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la haine

Tu sais, la haine, c'est pas un truc constant. C'est comme une bête sauvage qui dors quelque part dans ton ventre et qui se réveille chaque fois que tu vois quelque chose, entend quelque chose, sens quelques chose, pense quelque chose qui te rappelle l'objet de ta haine. Elle se réveille, ta haine, et elle monte dans ta gorge, ta poitrine, et elle pousse tout pour prendre toute la place. La haine, elle est brûlante. Elle laisse des cicatrices en forme d'éclair à l'interieur de toi. La haine, c'est ces chaines chauffées à blanc incrustées dans tes poignets depuis si longtemps que tu les sens même plus. Du coup, si, la haine, c'est constant. Mais tu la sens pas tout le temps. Un truc à te rendre taré, la haine, tu vas me dire. Mais pas tant que ça. Surtout ou tout début, la haine,  c'est tout ce que t'as. La seule chose qui te fait te sentir vivant. Oui, parce que la plupart des gens utilisent ce mot a tort et à travers, mais aucun d'eux ne connait ni ne cottoie la vraie haine. La haine, quand quelqu'un t'as détruit, c'est tout ce qui retiens les petits morceaux d'existence ensemble. Quand ton coeur et ton sourir, ils sont brisés, c'est la seule chose qui te donne la force d'avancer. Mais tu me demandera, et quand elle sert plus a rien, la haine ? Quand t'as réussi à recoller les morceaux ? Eh ben elle te sers à te regarder dans la glace. Parce que ne plus hair c'est accepter, et accepter, c'est pardonner. Et pardonner, c'est hors de question. Parce que quand tu te regarde dans le miroir, tu vois les traces de son passage et tu le déteste. Et tu te déteste de l'avoir laissé faire ça. Alors égoïstement, tu le déteste encore plus pour te préserver. Parce que tu t'es habitué à la présence de tes chaines et ça fait trop mal de les enlever. Alors la bête sauvage se réveille à chaque mention de son nom. Parce que calmer la bête, ça reviens à accepter le mal qui a été fait. Et je l'ai déjà dit, accepter, c'est pardonner. Et pardonner n'est toujours pas une option. Parce que le mal qui a été fait est irréparable, et pardonner reviens à s'avouer à soi - même que rien ne sera plus jamais comme avant, et c'est un sacrifice que personne n'est prêt à faire, parce que notre esprit ne peut pas se résigner à son propre mal-être. Alors tu haï. Parce qu'au fond, c'est ça ou l'autodestruction.