Vivre

Tache d'encre

J'entends ton cœur battre la mesure.
Il vibre en rythme avec le souffle du monde.
Tu es là devant le miroir, à te demander,
Où est ta place, ici ou ailleurs ?
Ton reflet reste désespérément silencieux.

J'entends ton cœur battre la mesure.
Tu contemples les autres sombrer dans la folie,
Dans l'ivresse aveugle des nuits traîtres et fauves.
La glace fond, le verre tombe et l'âme s'évade.
C'est un peu tard pour les regrets.

Laisse-toi partir, laisse-toi vivre.
Lorsque Bohème est ton nom, tu ne peux regarder en arrière.
Tu t'efforces de sourire malgré le vide qui se creuse dans ta poitrine.

Aime. Aime fort et bien.
N'aies pas peur de voir le soleil disparaître.
Chaque jour, il revient comme un boomerang.

Viens. Viens rêver.
L'histoire se répète et les visages s'effritent.
Seule et abandonnée aux limbes des désirs vains.
C'est peut-être mieux ainsi.

Regarde. Regarde bien.
Tu tombes. Tout s'écroule.
Tu trébuches. Tout vacille.
Une main tendue vers l'univers.

Je sens ton cœur palpiter sous mes doigts.
Qui a-t-il après la mort ? Dis-moi !
Je veux savoir. J'ai peur du noir.
L'éternité me paraît si longue.

Je sens ton cœur palpiter sous mes doigts.
L'encre a cessé de couler. Les plus grosses blessures, celles de l'esprit, peinent à cicatriser.
Mais l'encre a cessé de couler et ton cœur continue de jouer.

- A