Chapitre 8

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JESSY

J'ai soif, très soif et un putain de mal de tête. Je suis dans mon lit, les draps au sol les oreillers à mes pieds et des verres plein ma commode. Je vais avoir du ménage à faire. Une chance qu'on est samedi et non dimanche. J'ai une putain de ces gueule de bois. Je me lève tranquillement pour laisser une chance à ma tête de rester sur mes épaules. La salle de bain n'est qu'à quelques pas, mais je sens que la moindre marche va être pénible. Je passe la porte et le soleil provenant de la fenêtre agresse mes yeux. Les antidouleurs sont dans l'armoire et je suis vraiment reconnaissant que ma mère ne les aie pas pris. Je ne prend pas la peine d'aller chercher un verre, car la distance à faire est bien trop longue. Je fais couler l'eau du robinet et prend deux gélules dans ma main et je me penche pour les avaler avec l'eau. Je retourne dans la noirceur de ma chambre branche mes écouteurs à mon cell pour écouter de la musique. J'ai peut-être la tête sur le point d'exploser, mais je n'arrête pas de penser à hier. J'ai un sentiment vraiment étrange, mais je n'arrive pas à mettre le doigt dessus. J'ai aucun souvenir à part celui d'avoir été félicité par Guillaume. Pourquoi ? Aucune idées. J'ai ce creux au fond de l'estomac. Je m'étais dit que je n'allais pas fumer, mais j'avais un besoin intense de me prouver qu'Olly avait tort. J'ai peut-être seulement fait une chute de pression et non un bad trip.

Une chanson de Russ résonne dans mes oreilles et la mémoire me revient un peu, mais pas plus. Julia au sol à ramasser une bouteille cassée en maudissant la présence d'Olly dans sa vie. Je me souviens de la bouteille, celle que j'avais payée 124.50$ exactement. Elle était sur le bord de faire une crise de nerf, mais dans l'état que j'étais, je n'y ai prêté aucune attention. Julia qui répète sans cesse: elle aurait du faire comme son amie. Elle aurait du faire comme son amie... Ces paroles, je les ai entendu venant de la bouche de quelqu'un d'autre que Julia. Qui ? J'en sais foutrement rien. Mes yeux me brûlent tellement je suis fatigué. Les chansons défilent les unes après les autres, la base résonne partout en moi, les paroles des chanteurs que je capte à moitié tellement ils articulent rapidement me mettent le cerveau en vrac. 29 de Bankrol Hayden joue à plein son dans mes oreilles, j'adore cette chanson là, elle est vrai, elle raconte une histoire. Je me reconnais tellement dans ses paroles, c'est sur que certains passage ne me concernent pas mais en général je m'identifie à tout le reste. «Dieu m'a dit qu'on finira par y arriver. Se tenir debout mais ça a été dur putain avec moi mentalement. Ces rues froides, les niggas te fument comme une cheminé. Mais la douleur est temporaire, je ne suis pas fou, ce n'est pas la merde pour moi. Dieu m'a gardé, je me suis réveillé, j'ai un but. Je suis victime de deux meurtres.»

***

Mon réveil sonne et le manque de sommeil de ma fin de semaine me ramène directement à la réalité. On est lundi matin et j'ai terminé de ramasser la maison seulement hier soir. Une chance que mes parents reviennent seulement dimanche. Ça va me laisser du temps pour ramasser après le party de samedi. Peut-être pas autant de temps, mais ça me laisse au moins une journée.

Je me prépare au rythme que je veux, j'ai la maison à moi tout seul. La seul chose qui me manque légèrement c'est la présence rassurante de ma mère. Peut-être aussi ces repas parce que après une semaine à être seul, on commence vraiment à être tanné de manger des plats déjà préparés. J'en connais, qui à ma place auraient fait livrer des sushis tout la semaine, mais heureusement pour le portefeuille de mes parents, je déteste ça. Quoique manger des sushi tout la semaine n'aurait même pas fait la moindre trace dans l'argent de mon père. J'entre sous la douche et je n'arrête pas de penser. Après trois jours, j'ai toujours ce creux au fond de l'estomac. Je n'arrive pas à mettre le doigt sur ce que me dérange. Peu-importe ce qui me tracasse, je doit passer par dessus. Je ne suis pas du genre à me sentir mal pour une conneries que j'ai fait, mais ressentir ça, c'est la première fois que ça m'arrive. Au pire en arrivant à l'école, je demanderai à Malcolm s'il se souvient de la soirée. J'arrête l'eau de la douche et sort en prenant la serviette et en l'attachant au tour de ma taille. L'eau de mes cheveux dégouline le long de mon dos et j'en ai des frissons. Je m'en vais dans ma chambre m'habiller. J'ai aucune foutu idée de quoi mettre et ça me met en rogne. De toute façon, depuis quand je m'inquiète de ça. J'en ai rien à foutre de ce que les autres pensent de moi, c'est leurs opinions. Je prends mes pantalons beige après avoir mis mes boxer et je prend le premier chandail du bord. J'enfile le tout en me rendant dans la cuisine pour me faire un déjeuner en vitesse. Je mange en rapidement et sort directement dehors.

Cours autant que tu veuxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant