Comme suspendu dans le temps, les gouttes d'eau s'abattent sur ses épaules et roulent jusque dans son dos, suivant les courbes raides de sa peau nue. Les gouttelettes qui tombent violemment naissent sur son front, caressent ses joues et meurent dans son cou. Seule la mélodie tambourinante de la cascade qui s'écrase sur son corps règne. Il est debout, nu et se tient droit sous ce rideau d'eau qui l'écrase dans un bruit de tonnerre. Les yeux fermés, il attend. Comme s'il attendait que la cascade arrête de couler. Comme s'il voulait faire front et s'opposer au courant de l'eau qui défi et surmonte tout. Il porte cette eau qui tombe des rochers, comme on supporte un fardeau. Son corps musclé lutte pour ne pas s'effondrer. Les yeux fermés il attend. Les poings serrés il s'oblige à rester droit et il fait face à ces litres d'eau qui le frappe violemment. Une femme, le regarde. Sa pose ressemble à celle d'un animal. Sur les genoux, une main au sol, elle se courbe. Cachée derrière le tronc d'un arbre, non loin de lui. Son regard le traque comme on traquerait une proie. Elle reste immobile, silencieuse. Après avoir rapidement analysé son environnement elle lève son bras dans le plus silencieux des mouvements et cherche dans sa poche un couteau. Avec un mélange surprenant de grâce et de détermination elle commence a s'avancer, ses jambes se déplacent seules, son regard ne quitte pas cet homme. Elle se déplace à quatre pattes. Ses épaules sortent de son dos, on aperçoit ses articulations, comme la démarche d'une lionne. Elle évite branches, feuillages et restent camouflées par la forêt qui l'entoure. Dans un silence surprenant, elle mets son couteau entre ses dents. L'homme toujours sous la pluie de sa cascade, a ouvert les yeux, il l'a sentit. Il sent quelque chose. Une présence. Il imagine un cerf non loin, ou bien un sanglier et reste donc confiant. Une étincelle à quelques mètres de lui finit par le faire douter. Comme si de rien n'était, il enfile un bas et un pantalon et ne quitte plus des yeux l'endroit où l'étincelle a surgit. Il sait que cette étincelle est le reflet du soleil dans un métal, aucun animal sauvage ne pourrait produire une chose pareil. La femme accroupi a compris qu'il l'avait repérée Elle reste silencieuse et ne respire plus. Son cœur s'accélère. Elle prends l'arme blanche dans sa bouche et joue avec les reflets pour l'aveugler. Et cela fonctionne : les yeux de notre créature masculine ne voient plus, le paysage et l'environnement autour d'eux est complètement blanc. Il lui faut quelques instants pour retrouver la vue. Le temps que la bête, accroupi, lui saute à la gorge. Les secondes se figent, au moment où elle bondi sur l'homme. Elle cri, dans son élan ouvre sa bouche pour laisser apparaître ses dents. La bête est monstrueuse et son visage rempli d'une puissance meurtrière. Elle fond sur sa proie ;entaillant son épaule de son couteau tranchant. Elle le bloque contre la paroi rocheuse près de la cascade. Son regard enflammé se plonge dans celui de sa victime, terrifiée, pétrifiée et prise à la gorge. La pression de la lame sur son cou l'empêche de parler. Les dents serrées, le visage effrayant du prédateur se rapproche. Les yeux de cette femme d'un bleu éclatant transporte notre homme pendant quelques secondes. Une pression de la lame sur sa gorge le fait revenir à la réalité. Pareil à une scène que l'on pourrait trouver à l'état sauvage, l'antilope à la merci de la lionne enragée n'a plus aucune chance. Elle rugit.
- Tu vas mourir pour ce que tu as fait !
Les pupilles de la proie se rétrécissent et d'un coup de genoux, elle réussi à se dégager de quelques centimètres. Le coup violent qu'il lui a porté est suivi d'un coup de poing dans le thorax qui met le prédateur à terre. Elle tousse fort, à genoux, une main sur la poitrine, l'autre à terre, la tête baissée et tente de reprendre sa respiration. Du sang sors de sa bouche à chaque fois qu'elle tousse. L'homme sidéré ne sais plus quoi faire. Il l'a regarde, agonisante en face de lui. Son bras lui lance. Il plaque une main sur son épaule pendant un instant avant de se rendre compte que du sang coule en grande quantité. La douleur se révèle et grandit de plus en plus. L'impression que son bras s'arrache naît alors. Il pousse un hurlement d'horreur. Les oiseaux s'envolent. Le battement des ailes se font entendre, puis un silence de mort s'installe. L'homme gémit de peur et de douleur, attrape son tee-shirt non loin de là sur un rocher. Il essaye tant bien que mal a couvrir la plaie et s'écroule au sol en gardant une main sur son épaule. Son tee-shirt se gorge de sang. Il sent que sa main touche quelque chose de visqueux et que dans son dos le sang coule abondamment. Il garde toujours un œil sur la lionne affalée, reprenant toujours son souffle. Sa plaie brûle, une entaille d'une dizaine de centimètres de profondeur lacère son bras sur la totalité de son épaule. Le tee-shirt ne sert presque plus à rien. Pour lui, chaque pulsations de son cœur est un supplice. Sa tête tourne, ses yeux voient flou, son corps est lourd et difficile a porter. Il perd connaissance. Plus de son. Plus d'image. Il est comme endormit.
YOU ARE READING
Wife
General FictionIci, une histoire. Un roman apocalyptique, un monde sans hommes.