Nouvelle Voie

Ellana étira lentement chacun de ses muscles, savourant la sensation de liberté irradiant dans tout son corps, la caresse de soleil sur sa peau et par dessus tout le murmure du vent à son oreille.

Sa respiration se fit lente et mesurée alors qu’elle s’immergeait dans la gestuelle marchombre.

Toutefois malgré ses efforts pour se concentrer, quelque chose l’empêchait de trouver la sérénité que lui apportait habituellement cet exercice. Elle ouvrit les yeux, partagée entre exaspération et frustration et sursauta en découvrant Edwin assit en tailleur à ses pieds, ses yeux aciers posés sur elle. Ellana n’était pas femme à se laisser surprendre, pourtant elle n’avait pas entendu le Frontalier approcher. Réprimant un froncement de sourcil contrarié, la marchombre se laissa tomber avec un peu plus de grâce que nécessaire auprès du maitre d’armes. En revanche elle ne put retenir son sourire face au regard que lui adressait Edwin. Ils restèrent un long moment à se contempler. Edwin, dans un geste d’une délicatesse dont beaucoup l’aurait cru incapable, replaça derrière son oreille une mèche folle délogée par le vent. L’air se chargea un instant d’une électricité si palpable qu’on aurait pu l’entendre craquer.

C’est ce moment précis que choisit Destan pour se réveiller.

Dans un soupir partagé et d’un même mouvement éblouissant de fluidité ils s’arrachèrent l’un à l’autre pour accorder à leur enfant l’attention qu’il réclamait à grands cris.

Edwin le premier pénétra dans la maison, effleurant au passage la nuque d’Ellana d’un baiser. Le regard qu’il lui adressa la laissa chancelante. Irrésistible, le poème marchombre se fraya un chemin jusqu’au lèvres de la jeune femme :

« Ames au diapason

Inextricable symphonie

Amour »