La Mascarade

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Mon pelage est un brasier où luit ma prison, 
Gagnant ma maigre pitance aux prix de prouesses,
Je dois sauter vers Krakatoa d'un seul bond ;
De mauvaise grâce ploie le genou, votre altesse !
Mais je n'oserais dire un mot, je suis vivant.
Pourtant, je me contente de cette situation.
Mon réel habitat est devenu néant.
Je succombe sous les coups d'un soleil de plomb
Montrant ces richesses qui ornent ma mâchoire
Qui selon une tradition guérira tout.
Pour beaucoup ma vie n'a que le prix de l'ivoire.
Humains prenez-moi en pitié. Sauvez-nous !

Totem sacré, Nanouk est un de mes prénoms.
Pour eux, peuple de la nuit je suis une déesse.
Et les dieux m'ont transformé en constellation
Pour avoir brisé mon serment de chasseresse
Cela est mon royaume depuis la nuit des temps
Je régnais sur cette immensité, mon garçon
En maitre des neiges le pelage luisant
Mangeant à ma fin, êtres des mers à foison
Mais Poséidon poussé par le désespoir
Voit son royaume terrassé de noirs poisons
Sans autres issues, déferlent sur mon territoire
Humains prenez-moi en pitié, sauvez-nous !

Pauvres humains, dois-je vous traiter de guenon
Pour avoir fait courber Gaïa sous la tristesse
Où dans ses bras, je vagabonde trublion
Faut-il vous rappeler qu'elle seule est maitresse
Qui décidera sans appel des habitants
Et qui grâce à elle et sur elle,
Je me rie de vous, moqueur comme un chenapan
Pourtant parmi les clowns vous êtes le bouffon
Regardez ce que vous faites pour votre gloire
Vous me dites cousin car je suis proche de vous
Mais je suis plutôt rat dans vos laboratoires
Humains prenez-vous en pitié, sauvez-vous !

Ô humains, vous qui êtes maître du lendemain
Tigres, ours et singes ambassadeurs de ses légions,
Les animaux exigent de vous votre devoir
Léguer la terre reçue de vois aïeux, c'est tout
Car si terre se meurt alors avenir est noir
Prenez-nous en pitié, Sauvez-nous !


Des mots emportés par le ventOù les histoires vivent. Découvrez maintenant