Je pense qu'écrire ces lignes m'aidera beaucoup, comme si le fait de raconter cette aventure à une page blanche me donnera cette impression de me confier à une vraie personne. Pourtant je suis seule devant mon ordinateur, une page vierge et un curseur clignotant, me narguant, m'incitant à taper ce mot qui me ronge. Je ne pleure même plus en y pensant, je ressens du vide comme si j'étais une sorte de coquille sèche. Métaphore beaucoup trop utilisée me direz-vous, ou encore trop « clichée » mais le problème est que c'est ce qui me vient à l'esprit quand je me regarde dans le miroir.
Depuis cette soirée j'ai pourtant essayé plusieurs fois de me reconstruire avec quelqu'un, mais c'était tout le temps confus, comme si j'étais un robot monté à l'envers qui ne cesse de rouiller. Je veux être heureuse, je le mérite aussi après tout non ? C'est une sensation horrible de se dire qu'on n'a jamais rien fait de mal et qu'au final il nous arrive cette chose que je ne souhaite à personne. Je sais que révéler ça au grand jour va faire du mal, beaucoup de mal, mais c'est mon échappatoire. Je ne veux pas le balancer, ni faire ma pleureuse auprès de la justice.
Ce qui est fait, est fait.
Les procès ne m'aideront pas à me reconstruire, et je sais qu'au fond de moi, cette ordure ne sens pas coupable pour un sous, il a réussi son coup, c'est tout ce qui compte pour lui. Il m'a possédée.
Il m'arrive encore la nuit de le voir dans mes pires cauchemars, il continue de poser ses doigts sur moi, de souffler dans mon cou. La seule chose qui disparaît le matin, ce sont les marques et les bleus qu'il m'avait fait ce soir là. Je hurle, je me débats mais personne ne vient m'aider. C'est toujours en larmes et paralysée que je me réveille. Cet homme a vraiment le pouvoir de me pétrifier, même si aujourd'hui il est mort physiquement pour moi. Je veux tout faire pour l'oublier, car les souvenirs que j'ai de lui, le font toujours vivre à mes yeux.
Je me rappelle de notre rencontre, il avait cet air de type bien, attentionné et gentil avec les filles. Quel imposteur... Et évidement, je suis tombée de haut quand il a dévoilé son vrai visage. Il a même réussi à duper tout le monde, car c'est ma meilleure amie qui nous avait mis en contact. Elle m'avait mise en confiance et m'en disait que tu bien. Elle n'avait pas tort, mais seulement en surface. Il ne m'a pas corrompue avec son physique, non, il n'est pas vraiment beau, mais il a une éloquence impressionnante suivie de près par l'humour. J'entends déjà les gens dire : « Ah bah Ouais ! Femme qui rit, femme à moitié dans ton lit c'est connu !»
Ce n'est pas exactement ce qu'il s'est passé ce soir là... La journée avait pourtant bien commencée, il faisait beau et chaud, l'été touchait à sa fin. Pour profiter des derniers jours de vacances avant mon retour à la maison, Mon amie avait organisé une petite fête pour voir nos amis une dernière fois. Je me rappelle m'en être fait une joie notamment car j'allais le revoir lui, sans me douter la moindre seconde du monstre qu'il était. Ce qui me fait le plus mal, c'est que j'aurais pu appeler à l'aide, j'aurais pu me débattre plus longtemps, car mon père et mes amis étaient seulement un étage plus bas.
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LE FER ROUGE
Krótkie OpowiadaniaSe sentir souillée, brûlée, répudiée, voici ce que j'ai ressenti après ce carnage. Je souhaite à personne de se sentir comme cela, seulement je ne suis malheureusement pas la seule à l'avoir vécu. ma reconstruction, ma renaissance.