2. chapitre 1

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  « Yo Doyoung ! », fit soudainement une voix assez grave qui perturba en un seul coup les pensées du jeune brun.  « Quelque chose de prévu pour la journée ? », demanda ce qui ne pouvait être autre que Lucas, son meilleur ami. 
Ce dernier, glissa soigneusement mais d'une manière assez maladroite, son bras autour de sa nuque. Sa façon de marcher avait l'air si sûre et en confiance qu'il était le seul des deux à être aussi énergétique à chaque matinée. 
Le plus petit des deux, était certainement le plus calme. Cela faisait un moment qu'il n'était plus du matin. Levant alors uniquement les yeux vers lui, mains dans les poches, c'était dans un petit sourire forcé qu'il souffla : « Non, Taeyong n'a rien prévu depuis un moment avec moi. »
Dans un froncement de sourcils, qui ne dura que quelques secondes, le plus grand hésitait à répondre de ce retour de situation car il ne s'attendait pas encore à devoir assister un temps de plus à ce prénom et à l'existence de ce garçon même.
Néanmoins, il préférait passer outre ce sujet et se lancer à une proposition qui pourrait peut-être aider son cher et tendre faux frère à aller mieux dans un sourire maintenant sournois. « Est-ce que ça te dirait qu'on aille troubler le paisible moment que doivent se partager nos très chers Ten et Hendery ? »
« On va sûrement empirer la chose, mais si ça peut occuper mes journées, pourquoi pas. », ricana inconsciemment la petite tête noire. 

Le jeune coréen n'était pas très jovial quand il s'agissait de s'exprimer à l'oral. Depuis sa plus tendre enfance, ce dernier s'isolait du reste du monde. Il préférait s'enfermer dans sa bulle que de devoir communiquer auprès de personnes qu'il jugeait temporairement présentes dans sa vie. 
La seule chose amicale qui devait lui rester était son meilleur ami, bien sûr. Et voici une des rares choses qu'il ai pu réussir à maintenir dans sa vie car celui-ci était quelqu'un qui venait vers les autres et qui était sociable. Sûrement cet attrait-là qui avait pu sauver la vie de sa relation avec ce grand garçon et lui. 
Ils étaient comme des frères, surtout le plus petit qui jouait le rôle du plus âgé. Ils faisaient parfois quelques bêtises ensemble. Mais si l'on respectait bien l'attitude de Doyoung, il était clair qu'il ne fallait pas abuser des stupidités. 
Bien qu'on pouvait les trouver collés de temps à autre à la fin des cours par exemple, mais uniquement par la faute de Lucas. Car le plus âgé se sentait trop nerveux dans ces moments-là pour assumer ses actes.

  « Super, je dois te laisser par contre, je dois voir des amis ! Retrouve-moi devant la grand place en centre-ville, tu sais qu'il y a toujours moins de monde là-bas la nuit ! », ajouta doucement Lucas avant de laisser un petit dernier geste d'au-revoir à son plus bel ami. S'éloignant de lui pour passer de l'autre côté de la rue, il avait fallu quelques secondes à peine pour laisser un Doyoung replongeant dans ses pensées, en pleine rue, munie de son uniforme scolaire, à fixer maintenant le sol. 
C'était à cet instant précis, qu'il n'avait plus à se cacher. Qu'il n'avait plus à faire semblant de paraître joyeux. Lâchant un léger soupir à lui-même, il tenait fermement les bandoulières attachées à son sac qui occupait son épaule gauche. 
Restant muet jusqu'au long du petit trajet qui lui restait, le jeune garçon ne mit pas trop de temps avant de gagner un véhicule noir qui semblait coûter assez cher et qui attendait sa présence depuis un certain moment.  
Prenant place à l'intérieur, sur la banquette arrière, son vide fut extirpé par une voix plus douce, mais assez vieillarde qui lui adressa aussitôt la parole. C'était le conducteur de la voiture qui n'était autre qu'un " majordome " parmi d'autres de sa demeure.
« Oh, monsieur Kim, ravi de vous voir. », c'était sûrement la première chose qui lui faisait plaisir pour la journée, et sûrement la dernière; le fait de lui accorder de l'attention mais aussi qu'une touche assez soft puisse s'ancrer à sa misérable vie. 
Le jeune brun, le salua en retour. Il hésitait deux fois avant de réellement lui donner un itinéraire à emprunter, mais se sentait-il vraiment apte à aller à l'école aujourd'hui ? Hélas, non. Il se dégonflait. Au point de lui demander de le conduire jusqu'au manoir. De rentrer chez lui. 

soulmates | dowinOù les histoires vivent. Découvrez maintenant