[Sous contrat d'édition] Destination Italie

Chapitre I

« Mon premier Vol »

        Elle est lourde, trop lourde! Ça m'apprendra à vouloir emmener toute ma maison en vacances. Je pense sincèrement que ma valise ne passera jamais dans la soute, car elle est bien trop imposante pour moi, mais une fois posée sur le tapis roulant, c'est le soulagement. Je peux enfin souffler, libérer mes doigts et m'étirer. Je la regarde partir en lui faisant un signe de la main. Je sais que je vais la revoir dans plus de dix-huit heures, mais je trouve ça important. Quoique, quand je regarde autour de moi et que je remarque des personnes en train de me juger, je baisse la main et la cache dans ma poche, esquissant un petit sourire comme s'ils n'avaient rien vu.

Devant le quai d'embarquement, je commence à stresser. Mes parents ne sont pas venus me dire au revoir à cause de leur travail. Je ne leur en veux pas, mais j'aurais aimé les voir. C'est eux qui m'ont payé ce voyage. À la maison, j'ai fait le ménage, préparé les repas, acheté les courses, je me suis occupée du linge, j'ai fait tout ce que j'ai pu pour me montrer reconnaissante et être la fille bien élevée que je dois être, mais je ne les ai pas remerciés directement.

Une fois mon billet scanné par un hôte, je parcours les couloirs et monte dans l'avion. Je me faufile jusqu'à mon siège en première classe. Il y a en a deux dans ma rangée, un côté hublot et un du côté de l'allée. Le départ est prononcé dans cinq minutes, mais je ne vois personne, je m'installe donc du côté du hublot et pose mon sac à ma droite, afin de le garder à l'œil.

En attendant que le commandant de bord nous fasse la petite annonce sur les règles de sécurité, je regarde par la fenêtre. L'aéroport international de Gimhae est plutôt charmant, et est situé à Busan, une ville où j'ai grandi et que j'admire tout particulièrement. La plupart de mes amies habitent à Séoul, la capitale de la Corée du Sud, mais si je devais choisir entre leur ville et la mienne... sans hésiter je choisirais ma ville natale. Elle grandit à son rythme, tout en gardant son cachet ancien ; c'est de ça dont je suis tombée amoureuse.

— Excusez-moi, vous pouvez déplacer votre sac?

En me tournant vers la personne qui m'a parlé, mes cheveux se coincent entre les sièges. Je ne veux pas savoir si j'ai l'air bête ou non à faire une grimace, j'aimerais juste qu'on me sorte de là. Un petit cri s'échappe de ma bouche quand j'essaie de bouger, chose à ne pas faire, si je ne veux pas perdre plus de cheveux. Heureusement, le passager à la délicatesse de m'aider. Il prend la mèche coincée entre ses fins doigts et tire doucement, sans doute pour m'éviter un hurlement. Quand je me sens libérée, je me lève et m'incline en signe de remerciement.

En relevant mon regard, je cligne plusieurs fois des yeux en découvrant la silhouette en face de moi. Un adolescent ? C'est vraiment un adolescent qui vient de m'aider ? J'observe autour de lui pour vérifier si quelqu'un a bougé, mais non, c'est bien lui qui m'a aidée. Je n'ai rien contre cet enfant, mais je me dis... La compagnie d'un homme charmant ne m'aurait pas fait de mal...

— Je te remercie. J'espère que je n'ai pas eu l'air bête ! dis-je avec mon plus beau sourire.

— C'est en le disant que l'on se fait passer pour bête, puis, un incident ça arrive à tout le monde.

Je remarque son petit sourire aux coins de ses lèvres, mais je ne préfère rien dire. Je m'assois et prends mon sac pour le poser sur mes genoux. Je ne peux pas m'empêcher de lever des petits regards vers cet adolescent, j'ai vingt-quatre ans et il doit sûrement en avoir quinze, mais j'ai l'impression qu'il est en train de rigoler de moi.

— Une femme seule dans un avion... c'est décevant. Trouvez-vous un mari mademoiselle, il sera une meilleure compagnie que moi !

C'est de la méchanceté gratuite ça, non ? En prenant cette voix comique, je remarque vite qu'il essaie de faire son intéressant devant moi. Je l'aime bien ce petit, il a une bonne tête. Même si ce n'est pas un bel-âtre de mon âge, il peut s'avérer de bonne compagnie.