Chapitre 1

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Assise et menottée à une chaise au beau milieu d'un hangar dont j'ignorais l'emplacement et entourée de gorilles armés jusqu'aux dents, j'essayais tant bien que mal de garder mon sang froid.

Je gardais les yeux fermés, impossible de voir quoi que ce soit avec tant de sueur me coulant sur le visage. J'ai faim et j'ai soif. Mais pas question de craquer pour l'instant. Mon père ne m'avait pas éduquée lâche. On ne se rend jamais. Je dois garder mes idées assez claires pour pouvoir trouver un moyen de m'échapper d'ici.

Je fus tirée de mes pensées par des pas que j'entendis s'approcher de moi.

-A-t-elle dit quelque chose? Entendis - je le nouvel arrivant demander.

Je reconnus immédiatement cette voix. La même qui n'avait cessé de me questionner depuis des jours. Parfois douce parfois autoritaire. Cette même voix que toutes les cellules de mon corps mourraient d'envie de faire taire. Celle de Tigre, le bras droit du Diablo.

-Non, Tigre. Elle n'a pas prononcé un seul mot depuis des heures, répondis un de ses gorilles.

Au soupir qui s'échappa de sa bouche, je compris qu'il était frustré. On n'a certainement pas souvent l'habitude de lui résister autant. Je continuai à garder les yeux fermés, feignant l'inconscience et espérant ainsi qu'il s'en aille. Erreur.

-Apportez moi une chaise, gronda-t-il. Et que quelqu'un réveille la belle au bois dormant.

Je n'eus pas à attendre très longtemps pour savoir comment ils allaient s'y prendre. Je reçus un jet d'eau froide sur le visage. Je sursautai aussitôt et ouvris les yeux. C'est pas vrai, mais bon sang.

-Parfait, lança El Tigre avant de prendre place sur la chaise qu'on venait de poser devant moi.

Son regard intense était désormais posé sur moi. Ses yeux marrons me fixaient avec dédain et têtue comme je le suis, je le fixai en retour en le défiant du regard.
Un sourire se dessina aussitôt au coin de ses lèvres. L'enfoiré.
Tout comme les jours précédents, il était vêtu d'un costume noir taillé sur mesure. Cependant, ses cheveux bruns habituellement coiffés en queue de cheval étaient défaits et ses boucles lui retombaient sur les épaules. On lui aurait bien donné le bon dieu sans confession à ce crétin. Dommage que ces atouts ne soient qu'un voile recouvrant la noirceur de son âme.

-Pas très jolie aujourd'hui, ma tigresse, me lança-t-il en croisant ses bras sur son torse.

-Je ne suis pas ta tigresse, m'empressai-je de répliquer avec un calme qui sembla le surprendre tout aussi bien que moi.

Je ne pouvais nier la véracité de ses propos malgré la haine que mon âme lui vouait. Moi qui rayonnais d'habitude, j'en étais réduite à être tel un animal en cage. Je n'avais eu que rarement le droit de prendre une douche et je commençais à empester. Je me sentais tellement sale et moche. Mais hors de question de le laisser m'humilier plus que je ne le suis déjà.

Il sourit. Encore. Non mais quel connard.

-Je te mettrai bien dans mon lit et tu le sais, mais pour l'instant je compte bien me contenter de la petite Celia. J'ai pas envie que mes draps empestent la mort. Rajouta-t-il.

J'entendis les gorilles rire à cette réplique. Mais mon cœur manqua un battement lorsque j'entendis le nom de ma soeur.

-Tu n'as pas intérêt à poser tes sales pattes sur elle, connard! rétorquai - je furieuse.

Je me tortillais du mieux que je pouvais pour essayer de me défaire des chaînes qui emprisonnaient mes mains derrière mon dos.
Je lui jetai un regard rempli de haine et de colère, me rendant compte qu'il m'était impossible de le frapper comme je le souhaitais tant.

Malcolm- Au cœur de la mafia [PAUSE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant