleversé. C'est profond, c'est comme un raz de marée, c'est une remise en question. Mais pour combien de temps? Et puis que faire? Que faire pour faire perdurer le souvenir et la lutte contre cet obscurantisme débile mais ravageur. Il faut vivre et plus survivre et s'aimer les uns les autres bordel de merde! Et puis peut-être laisser se disloquer un passé. Je te le conseille vivement, « la légèreté » Catherine Meurisse chez Dargaud. « Nous avons l'art de ne pas mourir de la vérité » Nietzsche.

Un tas d'âmeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant