moi, Maya, espionne par défaut

Tant pis pour les frites ...

Il y a déjà la queue . Mais ça n'a jamais arrêté Ali quand elle a faim.                                                             Elle fait mine de chercher quelqu'un dans la foule, regarde autour d'elle, fait semblant de parler à certaines personnes, en rien de temps on est près de la barrière du self. On se glisse en dessous le plus discrètement possible, puis, pour éviter les remarques on se greffe à un groupe de mec devant nous.                                                                                                                                                                          Il ne nous remarque même  pas . On attrape un plateau chacune et on les dépose discrètement sur les railles du self. Voilà, on a reussi à passer en 2 min une queue de 35 min . Ali guette le self à la recherche de Gabe, elle attrape sans regarder des aliments qu'elle pose sur son plateau. Je la regarde faire sans rien dire. Elle sera étonnée quand elle verra qu'il y a deux pamplemousses, des concombres et 3 yaourts sur son plateau. J'ai à peine le temps d'attraper mon plat chaud qu'elle me tire par la manche pour me montrer la table de Gabe. 

Il est sur une table, dans le fond, entre une fenêtre et une fontaine à eau. Il fait de grands signes en notre direction comme s'il essayait de faire atterrir un avion .

- Comment ça va les sœurs Olsen ? Dit-il en nous faisant signe de nous asseoir .                                 Gabe est grand, bronzé, il a des yeux bruns et des cheveux châtain . Il est vraiment mignon, mais malgré ça, il n'appartient pas à la bande de Jules, et ça, ça porte préjudice.                                            Il préfère trainer avec ses potes de collège lunetteux, écrire des histoires sur des espions et rester avec nous. Il le côtoie juste pour le handball à L'AS, et on peut dire que c'est rock and roll comme échange .                                                                                                                                                                                Je m'assois près de la fenêtre et Ali se met à coté de Gabe.

-  Euh, tu sais qu'aujourd'hui c'est journées frites, pas pamplemousse . Ali regarde son plateau avec des grands yeux, elle a l'aire à la fois étonné , déçu et amusé. Gabe lui souris et lui passe un peu de ses frites .Quand ils sont ensemble, plus besoin d'essayer de faire la conversation, ils parlent sans arrêt, j'interviens de temps en temps pour montrer que je m'interesse, mais c'est tout.                                                                                                                                                                                           Là ils sont en débat sur les films de James bon. Le sujet de prédilection de Gabe c'est les espions, et moi, rien que d'entendre ce mot j'ai la boule au ventre. Avec le temps j'ai appris à faire avec. Je lui ai dit que je n'aimais pas les films d'espionnage à la James bon et mission impossible pour éviter le sujet, mais en même temps , il est si passionné par ce qu'il dit que je ne peux pas m'empêcher de l'écouter. Ça reste quand même ironique que mon meilleur ami soit fan d'espionnage. La vie est pleine de surprise.

Dès fois je me dis que je pourrais lui en parler à lui, lui dire qui je suis et d'où je viens, peut-être que lui comprendrait. Puis ensuite je me dis qu'il me prendrait pour une folle, alors je passe à autre chose.                                                                                                                                                                               Je regarde par la fenêtre les autres élèves s'amasser autour des portes du self. De loin les visages sont à la fois tous différents et tous identiques, on dirait une grosse fourmilière.J'ai le front d'appuyer contre la vitre et je maltraite mes concombres.                                                                Tout à coup, le silence à notre table m'intrigue. Je tourne la tête et vois Ali, les yeux rivé sur son plateau, elle a les sourcils froncés et serre dans sa main droite sa fourchette si fort que sa main en devient rouge sang . 

- tu sais que j'ai raison ... si tu veux je peux lui parler ... Gabe à une main sur l'épaule d'Ali.

J'ai dû rater quelque chose , jamais elle ne se serait autant énervée s'il parlait encore du meilleur acteur qui a incarné James bon.

-  je ne veux pas...gabe ... c'est clair ... sa voix, tremble, elle est à deux doigts d'éclater en sanglots . Je fais une pichenette avec de l'eau sur gabe pour qu'il me dise ce qui se passe. Et là, ses yeux remplis de compassions et de colère se tournent vers moi .                                                            Grave erreur maya, grave erreur...

- Jules ... sa voix est dure, je n'aime pas quand il parle comme ça je trouve ça oppressant .  Dit lui qu'il faut que vous lui parliez, qu'il arrête enfin de vous faire chier !

Il compte sur moipour que je parle à ali , que je la résonne , il compte sur moipour lui dire d'aller enfin régler ses comptes avec jules.

Je profite du faitque Ali et toujours la tête baisser pour avoir une conversationintense et silencieuse composé principalement de regards et de mouvements de tête avec Gabe.

En même temps , ilà raison , ça fait longtemps que je veux parler à Jules,mais ,pour ali , je ne l'ai jamais fait.

La voir dans cetteétat à cause de ce con me rends furieuse, et ça , gabe l'a biencompris et joue sur cette corde.

Je baisse lesépaules , il à gagné. Il souris en signe de victoire, applaudisà la façon des sourds et me désigne ali de la tête.

Maintenant !Il voulait que je lui parle maintenant ! À tout moment ellepouvait me planter avec sa fourchette. J'aime ali , de tout mon cœur, mais quand elle est en colère elle ne se contrôle pas du tout ,et j'ai pas envie de me prendre une fourchette .

Je fais non de latête à Gabe et lui fait signe de lui parler. Il fronce les sourcilset c'est repartis pour une discussion silencieuse dans notre proprelangage des signes.

Jeprends ma fourchette dans une main, désigne des yeux celles qu'elletient et fait semblant de me la planter dans le bras, avec la têtequi imite la douleurs.

Il secoue la tête,fait  signe de temps mort avec ses mains, puis il medésigne moi puis ali du regard en faisant un cœur avec sesdoigts.

Je secoue àmon tour la tête, je lui fait signe que c'est non et me replongedans mes concombres.

Avant que je puissemettre la première rondelle dans ma bouche il me rends ma pichenetted'eau .

Il se désigne , écris en majuscule dans les aires JULES puis tapes du poings droitdans sa mains gauche

Ce battre contre lui ! Maisnon ! Ça je peux déjà le faire toute seule !

Je fais signe de croix avec mes bras pour lui dire que c'est une mauvaise idée, puis je l'imite entrain de parler avec Ali avec mes mains en la désignant de la tête. Il passe les mains sur son visage, puis entre ses cheveux bouclés avant de reprendre son discours. Ses gestes ne sont plus du tout discret, avec ses deux bras il me désigne puis il désigne Ali. Il se fait une auto câlin pour me montrer comment il voit la scène puis il lève les bras en signe de victoire je lui fais une grimace, désigne à nouveau la fourchette et fait semblant de me planter la fourchette imaginaire dans l'épaule plusieurs fois . Il n'attend pas que je finisse et continue à se faire une auto câlin...

De l'extérieur les gens doivent nous prendre pour des fous. 

- De toute façon je n'avais pas très faim lâche Ali avant de se lever et de partir.

Je ne sais pas ce qu'elle a vu exactement de notre discution silencieuse . Mais moi et gabe, en entendant sa voix, on reste figé dans nos positions . Moi la bouche grande ouverte à cause d'un cri de douleur en me poignardant l'épaule à coup de fourchette imaginaire, lui a se faire des câlins et à parler sans bruit ... il y a de quoi vouloir changer d'amis je reconnais. On la regarde sortir du self sans rien dire, puis nos regards se croisent.En même temps on attrape nos sacs et on fonce dehors pour la retrouver.

 Tant pis pour les frites ...