Nina
-Nina, dépêche-toi, on va être en retard le jour de la rentrée ! hurla mon père depuis l'entrée.
-Oui, bon, ça va, je suis prête, j'arrive ! lui répondis-je en me recoiffant une dernière fois dans le miroir de ma chambre.
Celle-ci était d'ailleurs la seule à être située au rez-de-chaussée, car mon père ne voulait pas installer de rampe d'accès menant à l'étage. Ce n'est pas qu'il est avare, je dirais plutôt qu'il dépense son argent pour des choses vraiment utiles, quand il n'y a vraiment aucun moyen de faire autrement.
C'est donc pour cela qu'il a décidé que je n'aurais pas besoin de rampe d'accès, puisqu'il y avait une pièce vide au rez-de-chaussée, à côté du salon. Elle nous servait, avant le drame, de bureau-dépotoir, mais elle pourrait éventuellement me servir de chambre, pour remplacer celle que j'avais jusqu'à présent à l'étage.
Nous avions eu tôt fait de la vider, quelques temps après la décision de mon père. Enfin, quand je dis nous, ce serait plutôt celui-ci, mon frère et quelques amis.
-Nina, si tu ne te dépêches pas, nous ne pourrons pas passer acheter tes cookies préférés !
Cette phrase me sortit subitement de mes pensées. Au mot « cookie », c'était plus fort que moi, je me mettais à saliver, surtout quand ils venaient de chez Romy's Baker.
Je sortis de la chambre en faisant attention à ne rien bousculer, pris mon sac posé sur le canapé du salon, puis me dirigeai vers l'entrée.
-Tiens, enfile ça, va dire au revoir à ton frère et rejoins moi dehors, me pressa mon père en me tendant ma veste.
-À vos ordres, chef ! Rigolai-je en mettant mon manteau. Chrissooouu ! Bonne journée, mon lapin ! hurlai-je cette fois à l'intention de mon frère.
Je vis tout à coup celui-ci se pencher dans l'escalier pour me dire, de mauvaise foi :
-Je t'ai déjà dit que mon nom, c'est Christopher, et pas « Chrissooouuu », grommela-t-il en m'imitant.
-Allez, t'en fais pas, p'tite tête, moi aussi je t'aime ! Le narguai-je en lui envoyant un baiser avec ma main pour me moquer de lui.
Il fit semblant de l'attraper, tout ronchon qu'il était, puis me lança un « au revoir, bisous » avant de remonter dans sa chambre pour finir de se préparer. C'est qu'à 11 ans, il avait déjà un sacré caractère, ce petit !
En allant dehors, je remarquai soudain une photo, qui vraisemblablement, avait glissé sous l'armoire de l'entrée. Je me penchai pour la ramasser, et ce que je vis me flanqua un coup au moral : c'était une photo de ma mère, décédée depuis 5 ans. Or, mon père avait interdit toute photo d'elle à la maison, pour éviter que des souvenirs douloureux ne se réveillent chez mon frère et moi.
Mais alors, qui avait amené cette photo chez nous ? Et surtout, pour quoi faire ? Je décidai de ne pas en parler à mon père, aussi la glissai-je discrètement dans mon sac de cours, pris les clés posées sur le guéridon, sortis sur le perron et fermai la porte.
Cette histoire de photo me perturbait. Allais-je réussir à n'en parler à personne, bavarde comme j'étais ? Et surtout, à arrêter d'y penser ? Il ne fallait surtout pas que je me trahisse, au risque que mon père ne se renferme sur lui-même sans que je puisse en savoir plus.
-Nina, ma chérie, il y a quelque chose qui ne va pas ? demanda mon père avec inquiétude. Tu sais, si il y a quelque chose dont tu voudrais me parler, je serai là si tu as besoin de moi, même si , depuis la mort de Karen, nos relations n'ont pas toujours été simples.
-C'est gentil, Papa, mais non, ne t'inquiète pas, tout va super. C'est juste le stress de la rentrée, je pense, normal, quoi. De toute façon, je suis habituée, cela fait 5 ans que les gens me regardent différemment à cause de mon fauteuil, ils me prennent toujours pour une gamine sans défense. Mais toi, tu sais que ce n'est pas le cas, conclus-je en me forçant à sourire.
Il s'approcha de moi, me serra dans ses bras puis me porta pour m'ôter du fauteuil roulant.
-Tu sais Papa, repris-je, j'aurai bientôt 17 ans. Il arrivera un moment où tu ne pourras plus me porter. Comment ferais-je alors pour me déplacer en voiture ?
-On avisera au moment donné, comme on l'a toujours fait , Me répondit-il avec gentillesse tout en me déposant sur le siège avant de la Ford.
Il ferma la portière, rangea mon fauteuil dans le coffre puis s'installa au volant.
Tandis qu'il démarrait la voiture, je repensais comme de nombreuses fois au drame qui avait frappé ma famille, me privant à la fois de ma mère, de l'usage de mes jambes, mais aussi de la mémoire de mon frère.
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Alors oui, voilà, ce tout premier chapitre de ma toute première histoire est terminé.
N'hésitez pas à me dire ce que vous en pensez, partagez ce récit à vos amis, enfin bref, prenez du plaisir à lire ce chapitre, et rendez-vous chaque semaine pour en savoir un peu plus sur la vie de Nina et sa famille !
Cœur sur vous 💕
•JustMeAnaele•

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Une jambe après l'autre
Novela JuvenilNina, 16 ans, presque 17, passe sa vie dans un fauteuil roulant et va faire sa première rentrée au lycée de Turnhill. Stanley, 18 ans, est entouré d'amis et mène une vie en apparence parfaite. L'une essaye de se reconstruire physiquement et mentalem...