Chapitre 2

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Chapitre 2

J'avais passé toute la journée, et toute la nuit, là, assis sous le poste de garde à attendre qu'il revienne. Enfin, j'espérais qu'il revienne... J'observais les légères vagues sur le lac que provoquait la brise. M'emmitouflant un peu plus dans mon manteau, j'étais en train de me dire qu'il était peut-être temps que je rentre. Le soleil se couchait, baissant encore la température déjà glaciale. J'allais m'apprêter à me lever, lorsque, sortit de nulle part, il s'assit à côté de moi.

- Pourquoi tu me suis ? Me fit-il.

J'ouvris la bouche pour parler, mais ses yeux ancrés dans les miens, m'empêchèrent de parler. Les lueurs du soleil couchant, se reflétaient dans ses yeux, les rendant encore plus magnifiques.

- Bon sang, mais c'est quoi ces yeux ?!

Je me rendis compte que j'avais parlé à haute voix, lorsque je le vis sourire. Mon cœur rata un battement. Merde, son sourire était aussi enivrant que ses yeux. Je me sentis tout à coup gêné. Mais je n'étais jamais gêné d'habitude, alors pourquoi ce mec, que je ne connaissais pratiquement pas, me faisait cet effet ?

- Tu as quelque chose qui m'appartient, il me semble. Me rappela-t-il.

Je lui balançais son sac, assez brutalement je l'avoue, à ses pieds. Il baissa les yeux vers lui et sourit.

- Quelle délicatesse...

- Ouais aussi délicat que toi quand tu t'es barré en courant ! Tu semblais effrayé et là tu te pointes devant moi tout sourire, avec une attitude à l'opposé de celle que tu as adoptée jusqu'à présent ! Tu es schizo ou quoi ?! M'énervais-je. Ou alors tu aimes qu'on te coure après ?

- Je ne t'ai pas demandé de me courir après, je ne t'ai même pas demandé de me parler !

- Très bien ! De toute façon je ne parle pas au menteur ! Lui lançais-je en me levant.

Il fit alors un geste dont je ne l'aurais jamais cru capable de faire, puisque jusqu'à présent à part fuir à chaque fois que je l'approchais et décrocher trois mots toutes les heures, il ne semblait capable de rien d'autre : il me retint en saisissant ma main. Le contact de sa peau sur la mienne déclencha en moi une vague de frissons dans tout mon corps. Il la retira aussitôt. Serait-il possible qu'il ait ressenti la même chose que moi ?

- Pourquoi tu dis que je te mens ?

- Parce que quand je suis allé chez toi pour te redonner ton sac, on m'a gentiment informé que les gens qui vivaient là n'avaient pas d'enfants !

- Je vois... Tu as dû tomber sur Lydia, notre gouvernante. Elle est un peu... Spéciale...

- Sans blague... Donc tu habites vraiment là-bas ? Demandais-je d'un air soupçonneux.

Il sembla hésiter un instant, avant de me demander si je voulais bien le raccompagner chez lui.

- Avec plaisir ! Sautais-je sur l'occasion. Peut-être que sur le chemin tu me diras ton prénom !

Il haussa les épaules et je soupirais. Ouais, c'était pas gagné.

- Wow !

Je me trouvais à présent dans un immense hall de marbre, chez lui.

- Bienvenue chez moi...

- Wow ! Répétais-je.

- Mes parents ne sont pas là. Ils sont tous les deux en déplacement. Tu peux entrer sans crainte.

Au delà de tes yeuxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant