Chapitre 1: Le trou

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"-Nom, prénom, âge, profession, taille, poids.
-Pierre Leroy, 26 Ans, boulanger, 1m86, 75 kg.
-Des maladies connues?
-Aucunes jusqu'a présent.
-Bien, vous prenez la première porte sur votre droite, le médecin va vous accueillir."

Visite médicale militaire. L'appel des volontaires n'a pas était assez rentable, donc ils recrutent les civils. Je dois donc laisser mes deux enfants, et ma femme. Ma belle petite Lisa. Cet enfoiré d'Hitler va me ruiner, moi et ma famille. Se battre contre un type comme lui? Nan mais sérieusement. Je n'arrive pas à comprendre comment des gens peuvent suivre son idéologie antisémite.

"-Bonjour docteur.
-Mettez vous en sous-vetement et Asseyez-vous sur la table. Vous fumez?
-Non Docteur.
-Vous buvez?
-Du vin uniquement.
-Régulièrement ?
-2 à 3 fois par semaine.
-Un conseil, mettez vous au Whisky, 2 à 3 fois par jour au minimum. Vous en aurez besoinon p'tit gars."

Je le regardais dépité. Déjà que j'y allais à reculons, et en plus, ce fichu docteur me mets la pression.

"-Bien, mon diagnostic est bon. Vous allez pouvoir vous diriger au bâtiment 3C, premier étage. L'adjudant Gabin va vous attribué votre régiment.
-J'ai un petit service à vous demander docteur.."

Il me tourne le dos, et hurle "AU SUIVANT". Je sors alors une petite liasse de billet pour essayer de le convaincre.
"-Monsieur Leroy, je vous prie de vous diriger au bâtiment 3C, premier étage! Dans 5 secondes j'appelle les soldats actuellement présent qui vont vous emmener au trou directement!
-Alors mettez moi au trou. Je ne bougerai pas. Je vous demande juste de..."

Cet enfoiré me coupe.
"Écoute moi bien, le trou c'est pire que la guerre. Mais c'est toi qui voit. Les jeunes de nos jours préfèrent se planquer plutôt que d'etre un minimum patriote.
Messieurs, emmenez le à l'adjudant Gabin et expliquez lui que ce jeune merdeux refuse catégoriquement d'executer son devoir de citoyen."

Deux militaires à peine plus âgés que moi me prennent par les bras, et me traînent jusqu'à ce fameux Adjudant. Est-ce normal que j'ai mal au ventre, que je transpire autant qu'en canicule et que je tremble comme si j'avais Parkinson? J'ai peur. Je me suis même uriné dessus. J'ai honte
Et j'ai peur. Peur,peur, peur, peur, peur, peur. Ce mot ce répète dans ma tête. Mon corps le ressens.

"-Mon Adjudant, nous vous amenons ce jeune homme. Il refuse de service son pays."
Non mais pour qui il se prend lui? C'est un simple soldat que tout le monde oubliera une fois mort et il me porte jugement?

L'adjudant me dévisage de la tête au pied. Il me regarde droit dans les yeux.
"-Un char d'attaque est prêt à partir avec vous dedans. Tu seras à l'abri dans un char petit con. En tout cas, plus qu'au trou.
N'entendez vous pas les bruits sur cette fameuse prison? Violence, humiliation, viol. Et j'en passe, et des pires. Vous avez 5 secondes pour choisir.
-C'est quoi votre putain de soucis avec vos secondes?! C'est bon, je vais y aller dans ce foutu char. Je pars quand?
-Quand la guerre sera finit, ça te va?
-Je ne vois pas l'utilité d'y aller dans ces cas là.
-Bien, alors prends tes affaires tu y vas des maintenant."

Tout s'est passé tellement vite... Il y a encore 10 minutes, on m'appelait par mon nom. Là je viens de recevoir mon matricule. 868, je ne suis qu'un numéro désormais.
J'ai reçu mon package, et j'ai rejoins mes nouveaux collègues. Sans même dire aurevoir à Lisa et mes enfants.

Le Cruiser Mk IV était mon nouveau chez moi. Et Jacques, Nicolas et Sylvain sont mes nouveaux collègues. Jacques à de belles cicatrices, ça ne doit pas être la première fois qu'il par en mission, c'est lui le chef de char. Nicolas et Sylvain sont frères, ils étaient dans l'artillerie, mais ont dû changer de régiment par faute de moyens humains. Nicolas est conducteur, et Sylvain pourvoyeur. Je suis donc le tireur. Nous sommes 4, je suis le plus jeune, le plus trouillard, le plus naïf, et j'ai le rôle le plus meurtrier. Je n'ai jamais tiré avec une arme à feu, donc encore moins avec un char. Jacques vient me voir.

"-Salut le merdeux, jusqu'ici, j'ai toujours mené mes hommes à la victoire de la mission, il est hors de questions qu'un petit con comme toi fasse tout foirer. Allez, Monte, je vais t'expliquer"

Waw, impressionnant le type. Pas loin des 2 mètres grosse voix, bras aussi gros que moi.
Il m'explique comment se servir des commandes de tir.

"Nous avons 87 obus. Il faut 3 obus environs pour détruire un char. Tu vas sûrement rater certains tire. Dis toi que tu laisse une chance à l'ennemi de nous tuer. Un obus dans les chenilles immobilise le char, un obus dans la paroi créer une défaillance électrique, donc un gain de temps pour nous, un obus dans la paroi opposée créera une explosion à l'intérieur du char. T'as juste à tirer dans ces trois endroits et tu auras fais ton job."

Encore et toujours plus de détail sur le tir.
Nous partons dans 2 jours sur le champs de bataille, et je dois retenir tous ces "détails" qui nous Maintiendront en vie.
Il commence à se faire tard, je vais donc dans ma tente, me pose sur mon lit de camps, je commence à fermer les yeux, puis tout d'un coup, Jacques vient me voir en courant.

"Pierre, debout fainéant ! Une alerte vient de nous être transmise, on part maintenant!"
Mon cerveau n'a pas eu le temps de comprendre, je regarde Jacques avec une incompréhension. Il me relève, me fou un gifle et m'ordonne de m'habiller en vitesse. Je m'execute, j'enfile mon treillis, mon tee-shirt, mes Rangers, je prends ma veste et je cours en direction du char. Nicolas et Sylvain me hurle d'entrer dedans. Je me précipite et trébuche. Ces deux abrutis se mettent à se marrer.

"Ça vous fait rire bande de naze?!"
Je n'aurais jamais dû dire ça...
"Ouais ça nous fait rire pauvre con." me balance Nicolas. Sylvain descend du char, me relève et me fou une droite.

"N'oublies pas que t'es qu'une sous-merde. Donc fais gaffe à comment tu nous parles."
Je suis resté con, puis je me suis empressé de m'installer à mon siège. Le char démarre. Jacques me dit :
"On a 1h45 de routes, ouvre l'oeil partout, dès que ça bouge, tu hurle."
1h30 se passe, Sylvain vient m'apporter un talkie-walkie.
"Le capitaine à une nouvelle à t'annoncer..." me dit il d'un air compatissant.
"-Mon capitaine, Soldat Leroy, j'ecoute.
-Une bombe a touché votre village, Rouffigny, et votre boulangerie a été gyeuxnt touchée. Votre femme et vos enfants ont été retrouvés sans vie. Je suis désolé soldat."

Ma bouche reste ouverte. Je lâche le talkie-walkie et m'effondre.
Sylvain me prend dans ces bras, et Jacques me tends une bouteille de whisky. J'ai poussé un cris tellement fort que j'ai cru que mes poumons s'en sont détachés de ma cage thoracique. Je prends cette bouteille, puis je bois d'une traite quatre grosses gorgées. Je m'asseoi, puis sèche mes larmes, et me concentre. 5 minutes après, un obus éclate juste à côté de nous.
Jacques hurle.

"PUTAIN PIERRE QU'EST CE QUE TU FOU LA BORDEL! ALLUME LE CET ENFOIRÉ!!!"

Je vise, Sylvain charge un obus. Je suis sur le char. Je n'ai plus qu'à tirer. Mais au moment où j'appuie sur la pédale, le temps s'est arrêté. Littéralement et physiquement. Un orage violet se forme au dessus de nous.
"Euh.. Les gars, il se passe quoi là ?"
Aucune réponse, je sors prudemment, ébloui par cette couleur vive présente dans le ciel. Un tourbillon se créé et se dirige vers nous. Plusieurs éclairs sont présents à L'interieur. Je panique, je hurle pour que les gars se réveillent, je les secoue, les gifles, puis le tourbillon et sur nous et m''emporte. À ce moment là, je ne comprends rien, je hurle, puis, plus rien. Le trou noir.
Je me réveille. J'ouvre les yeux.
"Mais, qui êtes vous? Et où suis-je?"

L'entre-temps (histoire interactive)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant