Et j'ouvre à nouveau la page,
Ça m'a fait comme un souffle dans la poitrine. Un souffle chaud, brûlant presque. Son écriture elle est belle, lyrique comme il dit. Des mots dit comme ça, dans une pure émotion, d'autres que l'on sent plus travaillés. Là n'est pas l'important. C'est drôle quand tu trouves quelqu'un ça te donne une sensation étrange. Je ne dis pas rencontrer (des gens on en rencontre tous les jours), je dirais plutôt trouvé ? J'ai vraiment trouvé quelqu'un ce soir là, puis cette après-midi là, puis cette autre après-midi et cet autre soir là. Quand tu te rends compte avec une frustration un peu jouissive que chaque mot qui sort de sa bouche pourrait sortir de la tienne. On a parlé de la consommation du temps, de ce temps qui s'enfuit et que tu as envie d'attraper, d'embrasser, mais que malheureusement tu ne peux que consommer. C'est drôle avec lui le temps il s'échappe mais c'est pas une mauvaise chose, c'est un temps qui fait son temps justement. Un temps que tu ne consommes pas mais dont tu profites et que tu chéris. Bien sur qu'il va trop vite ce temps là. Ce n'est pas la question, mais même quand il s'est enfuit ce temps là tu es heureuse, je suis heureuse, qu'il soit passé parce que ce temps là je ne l'ai pas subi, j'ai choisi de le laisser passer. Et laisser passer le temps et très différent quand tu le choisis que quand tu le subis.
Ce soir là, aujourd'hui mes yeux ont brillés, chavirés même un peu, là n'est pas la question, la question c'est que j'ai trouvé quelqu'un.
Le texte que j'écris, je ne le trouve pas assez long, j'aimerais pourvoir écrire aussi longtemps que durent nos conversations. J'ai peur qu'il ne les aime pas autant que moi, que cet amour des mots que je partage avec lui ne soit pas aussi fort. Je pense toujours qu'il est plus simple, plus facile de plus aimer quelqu'un plutôt que quelqu'un nous aime plus. Avec les mots c'est différent, et encore plus pour les mots, leur amour qu'on partage. S'il ne partage pas autant nos conversations, s'il ne les aime pas autant que moi je pense que le souffle brûlant qui embrase ma poitrine quand je remonte à l'internat serait balayé d'un coup. Avoir la responsabilité de l'amour de quelqu'un est horrible. Que la personne ne partage pas la même connexion, le même délice des mots est mortel. Écrire me fait du bien, ça me libère. Cette série de mots s'appellera peut-être « Lettres », « Échanges », etc ou peut-être que ça sera un pompeux « Renouveau de l'écriture ». Toujours est-il que retrouver l'amour d'une chose, retrouver l'amour de ce qui te fait vivre me fait coucher sur le papier, sur le clavier, des mots qui coulent comme la rivière de mes doigts. Écrire n'est plus difficile, écrire devient naturel, écrire devient moi.
Ça a une saveur particulière maintenant.
J'écris devient je vis.