LE GARÇON DE CINQ MINUTES

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Jacob et Lise sont deux êtres sur qui la folie de l'amour a décidé de frapper. Lui, a un an de plus qu'elle et est en plein dans ses études d'histoire, mais il n'arrête pas de penser à elle. Elle, est en dernière année de lycée et ne sait pas quoi faire du reste de sa vie, si ce n'est de la vivre avec lui.

Ils se sont rencontrés par hasard, par l'intermédiaire d'un ami commun, lors d'une après-midi pluvieuse dans un McDonald's.

Maintenant, ça fait trois mois qu'ils partagent des sentiments qu'aucun n'avait expérimenté avant. Ils ont le cœur qui bat à la chamade, les frissons qui parcourent leur corps au contact de l'autre, le regard attentionné et incapable de se détacher de son autre moitié et un sentiment de bonheur intense qui continue de grandir jour après jour. Ils sont amoureux.

En ce weekend tout pourri de fin d'octobre, Jacob a décidé d'emmener Lise dîner dans le restaurant pour lequel il avait travaillé tout l'été. Ils ont mangé, rigolé, parlé. Ils ont passé un bon moment, comme tous ceux qu'ils passent ensemble, rien que tous les deux.

— Je t'aime, lui a-t-il dit en sortant dehors.

— Je t'aime aussi, lui a-t-elle répondu quelques secondes plus tard.

Jacob a son permis depuis le printemps dernier. Il en est fier, et n'a bu aucun verre pour pouvoir ramener Lise chez ses parents, dans la périphérie de Rennes, où il compte dormir lui aussi. Ils prennent le volant et parcourent la ville pour pouvoir en sortir. Il n'y a pas grand monde sur la route, la circulation est fluide, mais il pleut.

— J'ai passé un très bon moment avec toi, Lise.

— Oh tais-toi.

Elle fait comme si elle n'aimait pas quand il lui glisse des mots doux, parce que cela fait partie de son caractère, mais au fond, elle aime ça comme tout le monde ; et il le sait, alors il continue :

— Nan, vraiment, t'es géniale. J'ai l'impression qu'avec toi, n'importe où, tout va bien. Alors que t'es pas forcément le genre de fille vers qui je me serais tourné avant.

— Pourtant tu l'as fait. Allez, regarde la route.

Ils sortent de la voie rapide pour prendre des routes plus campagnardes. Ils ne sont qu'à une poignée de kilomètres de la maison des parents de Lise. Il pleut des cordes.

— J'ai envie de toi à l'infini, confie-t-il.

— T'es sûr que t'as pas bu finalement ?

— J'en suis sûr. Je continue juste pour que tu me dises aussi que je suis un gars génial et celui que tu aimes le plus.

— Mais ça, tu le sais déjà, chuchote-t-elle.

— Ça deviendra encore plus réel quand tu l'avoueras.

Il la regarde, elle le regarde. Elle sourit, il sourit.

— Jacob, t'es le gars que j'ai le plus...

Un virage, une route glissante, un arbre.

Jacob et Lise étaient deux êtres sur qui la folie de l'amour avait décidé de frapper, mais la mort aussi.