Le soleil surplombait l'horizon. En quatre jours, c'était la première fois qu'il faisait son apparition. Il avait le ciel à lui seul, aucun nuage ne perturbait sa présence. son bleu, pourtant froid, rendait le paysage encore plus magistral. A gauche se trouvait une dense forêt de pins dont les pics semblaient aiguisés par le froid. On y distinguait plusieurs nids et peut-être même des œufs d'oiseaux laissés seuls. Le vert de cette zone contrastait radicalement avec les montagnes du fond, rosées par la luminosité du matin, où la végétation se propageait lentement mais durablement. On entendait chanter un unique volatile, timidement. On devinait le refuge des animaux frileux. La brume était omniprésente mais ne troublait pas la vision pour autant: elle constituait un fin voile qui rendait terne et insipide l'ensemble du milieu. Au centre, un lac. Large, il était pourtant caché parmi les méandres de la forêt. De son eau claire et limpide jaillissait une lumière aveuglante, écho du soleil. A ses extrémités se trouvait un grand nombre de glace, mais la brûlure de l'astre permettait, peu à peu, de la faire fondre. Des centaines de poissons nageaient, le cœur vif, l'œil luisant. Un chemin effacé menait à ce lac, et réussir à l'emprunter permettait d'accéder à une vue panoramique de cette immaculée surface. Près du centre de celui-ci flottait un corps nu dont le dos faisait face à l'étoile.