Ils sont deux, là, sur les rochers, enveloppés dans le silence du crépuscule.
Le soleil tombe sur l'horizon, des murmures distants éclaboussent les falaises de Gibraltar.
La lune blafarde escalade les dunes, s'élève au dessus de leurs têtes.
Ils contemplent ces pierres millénaires, témoins de l'éternité, étendues au delà
Des étoiles, du temps, et de leurs entrelacs.
Ils savent alors, que leur vie n'est rien.
Leurs joies, leurs peines, n'existent qu'à ce moment précis du monde.
Arpentant les temples, à la recherche d'existence,
Remuant ciel et terre pour laisser leur trace,
Ce n'était qu'un temps perdu inutilement, un essai vain et désespéré
Car nous arrivons comme nous partons : inconnus
Cette certitude les frappe, et dans la nuit insondable
Ils brûlent un cierge sous les acacias
Les larmes coulent, en silence, et la cire aussi
Ils se regardent, la nuit se resserre
Deux fragments de vie perdus
Orbitant l'un autour de l'autre
Dans le néant