1. prologue

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Il faisait nuit noire. Le ciel qui surplombait leur tête semblait être le seul à éclairer cette obscurité incorrigible. Il faisait si noir, que pourtant, grâce à l'innocente lueur de la pleine Lune, les attraits du plus jeune qui se trouvait à droite, s'illuminaient en un parfait et harmonieux dessin. 
Etant assis l'un à côté de l'autre, c'était sur le bord du toit d'un grand immeuble que le vide se mêlait à leurs jambes. Ils étaient à une hauteur assez convenable pour avoir convaincu le plus vieux d'observer les étoiles à ses côtés. 
Et voilà que le silence sonnait comme une mélodie. Comme si leurs actions avaient comme seul pouvoir la parole. Voilà pourquoi, la proximité de leur main se jouait également sur l'envie de se chercher. 
C'était un étrange rendez-vous que de n'avoir rien à se dire à part se contempler l'un à l'autre, mais c'était ce qui pouvait plaire à chacun d'eux. Car, plus les secondes défilaient, plus les yeux du brun furent surpris qu'un tel être humain puisse être encore plus magnifique qu'il ne l'était déjà sous la lueur du soir. 
Pour ce qui était du jeune blond, sûrement plus enfantin dû à sa jeunesse, il se perdait timidement dans des yeux noyés d'un océan d'encre, mais illuminés par une once d'espoir. Comme si ses orbes étaient peintes par le ciel lui-même et qu'une constellation entière prenait vie. 
Peut-être que l'envie de complimenter ses sublimes pupilles le titubait, mais il se taisait. Ils préféraient se regarder ainsi pour un long instant, rien qu'à tenter de se lire, de se chercher, et de se comprendre dans leur regard. Mais plus le temps s'effaçait, plus le bruit du vent s'estompait. 
Cette matière qui offrait une valse à leurs douces mèches s'impatientait de la suite. Il se manifestait alors de moins en moins. C'était d'ailleurs de même pour le son des animaux nocturnes qui devaient assister au spectacle... 

Ces petits détails devaient sûrement attiser l'attention de Doyoung, mais pourtant, cela lui permis d'approcher un peu plus le bout de ses doigts auprès de ceux de Sicheng. Juste le temps de quelques secondes, à frôler la sensation de son épiderme. 
Mais il se rendait compte que son sub-conscient voulait cesser de se méfier et d'aller de l'avant. De ne pas uniquement plonger dans la timidité et de se poser une barrière sous prétexte qu'il avait vécu des déceptions. Non, car son désir actuel était de glisser ses doigts entre les siens. A pouvoir sentir la chaleur de sa peau, et de sentir son cœur fondre car il pourrait se rendre compte que le plus petit était un ange tombé du ciel. 
Sa petite tête blonde représentait déjà un paradis humain, mais de croquer à la tendresse de son corps était une nouvelle expérience. Une nouvelle étape. 
Mais alors qu'il touchait légèrement son dextre, c'était d'une manière assez maladroite et têtue qu'il souffla : 

  «   You're my soulmate. » 

soulmates | dowinOù les histoires vivent. Découvrez maintenant