Chapitre 1

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"Marcher seul, sac au dos, c'est se livrer entièrement aux dangers et aux hommes. Il n'y a nulle possibilité de fuite comme à vélo, ou d'abri comme avec une voiture."
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Je ne parles pas, ne pleures pas, ne bouge pas, je suis comme un zombie, et j'attends que ce calvaire prenne fin.

Lui, il me frappe, se déchaîne sur moi. Il me fouette, me donne des coups de pieds, de massues.

Chaque coup est plus fort que le précédent, mais je reste stoïque recroquevillée sur moi même, par terre, à regarder au loin, attendant que ça passe.

Je ne veux pas lui donner le plaisir, la satisfaction de me voir souffrir, de voir la douleur transparaître de mon pauvre visage. Je ne veux pas, je ne veux plus.

J'ai mal, très mal, mais je subis en silence. C'est quand les gens ont mal qu'il est satisfait. Il est sadique, c'est dans sa nature.

Ce n'est pas la première fois qu'il me frappe. J'en ai l'habitude. Chaque petit prétexte est bon pour le faire. Je suis un peu comme un punching-ball pour lui.

Quand il est en colère, ou tout simplement qu'il est saoul, et qu'il as besoin de taper dans quelque chose, je suis là, c'est moi qui prends.

C'est tous les soir comme ça et cet enfer dure depuis que je suis toute petite.

En y repensant, jamais je n'ai eu ne serait-ce qu'une once d'affection par quiconque. Ni mes parents, ni la directrice de l'orphelinat. Personne.

Cela fait maintenant plusieurs heures qu'il est parti. Je pleure, je verse toutes les larmes de mon corps. Je suis encore par terre. Je n'ai pas bougé. Je ne me suis pas nettoyer. Je n'en ai pas la force.

Il faut que je parte, loin, très loin. Je ne peux plus vivre comme ça. Ce n'est pas sain. Je me fait violée, tabasser, menacer tout les soir. Ce n'est plus possible. Ce n'est pas une vie.

Je me lève vite, trop vite au point d'avoir la tête qui tourne. Je m'appuie contre le rebord du canapé pour reprendre mes esprits et regarde l'heure. Vingt trois heures.

Je me dirige en vitesse vers la salle de bain et je prends soin de désinfecter toutes les plaies de mon corps.

Je vais ensuite dans ma chambre, alias le sous sol, et je sors un gros sac de sport ou je fourre en vitesse deux jeans, trois Sweet, assez d'argent pour acheter un billet d'avion, manger et louer un appartement, mon carnet et un stylo.

Je me change en mettant des vêtements tout simples et sans tâches de sang, met ma capuche et je me précipite hors de cet enfer.

Je marche à pas de courses vers l'allée et appelle un taxi qui me mène droit vers l'aéroport.

Une fois sur place, je prends un billet d'avion, peu importe la destination. Je veux juste partir.

Vous allez peut être me prendre pour une lâche, une fille faible qui ne peux pas faire face à ses problèmes. Mais si vous aviez été à ma place, si vous aviez vécu ce que j'ai vécu, vous auriez fait la même chose que moi: fuir. Fuir loin de cet enfer et essayer d'avoir une vie normale, sans menaces, sans coups, être comme les autres, être heureuse.

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Je marche sans vraiment savoir où je vais. Je vagabonde dans les rues de cette merveilleuse ville. Je suis enfin libre. Il ne peut plus rien me faire, je suis loin maintenant. Je vais enfin être heureuse.

IN THE DARKSIDEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant