L'Errance du Héron

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Ce jour-là, j'étais persuadée de faire encore une énorme connerie, d'agir sous le coup du doute. Comme ce jour à la Saint-Valentin, quand je lui ai demandé de sortir avec moi.

Mais cette fois-ci, c'était bien pire. J'avais peur de la blesser, peur qu'elle ne me comprenne pas.

J'avais prévu de la croiser après les cours, juste avant de rejoindre le Pink Lamb. Installée devant le lycée, je l'attendais impatiemment et je vérifiai toutes les personnes qui sortaient, par crainte de la rater, même si je connaissais sa physionomie par cœur.

Dès qu'elle m'avait retrouvée, elle s'était jetée dans mes bras en s'assurant que j'aille bien. A priori, j'avais vraiment une sale mine et je ne pensais pas que ce serait aussi visible.

Pendant quelques instants, j'avais peiné à trouver mes mots, puis j'avais explosé. Je lui avais tout sorti, en pleurs.

Je n'étais pas amoureuse d'elle et je ne pouvais pas prétendre l'être. Je ne pouvais prétendre non plus être à l'aise dans une relation amoureuse alors qu'une relation amicale me satisfaisait.

En me voyant dans un tel état, elle me serra fermement dans ses bras et je ne voulais plus la lâcher. Sans dire un mot, je savais déjà qu'elle tolérait tout ça, qu'elle me comprenait. Mais les mots qu'elle ajouta à son geste me soulagèrent bien plus :

— Ne t'en fais pas Adina... Tu n'as pas de comptes à me rendre et ce qui compte, c'est que tu sois heureuse. Il ne faut pas que tu te forces et je suis contente que tu m'en aies parlé. Ne t'en fais pas... C'est pas grave... Et jamais je t'en voudrais jamais pour ça.

Et à partir de ce moment, je savais que, amicalement, jamais plus je ne pourrais la quitter...