Et puis je t'aime

Désolée

MARS 2018

J'ai merdé. Je sais que j'ai merdé. Je sais que j'ai fais n'importe quoi. Pourquoi ai-je agis comme ça? Je l'ignore. Peut-être pour m'assurer que je plaisais encore. Peut-être pour que tu sois jaloux. Ou bien peut-être pour que tu réalises que tu pouvais vraiment me perdre.

Parce que c'est nous qui nous sommes perdus. Depuis un petit moment déjà. On s'est tellement déchiré ces derniers temps. On s'est tellement fait de mal; qu'on en a pas mesuré les consèquences.

Pourtant, j'ai essayé à maintes reprise de te faire comprendre que les choses devaient changer. Qu'il fallait que ça change. Que j'avais besoin de toi. Que j'avais besoin que tu changes. Que tu sois plus présent pour moi. Que tu me comprennes. Que tu me fasses vivre; comme avant.

Tu n'étais plus là ces dernières semaines. Enfin ; même quand tu étais là physiquement; tu étais ailleurs. Tu n'essayais plus de me faire rire. Ni même de me faire sourire. Non, tu te contentais de discuter rapidement avec moi en rentrant du travail; et puis après; le vide.

J'ai longtemps cru que ce n'était qu'une mauvaise passe. Encore une. Et puis, j'ai vite compris qu'on était au bord du vide. Que notre couple perdait tout son équilibre déjà si fragile.

Tu m'as souvent reproché de ne pas accomplir les choses que je commençaient. Je le sais; c'est l'un de mes plus grands défauts. Prendre la fuite quand ça devient trop compliqué. Et pendant longtemps; je n'ai pas voulu comprendre que tu avais raison. Maintenant je sais. Je sais que tu avais raison; que j'aurai dû t'écouter tant de fois.

Tu m'as aussi souvent dit que je n'arrivais pas à oublier ce mal que tu m'avais fait. Que tu n'étais plus le même; que tu avais compris. Et c'est vrai, j'ai mis beaucoup de temps à oublier. Beaucoup trop de temps.

Tout ça, en plus de ton manque d'implication, de ton manque de partage; ça m'a fait vriller. Ça m'a fait perdre tout espoir en nous. Et j'ai préféré prendre la fuite; choisir la facilité; au lieu de te parler.

Peut-être parce que je l'avais déjà trop fait. Parce que je n'avais plus la force de parler . Que je n'avais plus la force d'être forte justement . Peut - être parce que , quand je te parlais , tu ne m'écoutais pas . Ou que tu ne voulais pas m'entendre ; tout simplement .

Et tu m'as perdu . Bêtement .
Quand je suis partie ce soir - là , après t'avoir dit avec beaucoup de désespoir que c'était fini , j'ai espéré que tu me retiennes , que tu me dises de rester .
J'aurai voulu que tu me rattrapes , que tu me dises que tout irait bien et que tu serais trop malheureux sans moi .
Mais tu n'en a rien fait . Tu m'a laissé partir .

Alors j'ai trouvé du réconfort dans les bras d'un autre , je me suis dit que le temps d'une nuit ; je ne voulais plus penser à tout ça , que je voulais juste penser à moi . Pour une fois , je voulais être égoïste . Je voulais me concentrer sur moi . Je voulais juste m'évader .

Quand je me suis réveillée le lendemain matin , j'avais mal au coeur . J'avais mal parce que je savais qu'au fond de moi que j'avais fait une énorme connerie . Certes , la nuit que j'avais passée avait été synonyme d'évasion , mais le retour à la réalité était tout autre .
Je m'en voulais terriblement , et pourtant ; j'essayais de me convaincre que c'était mieux comme ça . Qu'on avait fait le tour de notre histoire . Que plus rien n'était à sauver . Que j'avais trop donné . Que je m'étais trop sacrifiée . Mais je m'en voulais énormément , j'avais mal au ventre tant je m'en voulais . Je me détestais , me dégôutais presque . Mais c'était fait . Et il était impossible de changer ça .

Quand on s'est vus le soir , tu as compris à mon regard que j'avais dérapé , que j'avais franchit la ligne . Celle que tu avais toi - même franchit plusieurs fois il y a trois ans .
Et moi , j'ai vu dans ton regard que tu étais malheureux comme jamais . Que tu m'en voulais . Que tu souffrais .
Mais j'ai pensé que c'était trop tard pour effacer ça , et qu'il aurait fallu que tu réagisses avant .