𝐼

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   Quand j'étais petit, on m'avait dit que celui qui devait combattre des monstres devait prendre garde à ne pas devenir monstre lui même. Car si tu plonges ton regard dans l'abyme, l'abyme finit par ancrer son regard en toi.

Je n'avais pas compris le sens, jusqu'à ce jour.

    Je me réveilla dans un lit blanc, vêtis de drap blanc... entouré de mur blanc. Un hôpital ? Ma tête fut remplis d'image de la veille. DÉMON.

Qu'est ce que j'avais vus justement?

Il était trop tard. Les Abymes m'avaient déjà engloutis.

Un médecin entra doucement dans la chambre, un dossier et quelques affaires à moi en main.

- Bonjour Taehyung, je suis le Dr Kim, tu peux m'appeler Jin bien-sur. Annonça t-il en souriant.

Je le fixa intensément.

-Pourquoi suis-je ici? demandais-je la voix rauque qui me donnait un air de psychopathe.

-Tu ne te souviens de rien? fit-il surpris.

Je secoua la tête. Il me regarda un instant puis ouvrit enfin son dossier et me montra une feuille, une décharge pour sortir avec mes informations résidentiels et tout le tralala qui suis.

Déjà signé?

Je réprima un rictus quand je reconnus la signature.

-Tu as été retrouvés gisant dans une flaque de sang inconscient près d'un cadavre, une jeune femme, victime... il souffla puis reprit. La police aimerait pouvoir te parler et obtenir des réponses. Rien ne te retient plus longtemps ici. Une personne s'est chargé de tout régler pour toi donc tu peux t'en aller. Je te laisse t'es affaires.

Il me remit donc mon manteaux trench coat noir et mon sac à dos, tâchés par quelques choses...

Une fois prêt, je demanda pas mon reste et fila.

-Taehyung ! m'arrêta le doc.

Il me tendit un bout de papier, je releva mes yeux vers lui, attrapa le papier et décampa rapidement. Une fois dehors,  je le balança dans une ben à ordure. Les humains sont faibles.

L'air froid de Brooklyn me frappa en pleine face, je remonta donc mon col roulé noir...

Je siffla un taxi, ne me rappelant pas d'avoir pris ma voiture avec moi, et me dirigea vers chez moi. Une fois sur place, je souffla un bon coup et posa mes affaires dans un coin de la cuisine, lessivé. 

Je levai les yeux. Dans le ciel sombre, la lune se détachait comme une grosse perle sur un écrin de velours noir. Elle était pleine. Je sentis la nervosité me gagner. pourtant je savais pertinemment que voir la pleine lune comme un signe annonciateur de monstre relevait seulement de la superstition populaire. Oui, tout comme j'avais toujours sus que rien ne se cachait sous mon lit, ce qui ne m'empêchait pas de vérifier dix fois avant d'aller me coucher.

Je me dépêcha d'accéder à ma chambre par le long couloir, contenant à grande peine une irrésistible envie de me retourner. Je me forçais à me calmer et à respirer plus lentement. Je me comportais comme un enfant, c'était parfaitement ridicule.

Le gazouillement de l'horloge me parvint : il était minuit. J'avais fait l'acquisition de cette merveille dans un antiquaire - toutes les heures, un rossignol plus vrais que nature sortait du cadran en chantant.

Ça rendait Jamara complètement fou.

Intrigué par son soudain silence, j'appelais doucement le matou. Je m'arrêtais pour tendre l'oreille : quelque chose n'allait pas. Sentant une présence jusque là dissimulée, je sortis un coutelas mucher dans sous une commode dans le couloir et approchai silencieusement dans le salon. J'eus un hoquet de surprise en remarquant Namjoon assis sur le canapé, mon chat sur les genoux. Je rengainai, de toute façon un couteau n'aurait servi à rien contre un démon. Oui, ils existent et prennent parfois un café avec vous. 

DAMNED DAEMONIORUM ᵏᵗʰ ; ʲʲᵏOù les histoires vivent. Découvrez maintenant