Rage montante

19 2 1
                                    

Aout 1899

J'étais en pleine lecture d'une lettre d'Elphias,qui narrait les aventures de mon ami en Grèce, assis à la table de notre petite cuisine, lorsque Abel fit irruption dans la pièce et s'assit en tirant bruyamment sur le siège à l'opposé.

- Tu ne peux pas m'obliger à partir, Albus, tu ne sais pas prendre soin d'Ariana comme moi je le fais ! Dis Abelforth depuis sa place. Je l'ignorais, le temps de poursuivre ma lecture jusqu'à la signature en pattes de mouches puis finit par lever la tête vers le visage rouge de mon frère.

Ce dernier avait les yeux bleus, aussi vifs que ceux de mère, ces cheveux sombres qu'il tenait d'elle aussi étaient enchevêtrés sur sa tête. Je songeais à ces vêtements élimés et troués à certains endroits, il était temps de reprendre ce semblant de famille en main.

Nous sortions encore moins qu'avant l'accident, j'allais acheter des victuailles chaque vendredi et le reste du temps , nous restions chacun dans notre coin. Lui avec Ariana à l'étage, et moi dans ma chambre ou au rez-de-chaussée avec mes livres. J'avais engagé une ménagère moldue qui entretenait la maison, je lui avais interdit de pénétrer dans la chambre de notre sœur, par conséquent nous nettoyions à tour de rôle la petite pièce où les rideaux étaient constamment tirés. Depuis le décès, Ariana restait constamment alitée, elle refusait de sortir ,au grand désespoir d'Abel, elle se sentait coupable.

-Tu n'as que 15 ans, trêve de plaisanteries, regarde-toi, tu n'as rien à faire ici. Moi non plus pensais-je amèrement .A Poudlard au moins, tu mangeras correctement et ton uniforme sera propre. Tu n'es qu'un enfant, bon sang. Je sais gérer Ariana, je demanderai de l'aide à Bathilda si besoin.

Il ricana : sérieusement ? Cette harpie n'attend que ça, que tu lui ouvres la porte de la chambre notre sœur pour qu'elle puisse poser ses serres sur la vérité. Je la vois mal faire la toilette et donner à manger à ma sœur ! Et je vois encore moins toi à cette place.

-Je me débrouillerai, contente-toi de prendre gentiment le train, d'aller apprendre tes cours et tes sorts par cœur et puis de réussir ta scolarité !

-Et finir comme toi, elle t'a servie à quoi ta scolarité ? Tu ne fais rien, monsieur est l'élève le plus doué que l'on n'a jamais vu, et tu n'es même pas capable de chercher une solution pour soulager Ariana, tu n'as même pas pu l'empêcher ce jour là, lorsqu'elle a perdu le contrôle, de...

-Tais-toi !

-Quoi ? Tu vas encore jeter un bloclangue ? 7 ans d'études et c'est le seul sort que tu réussis ?

Je me levais d'un seule coup, il m'imita alors que sa chaise tombe avec fracas. La main crispée sur la baguette je me retiens de prononcer un sort.

-Tu n'as aucun commentaire à faire sur ce jour-là, tu n'étais pas là, tu ne sais rien !

- Ce que je sais, c'est que tu regrettes de ne pas avoir su empêcher ce qui est arrivé, pas à cause de la mort de mère, mais parce que maintenant, tu es bloqué ici !

-Va-t-en ! Hurlais-je, profondément en colère, j'ouvris la porte avec rage au moyen d'une incantation, le panneau de bois alla se cracher contre le mur avec violence et éclata en morceaux. Des éclats de bois allèrent se ficher un peu partout, j'étais si aveuglé par ma haine envers moi-même que j'en oubliais d'activer un bouclier, une longue écharde vient se planter dans ma joue.

Abelforth me fixa quelques secondes avant de partir.

Je m'écroulais sur mon siège en soupirant. Le sang qui coulait de ma plaie s'était mêlé à mes longs cheveux roux retenus par un lacet sur mon épaule. En grognant je le retirais et m'apprêtais à jeter un sort de guérison lorsqu'on frappa à la porte. 

You've reached the end of published parts.

⏰ Last updated: Feb 04, 2019 ⏰

Add this story to your Library to get notified about new parts!

Le plus grand bienWhere stories live. Discover now