Heures sans Jour

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Bon d'accord je l'ai suivi. D'accord d'accord. Pas par curiosité ou attachement, plus par...

Curiosité et attachement.

Attention ! Je ne suis pas attaché. Enfin si. Ma queue est attachée à mon corps c'est insupportable.

Mais c'est autre chose.

Et tandis que Lewis s'aventure dans la Forêt miroir, je le suis à la trace.

Enfin sans trace, ni face, ni place.

Puisque invisible.

Mais je m'égare.

Moins que lui évidemment. En effet il tourne en rond parmi les arbres à reflets. Les délicates feuilles roses des arbres sont transparentes et absolument timides, si bien qu'à la vue d'un intrus on ne distingue bientôt d'elle qu'un léger reflet.

Je vole tranquillement près de lui, l'entend pester contre moi.

Ouh, voyons, restons poli ! Enfin pas comme un morceau de verre évidemment.

Au bout d'un moment je m'aperçois que quelque chose le suit.

Une vache rouge, identique à celle vue précédemment.

Je pourrais le prévenir, évidemment.

Mais l'évidence est prudence, or la prudence est logique, donc l'évidence n'est pas pour les fous.

Oui, j'aime faire des syllogismes. Mais je m'égare encore dans mon absurdité.

Alors que nous arrivons à un immense chapeaupiteau.

En effet, celui-ci, construit de pierre comme un château, ressemble à un grand chapeau à cornes rouges, le tout surmonté d'une toile à la manière d'un chapiteau.

Je ne suis pas le seul à aimer les effets de styles apparemment, mais je reste le meilleur.

Comme toujours.

Lewis, à la vue de l'infrastructure, s'arrête et observe avec ébahissement. La vache rouge en profite pour se jeter sur lui, et d'un coup de sabot bien placé, l'assomme comme une vis.

Je me fige, surpris. La vache, indifférente aux arbres transparents, charge Lewis sur son dos et entre dans la cour de la forteresse. J'hésite. S'il y a véritablement une Reine Rouge ici, c'est très mauvais pour mes affaires, mes fromages, et ma queue.

Mais n'ayant que cette dernière pour me satisfaire de toute manière, je me décide à entrer.

Là, des vaches et des taureaux rouges circulent de manière rectiligne en mugissant. Des loups verts bêlent, attachés à un poteau, occupés à brouter de l'herbe. Je vole près de l'un d'entre deux, qui relève la tête et couine. Je m'écarte précipitemment d'un regard dédaigneux.

Je n'aime pas les chiens, les loups, les renard, et les vaches rouges porteuses de vices.

Ou de Lewis, ça revient au même.

Devant le chapeaupiteau se trouve une estrade. Gardée par d'immense taureaux, elle se trouve suffisamment en hauteur pour qu'on puisse observer le trône qui le surplombe.

Où une vache rouge couronnée par un étrange chapeau doré observe Lewis et son ravisseur.

Près d'elle se trouve une étrange femme, étrange par sa banalité. Vêtue d'une robe qui cache ses pieds par sa longueur, une capuche recouvre sa tête et plonge son visage dans les ombres, si bien qu'on ne distingue d'elle que sa tenue grise et deux lueurs bleues dans l'ombre de son visage.

Cette petite femme m'intrigue par son mystère.

Je souris.

J'aime les mystères.

-Qui m'ameuhne-tu ? tonne la vache couronnée.

-Reine Rouge des Ric'Cheva, nous avons trouvé cet intru dans la Forêt Miroir...souffle l'autre d'un ton humble.

-Il est parfait ! sussure l'étrange étrangère.

-Jeuhte-le dans la caverne ! meugle la reine d'un ton autoritaire.

Le garde s'incline. Il avance vers le chapeaupiteau, à mon plus grand désarroi.

Au diable la discrétion ! Ou plutôt à l'Imagination, le seul dieu de ces lieux...

J'apparais.

Entre le garde et le chapeaupiteau.

Le garde vachal se fige, surpris.

-Reconsidérez votre décision, gente dache...souris-je.

La reine m'observe, surprise, puis meugle.

-Qui es-tu, igneuhble chat ?

Je virevolter dans l'air en une révérence.

-Dansons l'été
   Etaillés de notre mensard,
   Mensonges n'est pas la tasse du fou
   Oubliant même de danser ! Non...
   N'oublions pas le fol été !

La reine écarquille les yeux.

-Que racontes-tu là ! Réponds à ma question !

-La réponse est déjà claire, très chère, mais il faut savoir écouter entre les lignes.

Lewis reprend lentement conscience. M'avisant, il cligne des yeux surpris

L'étrange femme déclare soudain :

-Tu es le Chat du Cheshire, n'est ce pas ?

Je la fixe en souriant.

-On m'appelle le Chat, je réponds.

Elle garde le silence un instant, puis s'exclame :

-Tu veux récupérer ton ami, Chat ?

Je tourne sur moi même avec amusement.

-C'est que les vis sont chères par ici...et les chapeaux aussi !

Elle acquiesce.

-Soit, le chapelier de même.

Étonné par son calme effarant devant mon habituelle folie, je cesse de sourire.

Elle reprends :

-J'accepte mais à la condition que tu rendes un service à sa Majesté.

La Vachesté en question sourit.

-...Va dans la Caverne et ramène le Triphard Nellas.

Je souris.

-C'est une légende...je sussure.

-Au Pays des Merveilles ? rétorque l'étrangère.

Ah. Apparemment pas si étrangère. Plus étrangeté. Mais plus démon qu'ange.

Je soupire.

-Fort bien, j'accepte, mais laisse Lewis et le Chapelier m'accompagner. Sans laisse ni collier, ni légion.
-Accordé.

La vache lâche Lewis qui s'écroule. La Dame Damné Étrange me tend la main. Je vollette jusqu'à elle et la sers.

Elle me sourit dans l'ombre de son visage.

-Marché conclu ? sussure-t-elle.

Défier le Roi de l'Invisible ? Le Seigneur de l'Imaginaire, le Fromage magique, le Dément souriant ?

Elle a du cran, pour un crâne obscurs, mais pas suffisamment pour un craneur comme moi, foi d'animal, intérêt folie et mal !

-Marché conclu...je souris.

Et j'entends Lewis soupirer.

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Le prochain chapitre sera le dernier, j'espère qu'ils vous feront plaisir, même si je trouve que celui-là est moins bien écrit ^^'
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CerfDanaan

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⏰ Dernière mise à jour : Nov 14, 2014 ⏰

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