Chapitre III

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« L'homme de l'hôtel »

        Je le suis calmement et me laisse même traîner derrière lui. J'ai l'impression qu'il grimace à porter ma valise. J'aurais peut-être dû le prévenir, mais il voulait se la jouer gentleman, donc pourquoi l'en empêcher ?

— Vous êtes sûr que vous ne voulez pas d'aide ? Elle est lourde, je n'ai pas envie qu'elle tombe des escaliers et qu'elle ait un choc, demandé-je poliment.

Il s'arrête en haut des escaliers et se retourne vers moi. J'ai l'impression d'être une souris, il est beaucoup plus grand que moi. Ses yeux me transpercent, je n'arrive pas à me dire si je peux avoir son amitié ou non.

— C'est maintenant que vous me demandez ça ? Quand je suis en haut de l'escalier ?

— C'était juste par sympathie !

J'esquisse un sourire forcé et monte les marches jusqu'à arriver à sa hauteur.

— Ma chambre, où est-elle ?

Curieusement, il ne me répond pas et se remet à marcher. Je suis censée le suivre, c'est ça ? Je me mets donc à le suivre gentiment, jusqu'à ce qu'il s'arrête devant une porte. La chambre est vers le fond du couloir, qui est lumineux et chaleureux. Les murs sont d'un ton ivoire et les portes ont l'air d'être en bois de chêne. Je ne suis pas une experte en bois, j'ai bien dit qu'elles « ont l'air ». Le jeune homme sort de sa poche une ancienne clé en argent, puis ouvre la porte.

— Voici votre chambre, je vais déposer votre valise à l'intérieur et vous faire l'état des lieux, me dit-il en rentrant sans que je puisse dire quoique ce soit.

Une fois dans la pièce, je suis surprise par la grandeur de celle-ci. Elle est dans les mêmes tons que le couloir ; mobilier en bois et murs ivoire. Je dépose mon sac à main sur une petite table près de l'entrée. Il n'y a ni cuisine ni salon, juste un lit et une armoire. Je me retourne vers le jeune homme, avec un grand sourire pendant qu'il dépose ma valise sur le lit. Quand il se retourne pour me faire face, il se met à rire et me regarde une nouvelle fois bizarrement.

— Si vous cherchez la salle de bains, c'est la porte juste derrière vous.

— Pourquoi me dîtes-vous ça ?

Je suis perplexe, encore plus, quand il se rapproche de moi. Doucement, il lève sa main et la pose délicatement sur mes cheveux. J'ancre mon regard dans le sien, un dégoût se dégage de ses yeux, puis il enlève sa main quand je le remarque. Il se met à baisser sa tête, puis à rire avant de répondre.

— Croyez-moi... Vous devriez prendre une douche !

Je fronce les sourcils, avant de toucher mes cheveux. Quand mes mains commencent à les caresser, je remarque une texture assez désagréable. Je m'empresse d'aller dans la salle de bain et me regarder dans le miroir. Wao... C'est quoi ça ? Je souris nerveusement, avant de me tourner vers lui et acquiescer l'air gêné.

— Vous n'avez peut-être pas tort. Je vous promets que je ne suis pas comme ça habituellement, rétorqué-je. Je dirais que depuis hier, l'Italie ne joue pas en ma faveur.

— Je vous crois sur parole. Je ne vais pas rester longtemps, faites juste attention à ne pas perdre la clé, on n'en a qu'une.

Je m'incline par respect avant qu'il se dirige vers la sortie et lui promets de faire attention. Avant de passer la porte, il s'arrête subitement et se retourne vers moi.

— Je ne vous ai pas posé la question. D'où venez-vous ?

— De Corée du Sud.

Un sourire s'affiche sur mon visage quand je le vois faire de même.

[Sous contrat d'édition] Destination ItalieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant