Respect, fidélité, etc.

2

Après une petite heure de route, j'arrive sur les lieux du grand saut ! Château de style baroque, pas du tout mon genre et à l'opposé du choix que j'aurais fait pour célébrer mon union mais je dois bien avouer joli, charmant même.

Je gare ma magnifique petite italienne que j'ai louée pour l'occasion, je respire profondément, arrange vite fait ma coiffure, rassemble mes émotions, fais un tri sommaire pour garder que les positives, pense une demi-seconde à Mélissa, respire une fois encore le plus lentement et calmement possible et je me décide enfin à sortir de mon carrosse.

Je n'ai pas le temps de saisir la poignée que ma portière est déjà grande ouverte, je lève les yeux et trouve mon chevalier servant. Je bondis de la voiture et me jette dans ses bras.

‒ Tu es en retard !

‒ En retard ? Tu rigoles non ? Je n'ai jamais été autant en avance nulle part ! La cérémonie n'est que dans deux heures.

‒ Viens. J'ai quelque chose à te montrer.

Julien m'entraîne en courant. Au bout de quelques mètres je dois m'arrêter. Il se retourne vers moi et me somme impatient :

‒ Aller ma belle, cours !

‒ Je ne peux plus.

‒ Je te connaissais plus sportive, me taquine-t-il.

‒ Je le suis toujours. Mais même si tu ne l'as pas remarqué j'ai fait un léger petit effort vestimentaire aujourd'hui, dis-je d'un ton un peu agacé en montrant mes talons de près de dix centimètres.

Julien me sourit. Il se rapproche de moi, m'attrape par la taille et murmure dans le creux de mon oreille d'une voix qui se fait caresse :

‒ Bien sûr que je l'ai remarqué, tu es sublime et incroyablement sexy perchée ainsi.

Il me regarde alors intensément. Ce que je lis dans ses yeux me fait peur. Ce que je lis dans ses yeux me fait fondre. Mais j'ai grandi. Je ne détourne plus le regard et me souviens de notre dernière rencontre, il y a déjà deux ans.