The King ✩ Junhao

83 ☆

Je pense que ça fait une bonne dizaine de minutes que je suis réveillé. Minghao ne dort plus également, il s'est même réveillé avant moi. Aucun d'entre-nous ne parle, mais ce n'est pas forcément dérangeant. De plus, on ne va pas se cacher que Minghao est resté dans mes bras toute la nuit, et même si j'ai eu chaud dans le sens où ça fait une couverture en plus — je tiens à dire ça pour les lecteurs pervers — c'était quand même vraiment bien.

— Il va falloir que nous nous levons... Murmure Minghao, avant de soupirer. Dans le fond, je n'arrive pas à réaliser qu'il est mort, et que je ne le reverrai jamais.

— Je comprends Minghao. Je sais que c'est difficile, et seul le temps réussira à te guérir.

— Tu penses ?

— Bien évidemment. C'est toujours comme ça. Après, c'est ton fils, donc tu y penseras toujours un petit peu, que tu le veuilles ou non. Tu comprends ce que je veux dire ?

— Je pense, répond-il, il soupire une seconde fois, je pense que c'est la deuxième fois que je pense que ma vie serait meilleure si je n'étais pas le roi.

— Ne pense pas à ça... Allez, lève-toi, il ne faudrait pas que tu sois en retard.

Minghao acquiesce et il se lève du lit, je fais de même. Minghao me murmure « à tout à l'heure », comme il doit partir pour se préparer aux obsèques de son fils. Pendant ce temps, je m'occupe comme je peux, même si le temps me semble incroyablement long, c'était jusqu'à ce que l'on toque à ma porte, du moins.

— Monsieur, sa majesté vous appelle.

En le regardant, j'ai l'impression que même lui est triste, qu'il a du mal à cacher ses sentiments. J'acquiesce puis je commence à le suivre. Il m'amène dans un coin du château que je ne connaissais pas, du moins, que je n'ai pas pu visiter, et nous nous arrêtons devant une porte, il l'ouvre et me laisse entrer à l'intérieur.

Il y a quelques personnes qui sont présentes, quelques courtisans, avec du personnel du château, et bien évidemment, Minghao. En entendant la porte s'ouvrir, tous les regards se sont tournés vers moi. Très gênant. Mais Minghao me lance un faible sourire, et m'invite à me joindre à ses côtés. Je le rejoins donc silencieusement, et je dépose ma main sur son épaule, pour lui apporter mon soutien. Il vaut mieux pas montrer notre grande proximité.

Nous restons ici, pendant plusieurs minutes à regarder une peinture de Ziliang, le corps a certainement déjà été enterré. Le calme est présent, jusqu'à ce que la porte s'ouvre. Nous nous retournons vers la personne qui vient de rentrer.

Zhu Wanli. Le frère de Minghao.