la voix du cœur

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“Always listen to your heart, because even though it’s on your left side, its always right”
NICHOLAS SPARKS

« L’amour » un si petit mot pour décrire un sentiment plein de mystère, que répondriez-vous si on vous en demandait la définition ? j’ignore votre réponse mais je sais que chacun à sa propre idée de la chose, en ce qui me concerne je préférais me dire que l’amour n’existe pas et pour cause mon environnement, mon éducation…m’avait conditionné à penser cela, aimer était une faiblesse et je ne voulais pas être faible, je ne pouvais pas l’être. Je préférais me contenter de lire des histoires d’amour secrètement, cela me donnait la sensation d’aimer sans courir aucun risque. Ces histoires avaient pour la plupart de joli fin et on y dessinait l’amour sous ses plus beaux attraits, mais le côté sombre, celui qu’on ne décrit jamais c’est celui-là qui reflète la réalité et ça j’en avais pleinement conscience.
Pourquoi je dis que mon environnement et mon éducation m’avaient conditionné ? tout simplement parce que j’étais née pauvre, et lorsque pauvre on est alors l’amour est un luxe qu’on ne peut s’autoriser, du moins je le pensais et je l’ai pensé pendant plus de dix-neuf ans, et puis un jour il est arrivé celui qui allait tout remettre en cause.
Il était à des années lumières de ces héros qui campaient les romans et les films à l’eau de rose que j’affectionnais. Pourquoi une fille comme moi, jeune, intelligente, belle et innocente allait aimer un homme comme lui ? un homme au passé sombre donc la liste des conquêtes était tellement longue et non exhaustive ? et ben tout s’est passé si vite, tellement vite que j’ai l’impression que c’était un rêve, j’allais découvrir l’amour…
La toute première fois que j’ai rencontré Hernan c’était à l’université, il reprenait certaines matières et comme un coup du destin nous nous retrouvions toujours dans le même groupe de travail pratique, c’est quelqu’un d’intelligent et de très autoritaire, il a le vilain défaut de toujours vouloir imposer ses idées et moi celui de ne pas me laisser faire, bref nous étions partir pour nous disputer. A la fin de la journée nous cheminions ensemble avec d’autres camarades, il y avait déjà entre nous cette facilité à dialoguer. Après ce semestre nous ne nous sommes plus revu jusqu’à l’année académique suivante, cette année nous préparions tous deux la licence au sein de la même filière et donc nous nous voyons un peu plus souvent. Il ne passait pas inaperçu, il sympathisait avec tout le monde mais moi je le trouvais envahissant et nous n’étions presque jamais d’accord. Au fil du temps je commençai à apprécier sa compagnie, ses blagues et c’était facile car lorsqu’on grattait un peu on découvrait une personne au grand cœur, très généreuse. Du camarade embêtant il devenait peu à peu un ami, il me confiât quelques fois qu’il avait été un Play boy sans jamais garantir qu’il avait arrêté de l’être et moi je faisais la fille expérimentée, mais la vérité c’est que j’étais innocente et l’amour me faisais peur, cela avait d’ailleurs été la cause de ma précédente rupture. Mais Hernan était fascinant je devais bien l’avoir, j’aimais sa présence et nos échanges était profonds, drôles, nous pouvions parlez des heures sans jamais nous lasser. Tout se passait comme si nous nous connaissions depuis plus longtemps.
Plus tard il avait obtenu mon numéro par l’une de nos camarade et il m’écrivait très souvent, désormais il se faisait passé pour monsieur mystère mais j’avoue que je soupçonnais que cela puisse être lui, toutefois ce jeu m’amusait tellement que je voulais y jouer jusqu’au moment où je le prendrais sur le fait, ce qui ne tarda pas à arriver. Il organisa une sortie à quatre, il y’avait son frère et lui et à coté Michelle et moi, Michelle était notre camarade, celle qui lui avait passé mon numéro. La soirée ne c’était pas déroulée comme nous l’avions envisagé, vers 22heures je demandai à m’en aller, il se faisait déjà tard et je pouvais avoir des problèmes à la maison si je tardais trop alors Hernan proposât de me raccompagner.
Je ne sais pas si c’était le froid de cette soirée ou l’ambiance mais j’eut envie soudainement qu’il m’enlace, j’avais le sentiment que tout ce que j’avais essayé de dissimulé depuis déjà quelques temps me revenait en plein au visage. Je parle de cette attraction naturelle, de cette tendre alchimie…et si tout ça n’avaient été finalement que ce que je redoutais, mon cœur accéléra ses battements dans ma poitrine, mon corps s’embrasait, tout mon être voulait le sentir, je ne voulais pas que nous nous quittions ainsi, sans la promesse d’une nouvelle sortie, sans plus d’explications sur ce besoin que nous avions de toujours être ensemble, je voulais qu’il me dise qu’il ressentait quelque chose de plus pour moi qu’une simple et franche camaraderie, je voulais qu’il me désire, par fierté ou tout simplement pour sentir que cette attraction était partagée. J’étais là à attendre qu’il parle et pour la première fois depuis que je le connaissais il ne disait rien, il était silencieux, semblait timide, il n’avait rien à dire mais ne s’en allait pas, je crois que comme moi il était paralysé par ce qu’il ressentait et il attendait… quoi ? je l’ignore. Ce soir-là je n’avais pas compris mais aujourd’hui je sais que comme moi il avait peur, oui peur de l’amour.
Je me rappelle avoir levé les yeux au ciel, tout au fond, je sentais que cette soirée devait être très spéciale et j’avais besoins de capter tous les détails pour un jour pouvoir la raconter, le ciel était nu, point d’étoiles à l’horizon juste une grosse boule blanche et imposante. Il n’avait toujours rien dit et moi je m’impatientais, alors je pris le devant, oui j’étais prête à provoquer le destin, je lui demanda un baiser et il me dit que si je voulais ce baiser je n’avais qu’à le prendre ce que je n’ai pas hésité à faire, bien que maladroite, c’était le baiser le plus franc que je donnais de ma vie, il était chaud et chargé de toute cette passion que je voulais lui transmettre, je n’avais pas honte de lui avoir fait des avances, je n’avais pas honte de ne pas savoir embrassé comme je me doutais toute ces filles expérimentées qu’il avait connues, tout ça comptait si peu pour moi. Je voulais juste que ce moment s’éternise, je sentais tout au fond de moi que je l’avais trouvé, j’avais trouvé celui qui était différent, celui qui était spécial. Sous son baiser, tout mon être tremblait, je voulais me noyer dans ses bras, ressentir jusqu’à ne plus ressentir, je le voulais lui. Je n’avais pas senti des papillons volé dans mon ventre mais j’avais eu le sentiment de ployer dans les airs, de quitter la terre pour voguer avec lui dans l’univers infiniment grand d’un sentiment qui ne saurait se décrire uniquement par des mots d’hommes, ce soir-là avant de fermer les yeux pour m’endormir je sus que je l’aimais irrémédiablement.

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