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Le bruit incessant de l'horloge résonnait dans la petite pièce, aux teintes bien trop orangées ; ces iris ébènes se perdaient dans le vide, cherchant inconsciemment une réponse à ces questions. Ces mains tremblaient maladroitement, bien que son bras droit avait élu domicile dans un plâtre particulièrement dérangeant mais cette douleur n'avait rien à voir avec la souffrance qui le prenait aux tripes, depuis un peu plus de vingt - quatre heures. Les sens en éveils, il ressentait chaque brise du matin, chaque picotement, chaque brisure, dans une douleur si intense qu'il espérait perdre connaissance ; il avait ce cri silencieux qui titubait au bord de ces lèvres, pourtant il refusait de s'échapper, de s'étaler au monde entier. Serrant un peu plus le tissu du drap couleur miel entre ces doigts, les phalanges blanches, il cherchait tant bien que mal un peu d'air, un peu d'apaisement.

Douloureusement, son regard se posa sur la couverture d'un journal datant du jour d'avant, perdu entre les débris de verres sur la moquette du sol ; et son coeur se brisa un peu plus. Les lettres du gros titre vagabondaient devant ces yeux, dansaient presque et dieu qu'il avait mal ; les battements de son coeur s'éteignait lentement, si lentement qu'une partie de lui hésitait à s'arracher l'organe de la cage thoracique, à la main. Et il le serrerait si fort entre ces doigts qu'il exploserait et que la souffrance s'en irait.

Quelques larmes s'échappèrent de ces yeux et glissèrent la pente rugueuse de ces joues, s'écrasant au bord de ces lèvres. Machinalement, il renifla bruyamment, les essuyant d'un revers de manche ; et cela suffit à absorber son attention sur ce bout de tissu qui couvrait son torse. Un gros pull en laine, où le noir et le orange se battaient en duel ; tant de fois il avait dit haïr ce pull, mais à cet instant, il était la plus belle chose dans cette pièce.

De légers coups résonnèrent contre le bois de sa porte, l'arrachant à sa contemplation - ne bougeant pas, d'un millimètre, il ne dit rien lorsque quelqu'un se glissa dans la chambre, prononçant son prénom tout bas. Il aurait voulu se lever d'un bond et lui hurler qu'il n'était plus cet homme, qu'il ne le serait plus jamais et qu'au fond il s'en fichait d'être lui ; parce qu'il n'était plus rien, à cette seconde, rien du tout.
Il n'était qu'un pauvre mortel, attendant la main tendue de la mort.

Telle une fleur de cerisier transportée par un courant d'air, elle se glissa dans son champ de vision, s'installant maladroitement au bord du lit qu'il occupait ; ne lui accordant aucun regard, il se contenta de fermer les yeux, balançant sa tête en arrière.

« je savais que je te trouverais là » souffla - t - elle, d'un ton bien trop brisé

Et alors? Était - ce réellement tout ce qu'elle avait à lui dire? Les battements de son cœur prirent une allure effrénée alors qu'il sentait son regard sur lui.

« Sasuke.. »

Un doux murmure, emporté par la légère brise dans la pièce ; un soupir s'échappa des lèvres du dit Sasuke et il tenta maladroitement de ne pas fondre en larmes, rouvrant les yeux. Ces iris ébènes se posèrent sur le visage de la jeune femme, se perdant un instant dans les iris émeraudes de la rose.
Cette couleur de cheveux, pendant longtemps, il s'en était moqué et à cet instant, il entendait encore la voix de leur ami lui souffler de ne pas le faire, parce que lui, les trouvait magnifique ces mèches roses.

« que veux - tu? » réussit - il à articuler, douloureusement

Sa voix ne semblait pas être la sienne, les brisures qui s'y accrochaient alors que les mots s'étaient échappés de ces lèvres lui rappelait la situation actuelle. Il n'avait pas le droit d'être méchant avec elle, il n'avait pas le droit de la bannir, de la jeter loin de lui, hors de cette pièce, parce qu'ils étaient dans le même bateau, partageaient la même souffrance.
C'était inévitable.

« tu ne devrais pas être tout seul, comme ça et tu le sais » dit - elle
« pourquoi est - ce que tu fais ça, Sakura ? » demanda le brun « je ne suis pas un bon gars, je ne l'étais pas avant, je ne le serais pas maintenant ; il n'est pas là, tu n'es pas obligée de faire semblant de m'avoir accorder ton pardon, tu n'es pas obligé de faire tout ça »

Une petite voix, au fond de ces hasardeuses pensées, lui soufflait qu'elle faisait semblant, qu'elle tentait de faire ça pour enfoncer le couteau un peu plus dans son cœur, lui soufflait qu'elle faisait ça, parce qu'elle voulait le voir rendre son dernier souffle.
Mais chaque fois qu'il croisait ces deux prunelles émeraudes, il comprenait que cette petite voix avait faux sur toute la ligne ; il était vrai qu'il avait été quelqu'un d'horrible avec elle, qu'il lui avait brisé le cœur et qu'il avait marché sur les morceaux de ce dernier, encore et encore, mais elle, elle avait cette bonté dans les entrailles, une bonté qu'elle possédait, même à son égard.

Maladroitement, elle déposa sa main sur la sienne, caressant le dos de celle - ci du bout des doigts alors que les larmes lui montaient aux yeux et le brun dû déposé son regard autre part pour ne pas fondre en larmes.

« regarde - moi » entendit - il

Prenant une inspiration, il déposa son regard sur la jeune femme.

« tu as mon pardon, depuis si longtemps, penses - tu vraiment que je faisais semblant depuis tout ce temps, Sasuke? c'est vrai, fut un temps où j'aurais aimé ne jamais t'avoir connu, n'avoir jamais croisé ton regard mais là, tout de suite, je te regarde et tu sais ce que je vois? un homme brisé ; et non, cette situation ne m'amuse pas, ne me donnes pas envie de te balancer un bien fait au visage, cette situation me brise le cœur tout comme elle te brise le cœur »

Les mots sincères de la rose s'étaient glissées à ces oreilles, augmentant son rythme cardiaque alors que les larmes qu'il retenait tant bien que mal depuis plusieurs minutes dévalèrent ces joues ; et dans un instant de faiblesse, il se glissa contre le corps frêle de la jeune femme, pleurant sur son épaule alors qu'elle enserrait sa taille, entre ces bras fins.

« je suis là » souffla - t - elle, passant ses doigts dans ces mèches brunes

Les minutes s'envolèrent, sans qu'aucun ne s'en rends vraiment compte ; dans les bras l'un de l'autre, ils tentaient maladroitement de soulager leurs peines. Les yeux de la rose se posaient sur les murs de cette chambre, quelque peu en bazar, sur ces murs couverts de photos, sur ces rideaux oranges ; toutes ces petites choses rendaient les battements de son cœur, douloureux.
Lui, il se maudissait intérieurement pour paraître si faible mais bon dieu ce qu'il souffrait ; maladroitement, il s'accrochait à elle comme à une bouée de sauvetage, qui l'empêchait de se perdre dans les vagues qui ne cessaient de s'entrechoquer dans ces entrailles. Puis, ces pleurs se calmèrent et seuls le bruit de leurs respirations s'éleva dans l'air.

Les souvenirs des dernières vingt - quatre heures se glissèrent devant ces iris, accompagnés d'une souffrance indélébile ; il ressentait chaque brisure infligé à son cœur détruit.
Sûrement qu'il aurait préféré être mort.

« 'cause you are loved »Où les histoires vivent. Découvrez maintenant