Death Trip II

I

Ce jour-là, le soleil souriait de plus belle. Le souffle de la Méditerranée murmurait agréablement. L'horizon où la mer rencontrait le ciel n'attendait que ces messieurs et ces dames rassemblés dans un port espagnol. Cinq milles de chambre, deux milles membres d'équipage, une cinquantaine de chefs renommés, piscine extérieure et intérieure, quatre restaurants, deux bars, une salle des fêtes, une boîte de nuit, un spa, tout était là pour satisfaire les exigences de la clientèle.

Sur le quai, les enfants impatients courraient dans tous le sens pour évacuer l'excitation qui les animait avant une telle aventure. Les chiens et chats de riches propriétaire restaient sagement dans leur panier tandis que leurs maîtres papotaient dans un langage plus que soutenu. Les milliers de personnes patientaient sur la terre ferme. Les pauvres bagagistes n'avaient pas le droit au repos car un quai entier servait à la réception des bagages.

Finalement, deux matelot d'accueil, une femme et un homme, parurent devant les escaliers invitant les plus fortunés à aborder le navire en premier. Parmis cette élite, Anderson Allyson, fille unique d'une grande famille de la haute société. Son père, dirigeant d'une firme multinationale spécialisée dans l'hôtellerie, avait les moyens de gâter sa petite perle. Elle avait commencé sa carrière d'architecte d'intérieur en décorant trente pourcent du patrimoine professionnel de son père et s'est ainsi faite un nom. Charmé, le propriétaire de ce navire de croisière avait su la distinguer. A ce jour, elle était inscrite sur la liste des invités privilégiés, elle qui avait été missionnée pour imaginer le luxe intérieur du navire prestigieux.

La bourgeoise était une américaine-suisse âgée de 25 ans, brune aux yeux d'azurs. Sa démarche était subtile et son minois délicat.
Elle avait répondu à l'invitation mais avait insisté pour être accompagné de son dévoué majordome et deux de ses nombreuses domestiques.

La chaleur du soleil devenait de plus en plus intense et difficile à supporter. Sans attendre, Allyson gravissait les marches jusqu'au pont du pont. Son majordome habillé la suivait en gardant un oeil sur les deux soubrettes qui tenaient sac à main et valisette.

"Bonjour madame, salua l'hôtesse espagnole. Votre billet, je vous prie.

- Bonjour, je suis attendue. Anderson Allyson, se présenta t-elle dans cette langue qu'elle maîtrisait parfaitement.

- Oh ! Madame, mille excuses. Bienvenue à bord du Navy Blue. Veuillez suivre ma collègue, elle vous guidera jusqu'à vos appartements privés.

- Merci bien."

Allyson emboitait le pas de sa guide vêtue en marinière. Elle redécouvrait l'univers qu'elle avait imaginé quelques mois auparavant.
Au plus haut étage des compartiments résidentiels se trouvait cette suite royale. La suite faisait le triple des chambres basiques et modeste du navire. La pièce était vaste avec une salle de bain hors-norme, un dressing et une terrasse privée vu sur la mer.
Bien que suffisamment généreuse, cette chambre ne répondait pas à toutes les attentes de la belle :

"Où sont censés dormir mes domestiques ?

- La compagnie leur a attribué deux chambres plus bas, répondit la marinière.

- Comment m'assister à distance ? J'avais pourtant précisé la venue de trois d'entre eux.

- Madame, veuillez nous pardonner, mais d'autres hôtes avaient déjà réservé les chambres voisines.

- Bien, je ne vais pas me plaindre davantage, mais sachez que je ne suis pas à cent pourcent satisfaite. Je vous demanderai de disposer.

- Bien, madame."

La brunette soupira en se laissant tomber sur un fauteuil qui plut à son fessier.

"Que personne ne vienne me troubler durant les trois heures qui suivent, exigea t-elle.