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Julien m'avait surprise un soir de novembre. Le Quatre précisément. Le jour de mon anniversaire. Il avait débarqué le sourire charmeur, l'œil coquin et un énorme bouquet de roses multicolores nouées par un large ruban de satin épais pourpre entre les bras. Plus de dix-huit mois sans aucunes nouvelles. Je buvais un verre dans un bar musical à deux pas de chez moi avec trois copines. J'ai pu lire dans leur yeux l'envie et la chance que j'avais. J'ai fini mon mojito calmement, faisant mine de ne pas m'être aperçu de sa présence. Je savourais ce verre que je savais être le dernier dans ce bar, entourée de mes amies. J'ai bu la dernière gorgée et je me suis levée, je les ai embrassées et remerciées, et je suis sortie, Julien me suivait de près. Il marchait derrière moi en silence. Au détour de la rue, je me jetai sur lui et l'embrassai passionnément, cherchant sa langue, mordillant ses lèvres. Julien me repoussa gentiment, il mit un doigt sur ma bouche, me prit ensuite la main et m'entraîna jusqu'à chez moi.

Je m'impatientai sur le divan quand il s'approcha de moi avec une bouteille de champagne et le cordon des fleurs. Nous bûmes tour à tour à même le goulo et tandis qu'il me scrutait de son regard incandescent j'attrapai sa ceinture et essayai de la lui ôter.

‒ Toujours aussi expéditive à ce que je vois. J'ai un petit cadeau pour toi.

Je le regardai alors interrogative.

Il me caressa la joue, m'embrassa doucement et me murmura :

‒ Laisse-toi faire ma douce.

Julien glissa sur mes yeux un foulard si foncé que je ne vis plus rien. Il me déshabilla, lentement, prenant soin de caresser au passage chaque centimètre carré de ma peau. Mon corps frissonnait sous ses doigts. Mon corps vibrait sous ses baisers. Il m'assit alors sur une chaise, l'aspect rugueux et froid du bois sous mes fesses m'excita d'avantage, je cherchai à agripper mon amant quand il saisit mes bras et les attacha à la chaise. Je sentis ensuite le large ruban enserrer mes chevilles. Je ne dis mot. J'étais prisonnière. J'étais sa prisonnière au paroxysme de l'excitation. Douce captive réclamant sa punition.

Il s'approcha et porta à ma bouche son sexe durci qui perlait déjà. Je le léchai délicatement dégustant les prémices de son foutre épais. Il se recula. Je décollai mes fesses de la chaise tentant de retrouver le goût de sa verge quand je sentis deux doigts s'enfonçaient dans mon abricot suintant.

‒ Détache-moi Julien, s'il te plait. Détache-moi.

‒ Non.

Julien n'avait pas fini de jouer avec mon corps et mes sensations. Julien n'avait pas fini de faire grimper en moi une excitation et une envie encore inconnues jusque-là.

Il s'est amusé encore et encore, de longues, très longues minutes à mordiller mes tétons, titiller mon clitoris, me caressant de son gland le visage, me l'enfonçant pour quelques va-et-vient dans ma bouche toujours plus gourmande.

Je me tortillais sur cette chaise, tentant de défaire mes liens, Julien se recula et me demanda :

‒ Que veux-tu ma douce ?

‒ Baise-moi.

Je ne pus que répondre cela.

‒ Baise-moi. Baise-moi.

En moins d'une seconde j'étais détachée, Julien s'écrasant sur moi, sa bite pénétrant ardemment mon corps offert, ses baisers, ses doigts, tout son être entrant profondément en moi.

Il nous fallut moins de trois minutes pour jouir la première fois.

Et aujourd'hui, à cet instant, il me regarde comme cette surprenante nuit et je repense à tout ça. Et je perçois un avide désir me saisir, je sens mon bas ventre qui se met à palpiter, à s'humidifier. Je me colle contre lui pour sentir son odeur une dernière fois, pour lui dire adieu.

‒ Non ma belle, pas comme ça. Je ne te dirai pas au revoir juste comme ça. Suis-moi.

Je suis médusée. Je le regarde perplexe. Julien repousse alors délicatement une mèche de mes cheveux et la refixe dans mon savant chignon. Il me regarde comme il me regardait autrefois et m'embrasse avec malice.

Nos langues se mélangent, nos corps s'aimantent et se tendent. Il me prend la main et m'entraîne au fond du parc du château.

Respect, fidélité, etc.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant