Je me réveillais en sursaut... Elle était revenue. Elle était là... Je ressentais encore sa chaleur écœurante tandis que je descendais de mon lit...
C'était seulement un rêve...
Oui, un rêve, et rien de plus...
Mais un rêve qui paraissait tellement vrai...
Depuis que j'étais toute petite, je ressentais une haine inexorable dès que j'entendais parler d'elle... Je la connaissais, mais elle ne cessait de m'effrayer... Cette nuit encore, j'ai fait ce rêve. Celui dans lequel je me revoyais petite. Celui dans lequel ils m'abandonnaient...
Dans l'espoir de me changer les idées, je pris mon livre préféré, et me rendis dans le salon, juxtaposant la cuisine. J'habitais dans cette maison depuis maintenant 5 ans. Mes parents ne voulaient plus de moi, donc il m'ont déposée ici quand j'avais 11 ans. Et maintenant j'en ai 16. Quand je suis arrivée, la directrice m'a trouvée tellement anormale et différente des autres qu'elle m'a placée dans une maison à part, ou je devais rester livrée à moi-même, elle faisait juste en sorte que je ne meurt ni de faim ni de froid. Et ça m'allait très bien ! Je préférais nettement vivre ma vie de mon côté plutôt que de vivre avec une vieille coincé comme elle !Tandis que je descendais l'escalier, je remarquai qu'une forte odeur de brûlé se dégageait de celle-ci. Étrange... J'étais pourtant certaine d'avoir tout éteint... Le feu, le gaz...
Je m'approchai de la porte et l'ouvris. Le livre d'Emma Brown que je tenais dans la main tomba dans ce qui me paraît être une énorme déflagration. Je me figeai, les yeux baissés. Je ne voyais pas, mais je savais. Elle était là. Tout comme mon corps, ma respiration se stoppa... Au bout de ce qui m'a semblé être une éternité, je me décidai enfin à lever les yeux... Entourée de flammes immenses, elle se dressait devant moi, debout et droite, ses yeux assassins ne me lâchaient pas...
Hypocrisie m'avait retrouvée.
Hypocrisie me voulait.
Et elle était prête à tout pour m'avoir.
Ça n'était pas la première fois qu'elle m'apparaissait, sous cette forme ou sous une autre... Mais celle-ci était de loin la pire... Une forme pleine de mensonges, de trahison, et de larmes. Mes larmes. Elle s'en nourrissait. La blessure était sa principale source d'énergie. Elle la cultivait pour mieux l'exploiter... Malgré le nombre incalculable de fois où ma route a croisé la sienne, je ne comprenais toujours pas le pourquoi du comment concernant ses multiples apparitions... Le doute avait seulement légué sa place à l'habitude. Du moins, je supposais...
Elle me voulait, je le sentais. Elle m'attendait. Elle me tendait des bras rassurants pour ensuite m'étouffer. Elle voulait ma mort... Mais ça ne lui suffisait pas. Elle voulait me voir souffrir, me détruire. C'était son objectif, et elle était prête à tout pour l'atteindre. Elle attendait que mon âme se consume devant ses yeux amusés, et lorsque mon cœur aura éclaté en milliers d'éclats, elle me soufflera entre deux rires, un "Je t'aime" dénué de sens...
Je suffoquais, je l'entendais devant moi. Elle me parlait. Je l'avais affrontée suffisamment de fois auparavant pour arriver à ne plus l'écouter. Je ne la comprenais pas, mais j'étais obligée de lutter contre la puissante envie de me blottir dans ses bras mutilés. On m'a toujours dit que les flammes dansaient, mais pas le sol. Pas les murs. Pas mon corps. En plus des aller-retours incessants du monde autour de moi, je sentis le sang me monter au visage, et cogner mes tempes, si fort qu'il aurait pu les briser. Ma vue se troubla. Mes oreilles bourdonnaient. Mon corps ne tenait plus debout.
Puis plus rien
Le monde cessa ses mouvements infatigables et mes yeux se fermèrent. Le temps d'une dernière larme, d'un dernier soupire. J'eu juste le temps d'entendre des pas, et une voix familière qui hurlait mon nom... -C'était peut-être la dernière chose que j'entendrai- Le temps d'un dernier sourire, d'une dernière pensée, une pensée qui dira "trouve-toi".
Puis le vide...
Mon corps dépourvu d'énergie tomba. Et mon esprit l'accompagna...
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DÉMANGÉLIQUE
RomanceJe n'avais rien demandé... Je ne voulais pas... Mais pourtant c'est sur moi que c'est tombé... Je m'appelle Echo, j'ai 16 ans. Du moins, c'est ce que je crois. Je ne sais plus vraiment. Je ne suis plus sûre de rien de toutes façons... Ni de qui je s...