Loin des yeux, près du cœur.

Partie 2

Un jour, ma mère m'avait dit : «Nous ne faisons pas de nouvelles rencontres par accident, elles sont toutes destinés à croiser notre chemin pour une bonne raison» et aujourd'hui enfin je comprends pourquoi. Cette fille m'intéressait beaucoup, elle était bien aimable et bien intelligente, mais surtout mystérieuse, à part son nom et son âge je ne connais rien d'autre d'elle, et ça me donne plus envie de la connaître. Ca fait maintenant 2 mois qu'on se parle, et je découvre peu à peu ses passions, elle aimait bien passer son temps à lire, elle aimait bien les œuvres philosophiques et historiques, un peu comme moi, et ça me rendait bien heureux. Elle était épanouie, douce, modeste et bienveillante, elle avait le cœur sur la main et aimait aider les autres, si j'avais besoin de conseil, elle était toujours là pour trouver la meilleure solution à mon problème, j'aimais beaucoup en elle sa grande confiance en elle et sa sagesse, elle avait à peine le même âge que moi, mais on aurait dit une vieille femme qui connaissait beaucoup à la vie, sa forte personnalité et son honnêteté étaient ses plus grandes qualités, et je dois avouer que ça me charmait, et au bout d'un moment je l'admirais déjà.

Ca fait maintenant un an que je connais Alicia, et qui aurait cru qu'une petite erreur de numéro me ferait connaître une personne aussi merveilleuse. Au fil du temps on connaissait pas mal de chose l'un sur l'autre, et vu notre passion commune pour la lecture, on s'était fait un petit jeu dont le concept était simple, l'un devait citer un proverbe ou une citation ou la parole d'un personnage et l'autre devait connaître qui en est l'auteur, ça nous amusait bien, et la citation qu'elle m'avait donné aujourd'hui était «les morts sont invisibles, ils ne sont pas absents» je la connaissais celle là, elle est à Saint Augustin ! Mais quelque chose m'intriguait beaucoup, j'avais remarqué que la plupart des citations qu'elle me donnait, parlaient de la mort, et ça me paraissait bizarre pour une personne aussi épanouie et optimiste, mais peut être avait elle une face obscure qu'elle cachait au fond d'elle, tout est possible. Je voulais savoir à tout prix ce qu'elle me cachait, alors je lui ai vite demandé la raison de ce pessimisme, mais elle se contenta de me répondre par ce message : «La mort demanda à la vie : Pourquoi les gens t'aiment tant et moi ils me détestent ? La vie répliqua : Parce que je suis un merveilleux mensonge, et toi une triste réalité. » Ce message, je le trouvais à la fois merveilleux, triste, et mystérieux, j'ai eu beau l'analyser et faire des recherches à propose de ça, je demandais à mes profs aussi, mais je ne trouvais jamais la réponse à ma question, quel était la source de ton chagrin Alicia ?

Le temps passait vite, et nous voilà à deux ans de connaissance, et mon admiration pour elle n'a cessé de croître jusqu'à se transformer en amour. Son anniversaire approchait et je me demandais bien ce que je lui offrirais comme cadeau, et après un bon moment de réflexion, j'ai trouvé le meilleur cadeau à lui offrir, un poème. Alicia aimait que je décrive des paysages pour elle, elle me disait qu'elle n'avait pas beaucoup l'occasion de sortir et que ça lui faisait plaisir de m'entendre faire, j'avais choisi le désert, cet endroit qui illustrait tant ma solitude et ma tristesse, je voulais le partager avec ma bien aimée, peut être qu'elle s'y trouvera aussi.

« Le vent en emporte autant

Poudreux sont ces graines et sédiments

Un horizon bicolore

Où s'embrassent ciel bleu et dunes aux reflets d'or

Un océan dont les vagues sont chaudes

Son immensité et sa grandeur m'inspirent pour cette ode

Les Oasis peuplant ce dernier

Utopie où pouvoir se désaltérer

Quand je vois ces étendues de sable, d'une plénitude

Je suis envahi, pendant ces instants de solitude

Ce sol instable constamment frappé d'énergie

Endormie par la chaleur dégagée, je me plongeai en léthargie

Les lois qui régissent ce paysage beau mais cruel

Impose aux animaux pièges et duels

Et quand tombe inéluctablement le voile sombre de la voûte céleste de la nuit

D'un froid glacial notre bon désert est enduit

On découvre alors la beauté désertique nocturne

Sous un nouveau jour, sans soleil, dans l'obscurité pure »

Tel est mon poème que j'ai passé bien du temps à l'écrire tout en pensant à elle. J'étais très heureux quand elle a lu ce poème et l'avait apprécié, elle était sous le charme du désert et désormais elle souhaitait y aller, je lui ai promis de l'y emmener quand j'aurais suffisamment les moyens pour le faire.

Quelques jours après son anniversaire, elle ne me répondait plus aussi souvent qu'avant, et je commençais à m'inquiéter.

Puis elle a répondu, et je fus surpris quand elle me demanda de passer à autre chose, nous voir en appel vidéo. Ça me comblait de joie, j'allais voir ma bien-aimée enfin, et je commençai déjà à l'imaginer, sûrement trop belle.