Une fois sorti de la salle de classe, je respirais mieux. Je suis sorti du lycée, perdu dans mes réflexions. Quelques rues plus loin, j'ai repris mes esprits et ai appelé Mr & Mme Dujant. Le téléphone sonna un petit moment, puis quelqu'un décrocha. Une voix grave entama la discussion : « Allô ?»

« Bonjour Mr. Dujant... Je m'appelle Caral Abath, je suis un am... Enfin, j'étais un ami de Camille... »

« Oui, bien sûr, Mr. Abath. Camille parlait beaucoup de vous. J'imagine que vous voulez me poser des questions ? »

« Euh oui Monsieur... Et vous présenter mes condoléances... »

« Merci Caral, mais ne t'inquiète pas, je vais répondre à tes questions et tu pourras sûrement répondre aux miennes... Viens donc à la maison.»

« D'accord, merci monsieur...»

J'ai raccroché. Camille m'avait déjà parlé de son beau père, l'homme avec lequel sa mère s'était mariée il y a deux ans. Un homme sympathique, bien que souvent enfermé dans son bureau. Je me suis donc dirigé vers la maison des Dujants. J'étais déjà venu la chercher devant chez elle avant les cours, donc je savais où c'était. Une fois arrivé devant chez eux, j'ai sonné. Un homme de taille moyenne m'a ouvert la porte. Il avait une bonne carrure, les cheveux courts, blonds, et ébouriffés, les yeux verts, et portait un costume bleu foncé à rayures azurées. J'étais étonné car, à part un air légèrement fatigué, il avait l'air plutôt normal, comme si rien de ce qui était en train de se passer ne l'affectait réellement. Il m'invita poliment à rentrer, ce que je fis. Il prit mon manteau, puis me dit de m'installer au salon. Je me suis avancé jusqu'au salon, qui était gigantesque, et très bien rangé. Tout de blanc et de rouge, un peu de bleu marine par ci par là, tout respirait un air très anglais, au sens cliché du terme. Il m'a servi un café, moi qui m'attendais ironiquement à du thé, puis il m'a demandé comment j'avais connu Camille.
«Oh et bien... Je ne sais plus trop... On se connaissait depuis un an mais je ne me souviens pas de la première fois qu'on a échangés des mots...»
Un petit silence suivit. Je le sentait m'observer, attentivement, mais je ne comprenais pas pourquoi...
«Dite Mr.Dujant...»
Il me coupa par un petit rire poli.
«Allons Caral, tu peux m'appeler Shu.»
«Très bien...Shu... Je voulais savoir... Et dite le moi si vous ne voulez pas me le dire ou si la question est déplacée, mais comment Camille est elle morte ?»
La question me semblait dure, et je m'attendais à une réaction violente. Mais à ma surprise, il me scruta, l'air sérieux, puis me répondit, d'un ton sans émotions :
«Elle a été dévorée par une goule.»

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