Chapitre 3

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Le lendemain matin, je rentre en cours. J'ai donné le dossier d'inscription ce matin et j'ai supplié pour pouvoir entrer en classe aujourd'hui. Supplier ? Moi ? J'ai menacé, en fait, héhé. Eh non, c'était une blagounette. J'entre dans la pièce et plusieurs filles me regardent en rougissant. Moi, je ne les regarde pas et je cherche s'il y a Odango. Je vois une chevelure dorée sur la table. Je pense que c'est elle. Je m'approche de sa table et je la touche avec le doigt.

"Hé, toi."

Elle relève sa tête. Elle a des cernes. On dirait qu'elle a besoin de repos.

"J'ai vraiment besoin de dormir, là. Reviens me voir plus tard.

- Je vais me mettre derrière toi, il y a une place. Tu pourras m'aider à me retrouver, s'il te plait ?

- Demande à Naru-chan, elle est folle de toi.

- Non, j'ai quelque chose à te dire. C'est important."

Elle hausse les épaules et recouche sa tête, la paresseuse. Au lycée, elle ne faisait jamais ça. Mais ce n'est pas la même. Là, je suis dans le PASSÉ ! J'en apprends toujours plus sur elle. La professeure arrive et me demande de m'approcher. Moi, bonne poire, je vais au tableau à côté de la prof. Elle me dit de me présenter.

"Je m'appelle Seiya Kou, j'ai votre âge et je mange de tout.

- Est-ce que tu peux nous dire d'où tu viens ?

- Euh... De très très loin. Alors là, pour être loin, c'est loin."

Elle me dit de me mettre à la place, la chance, derrière Odango. La prof me dit :

"Je ne te conseille pas de lui parler, tu risques d'avoir de mauvaises notes.

- Dommage, c'est à elle que je comptais parler le plus. Vous aurez le droit à plus de mauvaises notes à corriger, Madame."

Tout le monde me dévisage : il y en a qui sont bouche bée, d'autres qui rient en silence, et d'autres qui sourient mais ce n'est rien à côté de l'expression d'Odango. Elle a l'air étonnée. Je sens que je vais être gâté, cette année.

Une fois le cours terminé, je mets ma chaise sous la table de l'intéressée.

"Qu'est-ce tu as, encore ?

- Tu devrais te reposer, tu sais ? T'as fait quoi, cette nuit ?

- C'est pas tes affaires.

- Oh que si. Je sais que c'était ta mission, pense un peu à te ménager après d'avoir combattu un monstre."

Elle ouvre grands les yeux et se retourne vers moi.

"De quoi tu parles ?

- J'étais là, hier soir.

- Hein ?

- Tu as fait tes débuts en tant que guerrière. Ne t'inquiète pas, je ne vais rien dire."

Elle a l'air complètement déroutée. Je sais que j'ai bien fait de le lui dire, ou pas. Elle se gratte la tête. Son amie arrive vers elle et me regarde comme si j'étais une fleur, mais moi, dès que je vois qu'elle me fixe, je détourne le regard pour fixer la broche d'Odango.

"J'aime bien ta broche. C'est bien pour les filles, les trucs comme ça."

Son amie - Naru, je crois - n'a pas l'air très enchantée et je m'en fiche. A travers cette phrase, je voulais dire : 'Tu peux pas partir ? Je veux parler à ton amie, pas à toi.' Elle se met à parler, elle aussi.

Une Rencontre prématuréeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant