Chapitre 9

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Chapitre 9

Tac, tac, tac.

Alexis se retourna dans son lit en grognant.

Tac, tac, tac.

Elle aplatit son oreiller sur sa tête.

Tac, tac, tac, continua le son horripilant sur la baie vitrée.

-Arghhh!, hurla Alexis en se redressant.

Elle avait la nette impression qu'elle venait de s'endormir. Ses yeux lui brûlaient et son corps tout entier réclamait sommeil. Elle sortit de son lit trébuchant à l'atterrissage. Une fois pratiquement stable sur ses jambes, elle se dirigea à pas lent vers les portes coulissantes de sa baie vitrée. Elle tira doucement sur les rideaux de velours dévoilant la fenêtre. Il faisait encore noir donc elle ne vit pas grand chose. Elle ouvrit doucement la lumière éclairant le balcon qui longeait sa baie vitrée. Seul le sommeil embuant encore son esprit lui permit de ne pas faire le saut alors que la lumière éclairait une grosse corneille qui se tenait devant la vitre.

Tac, tac, tac.

La corneille repartit ses ailes ne lui permettant de faire du surplace, puis elle revint encore cognant trois fois sur la fenêtre. Alexis entrouvrit les portes coulissantes de sa baie vitrée sortant en ignorant tout ce que les films d'horreur lui avaient appris. La corneille se déposa finalement sur la balustrade devant elle, la fixant de ses yeux noirs. Elle tendit doucement sa patte à Alexis qui remarqua bien évidement le bout de papier attaché à sa patte. Alexis attrapa la missive et aussitôt libéré, l'oiseau s'éloigna à tire d'ailes.

-"6 heures moins quart dans la clairière, B", lut Alexis d'une voix monocorde. 6 heures moins quart dans la clairière, B?... B?...Blake... Je vais le tuer!

Elle se tourna vers son cadran où les horribles chiffres rouges affichaient 5 heures et quart. Alexis bailla en s'en décrocher la mâchoire en entrant dans sa chambre. Elle fila directement vers la douche en se promettant que si ce n'était qu'une blague, elle allait le déchiqueter en petits morceaux et le jeter aux chiens, vampire ou pas. Elle prit plus ou moins rapidement sa douche et sortit dans sa chambre à la recherche de vêtements. Elle attrapa rapidement un kangourou et des coton-ouatés qu'elle enfila rapidement. Elle partit alors à la recherche de souliers convenables. Après quelques minutes de fouilles archéologiques, elle trouva enfin des bottes d'armée noires arrivant à peine plus haut que les chevilles. Elle les mit par-dessus son pantalon, bien que ça ne fasse pas particulièrement beau. De toute façon, c'était toujours mieux que de se retrouver le pantalon plein de boue car comme elle avait pu constater en sortant voir la corneille, plus tôt, il avait dû pleuvoir toute la nuit. Elle se dirigea donc vers les marches, les descendants avec une douceur qui était bien loin de ses habitudes. N'ayant même pas le temps de déjeuner, elle se rendit dans le garage de la maison sortant doucement un quatre-roues spécialement conçu pour faire le moins de bruit possible. Elle s'engagea habilement sur le sentier menant à la clairière aux pendus.

Une quinzaine de minutes plus tard, elle arriva enfin à sa destination. Elle éteignit lentement le moteur en fixant l'arbre aux immenses branches parallèles au sol. La même sensation glacée qui la prenait à chaque fois qu'elle s'attardait près de la clairière parcourut tranquillement ses veines telle une habituée de la place. Ignorant cette sensation qui commençait à la laisser de marbre, elle s'avança dans la clairière en essayant de faire abstraction de la partit de son cerveaux qui l'informait du fait qu'il faisait encore noir et qu'elle était entrain de dépasser le territoire protégé par Delphida.

-Blake, chéri!, appela-t-elle doucement d'une voix trop aigue. Si tu es là et que tu ne veux pas mourir en d'affreuses souffrances, je te conseille de te montrer rapidement.

Black BaccaraOù les histoires vivent. Découvrez maintenant