9. Se reconstruire

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Cela faisait bien quelques mois que Obito était mort et il faut croire que je l'étais aussi. Je ne sortais de ma chambre que pour effectuer des missions. Je ne parlais plus à personne et les seules fois où je le faisais c'était uniquement parce que ç'était nécessaire. Dans ma chambre, je ne faisais rien. Si je ne dormais pas alors j'étais étendue sur mon lit en pensant à Obito, à notre jeunesse. J'essayais d'imaginer notre vie sans ses histoires de clan, la vie dont je rêvais depuis toute petite. Obito... Mon cœur se serrait à ce nom et ne battait plus comme il le faisait si bien avant. Je ne pleurais plus, je n'y arrivais plus. Ma peine dépassait celle des larmes, elle était écrasante m'empêchait de vivre. Mon corps me faisait terriblement mal, aussi mal que mon cœur. Les maux de têtes côtoyaient ma vie morose et mon ventre se contractait constamment. Obito était le seul médicament qui me faisait revivre alors parfois quand je me sentais terriblement mal, je me rendais en plein milieu de la nuit à la stèle contre laquelle je m'appuyais comme s'il s'agissait d'Obito. Je n'y pleurais pas non plus mais j'y contemplais les étoiles comme on contemplait Konoha auparavant.

Je soupirai puis me levai et m'étirai, il fallait que je m'entraîne avec mon équipe. J'ouvris ma sacoche de ninjas qui était posé sur une commode et pris une pilule parmi les shurikens pour ne plus sentir mon corps et la douleur qui l'habitait. Finalement, j'enfilai rapidement ma tenue avant de me rendre au terrain d'entraînement. Alors que je m'y rendais, je vis Kakashi l'air encore plus mal que la dernière fois que je l'avais vu, soit à l'hommage d'Obito. Alors qu'il semblait totalement déboussolé, il murmura une simple phrase, simple, mais qui m'a déchiré intérieurement :

-Rin est morte, je ne l'ai pas protégé, c'est ma faute.

-Kakashi, je, si c'était le cas ce serait ma faute. J'ai été la pire amie possible. Répondis-je pensant que Kakashi délirait.

-Mais elle est vraiment morte (t.p), je l'ai tuée. Elle s'est mise devant moi et j'avais mon chidori chargée et... Et... Fit-il en paniquant.

-Rin... Mes yeux s'embuèrent pour la première fois depuis des mois.

J'explosai en pleurs et couru dans les bras de Kakashi. A cause de mon égoïsme, j'avais délaissé mes amis et je les avais laissés mourir alors que je morfondais dans mon coin. Je me déteste, je suis la pire des amies. Obito, Rin... Mes deux meilleurs amis, celui avec qui je voulais passer ma vie et ma confidente, celle à qui j'aurais raconté toute ma vie sans inquiétude, étaient morts. Les deux personnes que j'aimais le plus au monde avaient disparus de ma vie, de cette terre tout simplement. Je m'en voulais tellement, Rin. J'ai dû la faire souffrir ces derniers mois, ses derniers mois. Elle est partie en ne sachant plus quoi penser de notre relation, ne sachant plus si on était amies ou connaissances.

Mes pleurs redoublèrent alors que Kakashi me serrait dans ses bras, retenant ses larmes.

-Je suis désolé, je suis terriblement désolé. Kakashi, pourquoi ?! Mes deux meilleurs amis et... et... Merde ! Je les aimais !

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Un an, était passé, un an. Un an que Rin était morte et bientôt deux ans que Obito l'était aussi. J'étais devenue ami avec Kakashi, nous nous étions mutuellement reconstruits et avions surmonté ces morts. Nous avions passé les premiers mois à éviter de laisser l'autre déprimer, à nous changer les idées et ne pas laisser l'autre seul. Kakashi était ainsi venu dormir plusieurs fois dans ma chambre sans laisser aucune trace de son passage qui aurait pu avertir mes parents de quelque chose de louche. Les soirs où il n'arrivait pas à dormir ou où il cauchemardait, il venait chez moi et passait par la fenêtre dans ma chambre et venait se glisser dans mon lit, il me réveillait généralement pour me prévenir de sa présence puis s'endormait avec moi. Enfin, il repartait le matin avant le lever du soleil. Bien sûr, notre relation était totalement amicale et l'ambiguïté qu'il existait avec Obito était inexistante dans notre cas. On veillait mutuellement sur l'autre.

Inaccessible mais pourtant si proche... Obito x readerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant