J'ai jamais voulu ça. J'ai jamais pensé qu'on finirait comme ça. Toi tout en haut. Moi tout en bas.
Cette bascule sans fin de la vie qui t'as porté si loin. Tout à coup, j'ai pesé trop lourd. Comme si tu avais triché. Comme si tu t'étais appuyé longuement sur mes épaules. Toi, tu t'es envolé, et moi, j'ai chuté. J'étais si bas, au niveau de la mer. Et toi, toi mon petit ange, tu t'envolais toujours plus haut au dessus des nuages. Est-ce moi qui t'ai envoyé si loin? Je ne sais pas.
J'ai mal. J'ai les genoux écorchés d'être si souvent retombé. Le monde ici bas est si brut et aride mon ange. J'espère que tu n'y reposeras jamais un pas. Reste. Reste au dessus des cumulus. Profite de leur douceur. Profite de l'apesanteur. Et ne me regarde pas. Ne me regarde pas chuter toujours plus bas. Je finirai par disparaître, et tu n'entendras plus parler de mon mal être.
Au début, au début c'était bien. On était bien. Tu souriais et mon cœur se gonflait. Il était léger. Si léger. Tu me souriais et ça m'apaisait. On était à égalité. Enfin c'est ce que je pensais. Peut-être que tu as toujours été plus léger. Peut être que c'était déjà moi qui te portais. Quand ton regard m'a envoûté, ce soir d'été, peut-être que tu m'avais déjà lesté. Et moi j'ai chuté.
Quand je t'ai regardé, tu étais tout auréolé. Tu rayonnais. J'étais émerveillé. Et tu en as peut-être profité. Je dis peut-être, parce que tu ne t'es jamais confié. Sur tes pensées, sur ce que tu ressentais. Mais moi non plus. Tu as seulement pris mes mains, et j'ai fais de tes peurs les miennes. De tes ténèbres mes abysses. Et j'ai pesé si lourd.
La balançoire sur laquelle on se faisait face a commencé à vaciller. J'ai un peu tremblé, quand tu as commencé à me lâcher. Mais tu me souriais. Alors j'ai continué. J'ai continué à tomber, en espérant que tu me remonterais. Je pensais qu'une fois tout en bas, je pousserai si fort que je m'élèverai, à mon tour. Puis j'aurais tout fait pour arrêter la bascule quand enfin je t'apercevrai. J'ai toujours préféré t'observer d'en bas. Et c'est peut-être finalement parce que c'est la seule manière dont je ne t'ai jamais regardé. Je t'ai toujours estimé. Je t'ai toujours porté. Et j'attendais que tu te penche, que tu m'atteigne, que tu m'effleure.
Mais j'ai chuté, chuté, et tu ne m'as jamais remonté. Nous étions de plus en plus éloignés. Quand j'ai compris que tu étais trop léger, que tu ne reviendrais jamais, j'ai laissé tombé l'idée d'un jour te retrouver. Les vagues frappaient mes mollets. Tu étais déjà si loin.
L'obscurité à commencé à m'emprisonner, et la balançoire a de nouveau flanché. Je suis remonté. Un peu. Juste le temps de sortir de cette noirceur opaque qui m'entourait. Je t'ai regardé, et tu pleurais. Alors j'ai pleuré, plus fort, pour que tu remonte. Pour que les enfers ne t'enlèvent pas à moi. Tu m'as jeté un ballon, jaune. Jaune comme le soleil quand on s'est rencontré. Mais le ballon, mon ange, le ballon est remonté. Et j'ai soudain été aveuglé.
À défaut de clarté, je t'écoutais. Tu chantais. Tu chantais pour me faire remonter, mais il était trop tard. Je n'ai jamais été bavard. Et c'est sûrement ça qui nous a causé du tord. Tout ce que tu touchais se transformait en or, et je n'ai pas eu le courage de t'empêcher de me caresser. Je suis resté muet.
Tu as lentement passé tes doigts sur ma joue, et je tombais. Tu as continué, mais je pesais de plus en plus lourd. La balançoire remontait, et je t'aimais. Toujours plus. Toujours plus fort. C'était mal, peut-être. Tous ces sentiments. Toutes ces émotions gardées. J'en devenais malade. Si je les avais exprimées, peut-être serais-je remonté. Je ne le saurais jamais. Tout ce qui me restais désormais était ta douce mélodie et ma lourde mélancolie.
Tu pleurais. Je le sentais. La planche vacillait et soudain j'ai faillis basculé. Mais je devais m'accrocher. Si je chutais, tu t'effondrerais. Brutalement. Mortellement.
Ce jeu sans fin était malsain. Tu le savais. Je le savais. Mais ça ne nous a pas empêché de continuer.
nouvelle histoire publiée que j'ai écrite en 30 minutes. j'ai le coeur en compote en ce moment et je ne sais même pas pourquoi.. :') alors j'écoute seesaw environ 15 fois par jour si ce n'est plus. et ça m'aide. alors j'ai écris dessus parce que ça me paraissait une évidence. merci d'avoir lu!
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seesaw -y.min
FanficOn était fatigués de ce stupide jeu de balançoire. Et peut être toi plus que moi.