𝗠𝘆 𝗛𝗲𝗿𝗼 𝗔𝗰𝗮𝗱𝗲𝗺𝗶𝗮 : Pour un sourire | Tome 1

[19] Photos

Je suis figée. Je ne sais pas comment le voir, quoi lui répondre. Je baisse la tête.

« J-j'ai peur..., je marmonne la voix serrée. »

Elle me regarde sans toutefois comprendre.

« Peur de quoi ? demande-t-elle totalement innocente. »

Je ne réponds pas. Je ne sais pas comment répondre, en fait. Répondre en fonction du niveau de confiance, d'inquiétude. Je ne veux pas en parler, je ne sais pas comment.

« Peur de m'attacher aux autres... »

Elle semble déçu en baissant la tête.

« Je peux...peut-être essayer..., je marmonne au bout d'un moment de silence. »

Ses yeux pétillent en entendant ma réponse.

...

Il faut se souvenir qu'un vilain n'a pas peur de tuer. Contrairement au héros, le vilain ne cherche pas à t'arrêter. Il cherche à t'éliminer. Lui, il a toutes les possibilités. Fuir, te tuer, gravement te blesser, attaquer un civil, prendre des otages, se tuer lui-même. Toi, tu dois protéger. Protéger les bâtiments, la ville, les civils, les coéquipiers en danger, et le vilain. Ainsi que toi-même.

« Fait attention aux responsabilités qui pèsent sur les épaules des héros. »

Mais il y a aussi des exceptions, mais pas celle-là.

...

« Ça, c'est une photo de Sasukara au collège, sourit Hanayo en montrant aux autres une photographie dans sa main.

- Elle avait les cheveux courts ? s'étonne Jiro-san.

- Passe-moi ça, Hanayo ! je demande pour la centième fois. »

J'essaie d'attraper la photographie, mais Hanayo esquive simplement mes assauts comme qu'elle fait depuis tout à l'heure. Je m'arrête et la toise du regard.

« S'il te plaît, je marmonne.

- Laisse-moi réfléchir, fait-elle remarquer en faisant pendouiller la photo sous mon nez. Hum, non. »

Elle retire la photo en étirant un sourire. Puis, elle la regarde avant de la retourner pour me la montrer.

« Tu es trop chou. »

J'observe la photographie.

« J'en ai d'autres, affirme ma tante en fouillant dans sa poche. »

Elle ressort une autre image et me la montre aussi.

« Pourquoi tu ne te force pas à sourire sur les photos ? me demande-t-elle en attendant de voir un signe sur mon visage.

- Je sourit mal, je lui affirme.

- C'est pas une raison pour bouder, glisse-t-elle.

- Je n'étais pas d'humeur à être prise en photo, je rumine bas.

- Tu ne l'es jamais, contredit ma tante. »

Je soupire.

« Tu n'as pas l'air de te souvenir de ce qui s'était passé, je lâche en regardant la photographie dans sa main. »

Elle retourne la photographie pour la regarder à son tour.

« C'est cette photo ? remarque Hanayo tout à coup. Je pensais avoir pris celle où tu dessinais. »