A comme Annie.
Annie, c'est moi. La fille bizarre, blasée, qui dit jamais rien. Qui observe en silence. La petite blonde au fond de la classe, qui préfère regarder dehors plutôt que d'écouter le cours.
Il suffit d'un simple regard noir de ma part pour faire fuir n'importe quelle personne qui voudrait m'approcher.
Je n'aime pas parler.
Parler, ça ne sert à rien.La plupart des gens parlent pour ne rien dire.
Pour se rassurer.
Pour être "normaux".
Je ne veux pas être normale.Je veux être moi.
Mais c'est de plus en plus dur d'être moi-même lorsque je suis en sa présence.
Depuis que le nouveau est arrivé, rien ne va plus.
Depuis qu'il s'est installé à côté de moi, l'air nonchalant, rien ne va plus.Et je n'arrive pas à comprendre pourquoi.
A comme absurde.
C'est complètement absurde, ce qu'il m'arrive.
J'ai toujours été froide.
Intouchable.
Insaisissable.Et voilà qu'avec lui, je m'adoucis.
Je souris. Malgré moi.
Sans pouvoir m'en empêcher.Mon coeur est léger, lorsque je l'aperçois.
Mes joues sont rouges, lorsqu'il me parle.
Mon sourire est grand, lorsqu'il est là.C'est complètement absurde.
J'ai cherché sur internet, ce que ce sentiment pouvait bien être.
Je cherchais à mettre un mot, un terme, sur ce qu'il m'arrivait.
Pour me rassurer, sûrement.
Me dire qu'il ne m'avait pas jeté un sort, que je n'étais pas maudite, que j'avais juste dû attraper un petit rhume, et que ça passerait.Mais la réponse à ma question ne m'a pas plu du tout.
J'aurais largement préféré le sortilège.A comme amour.
Le voilà, le mot qui décrit malheureusement à la perfection mes symptômes.
L'amour.
Bizarre.
Étrange même.
Je ne l'avais vu que dans les livres qu'on me lisait quand j'étais petite.
Vous savez, les contes de fées, avec la jolie princesse qui se marie toujours avec son prince charmant à la fin.Mais j'ai toujours cru que c'était des conneries.
Que ça n'existait pas vraiment.C'est vrai quoi. Ça n'a pas d'odeur, ça ne se voit pas, ça ne s'entend pas.
Et ça surgit de nul part sans prévenir.
Je ne voulais pas tomber amoureuse.
A comme acide.
C'est l'arrière-goût que me donne ce sentiment dans la bouche.
L'amour est acidulé.
Ça pique.
Parce que quand il me parle, il ne sait pas.
Quand il me regarde, il ne sait pas.Il ne se doute pas des sentiments que j'éprouve à son égard.
Et ça me rend malade.De le croiser tous les jours en baissant la tête pour cacher mes rougeurs.
De lui répondre quand il m'adresse la parole avec la boule au ventre.L'amour, ça pique.
Un peu comme du coca.
C'est bon, mais ça pique.A comme Armin.
Voilà. C'est de lui, dont je suis tombée amoureuse.
Ce garçon qui s'est installé à côté de moi en début d'année, en ignorant les nombreuses rumeurs à mon sujet.Ce garçon tout aussi blond que moi, avec une coupe au bol et des yeux de la même couleur qu'un ciel dégagé.
Ce garçon qui m'a sourit chaleureusement, alors que notre professeur principal prenait la parole.
Ce garçon timide et maladroit, pleurnichard et trouillard, généreux et honnête.
Ce garçon est un connard.
Un connard qui m'a volé mon coeur contre ma volonté.
Un connard gentil comme tout et doux comme un agneau, dont je suis malheureusement tombée amoureuse.
VOUS LISEZ
L'Amour avec un grand A
Fanfiction|L'amour, c'était quelque chose de bien trop compliqué à comprendre pour sa petite tête. Tout allait bien. Tout allait bien jusqu'à ce que ce sentiment lui tombe dessus sans prévenir. L'amour. Qu'elle tentait tant bien que mal de rejeter, d'ignorer...