Tout semblait flou, voire irréel. La salle était plongée dans une sorte d'halo de lumière, immaculée de blanc. Les draps froissés contre ma peau avaient été changés récemment, les traces d'un repassage rapide leur faisant défaut. Les murs étaient tout aussi blancs, et mes yeux semblaient avoir du mal à s'habituer à ce trop plein de clarté. Les deux perfusions qui me reliaient à cette réalité étaient particulières de par leurs formes cylindriques mais aussi de par leurs contenus. L'une d'elle renfermait du sang, tandis que l'autre était remplie d'une sorte liquide vert étincelant. Plus aucune trace de sang n'était visible sur mon corps, cependant, ma robe, elle, avait été changée. Je portais à présent une robe de dentelle fine, rouge, accompagnée de sa petite capeline de soie de la même couleur. Quelques dorures habillaient également le vêtement, lui donnant un aspect solennel et mystique. De ce que je voyais, j'avais simplement été posée là sur les draps. Le regard fuyant, mes jambes semblaient toujours trembler autant. Des gouttes de sueurs perlaient sur ma nuque glacée, je regardais mes mains, abîmées.
Le rêve me revint alors en mémoire, et certaines choses m'échappaient. Notre imagination est débordante mais peut on imaginer des personnages ou des races différentes avec autant de détails sans les connaître pour autant ? Puis, certains passages semblaient avoir été oubliés dans ce rêve. Maintenant que j'y pensais, avais je dis au revoir à ce cher Cervantès ? Avais-je salué l'être qui m'avait sauvé ? Penser à lui me fit à nouveau quelque chose, mais, c'était très étrange comme sensation. Cela venait de l'intérieur comme si mon esprit entier était enfermé dans une bulle. Comme si je sentais respirer en moi. L'idée en était effrayante. Avais-je perdu la tête ?
J'avais beau me ressasser les évènements, il m'était impossible de trouver les réponses aux questions qui m'assaillaient. Je ne savais même pas où j'étais bien que le lieu semblait apaisant et tranquille. Et un énorme mal de tête enveloppait mon crâne. J'avais du mal à garder la tête froide cette fois.
Soudain, une jolie blonde aux yeux bleus fit irruption dans la pièce, souriante. Elle dégageait une odeur particulière, comme celle des pommes d'amour de mon enfance. Chaleureuse, elle s'approcha de moi, tout sourire :
« Bonjour Aerys, comment te sens-tu ? »
Ce nom... J'en avais la confirmation, je n'avais pas rêvé et j'étais bien ailleurs, perdue dans un monde inconnu. Un nouveau flot de questionnements me parvint alors à l'esprit, c'était encore plus étrange. Pourquoi je ne me souvenais pas des choses ? Je ne comprenais pas. Les yeux fatigués, et la mémoire confuse je me mis à regarder mon interlocutrice. Elle semblait réellement se préoccuper de moi, comme si elle me connaissait, comme tous ceux que j'avais rencontrés jusqu'alors.
« Je vais bien... Je crois.
- Tu es sûre ? Tu es arrivée ici en piteux état. Les gardes se faisaient un sang d'encre pour toi. Et moi aussi... Je suis contente de constater que tout va bien, tu vas pouvoir reprendre ton travail d'ici la semaine prochaine.
- Mon travail ?
- Oui ! Ton travail de professeur au sein de l'académie d'Uronos ! Les élèves ont beaucoup entendu parler de toi, ils ont hâte de te rencontrer. Tu es une légende et un exemple de vertu pour nous tous, Aerys. »
L'entrain de cette jeune femme était déstabilisant. Je ne savais ni où j'avais atterri, ni si ce que j'avais rêvé était réel ou non et encore moins quelles étaient les coutumes de cet étrange univers. Voyant que je perdais pied, la jeune femme m'interrogea du regard, savait-elle quelque chose à mon sujet que j'ignorais ?
« Tout va bien ?
- O-Oui... Je... Pardonnez-moi mais... puis je vous poser une question ?
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Soletarius Imosys
ParanormalEdistoria, cette terre cachée, révèle bien des secrets. Dissimulée sous les terres du Japon, dans la forêt de Aokigahara, elle est la réponse à bon nombre de questions existentielles. Les questions de l'humanité. Entre crimes, sexualité et malédic...