chapitre 3

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Le réveil fut difficile, même si j'avais la sensation que tout ce qui s'était passé la veille n'était qu'illusion.
Mais la réalité me frappa d'un coup lorsque j'entendis mon frère se lever.
Je sortis de mon lit et commença à me préparer pour aller au lycée. N'ayant pas eu mon bac, je me retapais une année de terminale.
Arrivé dans le salon, mon frère et mes parents étaient assis à table et personne ne disait quoi que ce soit. J'en conclus que Antoine les avait mit au courant.
Mon père me fixa d'un regard noir et me dit :
- J'espère que tu comptes pas nous ramener une saloperie comme ton frère toi!
Mon sang cogna d'un coup contre mes veines.
- Pardon? Il est malade! Il n'a jamais choisi d'avoir ce putain de cancer alors tu te calmes tout de suite!
Ni une ni deux, mon père se leva et m'assena un coup de poing sur la tempe qui m'assomma presque.
Je retins mes larmes et parti en furie pour aller prendre mon bus.
Mon groupe de potes étaient au fond de celui-ci, comme d'habitude.
Quand ils me virent arriver, ils me regardèrent bizarrement, en se doutant que quelque chose n'allait pas.
Je hocha la tête en signe de négation, et ils ne firent pas de commentaire.
Arrivés au lycée, on se fuma une clope comme à notre habitude puis on se dirigea vers la salle de classe.
2h de philo, génial.
Je m'assis au fond de la salle, à une table seul. J'avais besoin de reprendre mes esprits et de réfléchir à la suite des événements.
Je sentis mon téléphone vibrer et constata que c'était un SMS de Antoine.
<<Désolé pour papa.. il n'aurait pas dû s'en prendre à toi tu n'y es pour rien. Je voulais aussi te dire que je commence la chimio aujourd'hui, ils veulent lancer le traitement le plus tôt possible.
Bonne journée frangin>>
Ne sachant que répondre, je rangea mon téléphone dans ma poche et commença à griffonner sur ma feuille de cours.
Ce que racontait le prof me passait au-dessus de la tête, j'avais bien d'autre chats à fouetter.

Laissant mon stylo glisser sur la feuille, je me mis à écrire les paroles d'une chanson que j'adorais et qui me reconfortait lorsque j'allais mal.
Mais cette fois, cela n'avait pas grand effet sur moi.

Alors je fis semblant d'écouter le prof, tout en laissant mon esprit vagabonder.

À dix minutes de la fin du cours quelqu'un frappa à la porte.
C'était l'un des surveillants qui glissa quelques mots à l'oreille de mon prof.
Celui-ci me regarda et me fit signe de sortir.
Mon cœur se mit à battre très rapidement, je ne savais absolument pas de quoi il retournait.

Dans le couloir, mes parents étaient présents, l'air triste.
Ma mère posa sa main sur mon épaule et me dit sobrement:
- Ton frère a fait un arrêt cardiaque en se rendant à sa chimio. Il a été prit en charge à temps et ils ont pu faire repartir son cœur mais il devra rester à l'hôpital quelques temps.
Et c'est sur ces mots que les larmes sortirent enfin.

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⏰ Last updated: Feb 04, 2019 ⏰

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