Le bruit incessant des cliquetis d'un clavier d'ordinateur le tira de ses hasardeuses pensées ; il posa sa main sur ces lèvres, étouffant le bâillement qui s'en échappa. Ses doigts se glissèrent dans ces mèches brunes et il nota qu'il était peut - être temps pour lui, d'aller faire un tour chez le coiffeur ; un soupir s'échappa de ces lippes et son regard ébène s'attarda un instant sur la montre à son poignet. Absorbé par sa lecture, il ne s'était même pas rendu compte que les heures avait défilées, si bien qu'il était vraiment tard ; ces sourcils se froncèrent à cette constatation. Le grand garçon repoussa sa chaise, délaissant le livre sur son bureau et s'extirpa de la pièce qui servait de chambre ; ces iris brunes cherchèrent dans un amas de lumières le bruit qui l'avait tiré de ces pensées et il s'attarda un instant sur ces mèches roses, bien plus longues que la dernière fois qu'il avait fait attention à ces cheveux.
Deux prunelles vertes semblaient tournées vers lui et il arqua un sourcil, depuis quand portait - elle des lunettes ? Le brun s'avança dans la cuisine, attrapant un verre d'eau.
« est ce que je t'ai réveillé ? » demanda la jeune femme
« pas du tout, je lisais »
« il est tard »
« je sais »
« hm » souffla la roseElle reporta son attention sur l'écran devant elle, où le brun parvenait à trouver quelques lignes écrites, sûrement un devoir ; mais il était bien trop tard.
« qu'est – ce que tu fais ? » s'intéressa le brun
« un devoir »
« à cette heure ? »
« c'est pour demain »
« d'accord »Un dernier regard lancé vers elle, et il reprit le chemin de sa chambre, refermant la porte avec discrétion. Pourquoi avait - il l'impression que son cœur saignait chaque fois qu'il croisait son regard ? Il grimaça, silencieusement et son regard s'attarda sur le cadre photo, posé en évidence sur sa table de chevet ; dieu qu'il aimait cette photo autant qu'il la détestait. Il semblait bien idiot dessus, d'ailleurs. Lui et son grand air supérieur ; elle et ses rougissements incessants ; et lui et son grand sourire. Deux longues années ; deux années qu'il n'avait pas vu ce sourire, de ses propres yeux. Et bien qu'il aurait aimé ne jamais l'avouer, même à lui - même, ça lui manquait tellement.
Cette nuit - là, dans les alentours de trois heures du matin, il fut happé par les reniflements qui s'échappaient de derrière la porte de la chambre de la douce Haruno ; ces reniflements qui prouvaient sa souffrance, ces pleurs. Il sentait son cœur littéralement prit dans un étau, déchirer entre l'envie de prendre un verre d'eau, de retourner au lit ou de s'aventurer dans la souffrance de la rose, pour lui proposer son épaule.
Silencieusement, il s'aventura dans la pièce, plongée dans l'obscurité et tâtonna maladroitement jusqu'au lit de la demoiselle, où les reniflements avaient soudainement prit fin.« Sasuke ? » appela la rose
« je suis là »Le jeune Uchiwa se glissa sous les couvertures, rapprochant dangereusement son corps de celui de la rose et se tût, lui prêtant son épaule le temps d'un instant. Un geste qui ne resta pas sans conséquences puisqu'elle fondit en larmes, une nouvelle fois. Il savait pourquoi elle pleurait, il savait pourquoi elle avait mal. Il savait tout ça. Mais il ne savait pas comment panser ces blessures. Sa présence rassura la belle rose ; chaque nuit était d'une souffrance sans nom. Parce qu'il n'était plus là mais qu'il était partout où elle regardait. Elle sentait les fêlures de son cœur se creusées toujours un peu plus, impuissante.
Maladroitement, elle s'accrocha à lui et lorsque ces larmes furent séchées, lorsque ces iris émeraudes s'entrechoquèrent aux iris ébènes du garçon, pris d'une impulsion, il déposa ses lèvres sur les siennes. Un baiser salé, sillonné de larmes, de souffrances. Ni l'un, ni l'autre, ne mirent fin à cette douceur parce que pendant un instant, pendant un court instant, ils oublièrent ; ils oublièrent la cruauté de la situation, la maladresse de leur baiser, leurs cœurs meurtris.
Pendant un instant, ils étaient deux.
Deux êtres cherchant un peu de réconfort.
Et dans les abysses de cette nuit, ils se trouvèrent, se brûlèrent, ne firent qu'un.Les rayons du soleil effleurèrent sa peau pâle, un léger grognement s'échappa de ces lèvres alors que ces iris ébènes se posèrent sur les lieux ; le rose présent un peu partout dans la pièce lui fit comprendre très vite qu'il n'était pas dans sa chambre et lorsqu'il croisa son reflet, nu, les souvenirs de la nuit lui revinrent en mémoire. Dans un élan de faiblesse, ils s'étaient aimés maladroitement, pansant les blessures de l'autre.
Il cacha un bâillement, avec sa main et fronça les sourcils, se rendant compte soudainement qu'il était seul dans ces draps rosés ; enfilant son caleçon qui traînait sur le sol, il se releva dans un bond, craignant que le pire soit arrivé. Parce qu'il le sentait, au fond, quelque chose se passait.Le grand brun se heurta à la vision d'un appartement bien vide ; les touches féminines qui s'étaient retrouvées par ci par là, durant les deux années précédentes, n'étaient plus là et son cœur battait à un rythme effréné. Ces iris ébènes se posèrent sur ce bout de papier, laissé en évidence sur la table de la cuisine, près d'une photo de trois enfants ; un brun, une rose, un blond.
Souvenirs d'une enfance brisée.Il ne parvint pas à retenir ces larmes, en se rendant compte qu'il avait encore une fois gâché ce qu'il avait de plus précieux, dans cet univers froid, alors que les mots dansaient sous ces yeux humides.
« je ne peux pas. je suis désolée, Sasuke. adieu. »
VOUS LISEZ
« 'cause you are loved »
FanfictionLes souvenirs des dernières vingt - quatre heures se glissèrent devant ces iris, accompagnés d'une souffrance indélébile ; il ressentait chaque brisure infligé à son cœur détruit. Sûrement qu'il aurait préféré être mort.