Que lis-tu ? - [Armin x Reader] SNK

1.

Je brosse doucement mes cheveux pour les démêler sans me faire mal. Ils commencent à devenir plutôt longs, je devrais sûrement les couper dans peu de temps. Une fois satisfaite de ma coiffure, je soupire et me regarde dans le miroir accroché au mur. Aujourd'hui est tout juste mon premier jour de vacances, pourtant je me sens plus fatiguée que d'habitude. J'aurais aimé aller voir Mikasa et Eren, mais ils sont de corvée de ménage chez eux.

Ma mère est déjà partie depuis longtemps à son travail, je n'ai pas pu lui dire bonjour ce matin. Parfois j'aimerais bien avoir un grand frère ou une grande sœur, ou juste quelqu'un qui soit là quand je me réveille ou m'endors à la maison. Je me lève du tabouret sur lequel je suis assise et défroisse ma jupe grise, ajuste ma chemise blanche. Et si j'allais à la bibliothèque ? D'habitude, il y a peu d'agitation, là-bas, et j'ai justement envie d'être tranquille pour la journée.

Je range ma brosse dans le tiroir de la coiffeuse et me dirige vers la porte d'entrée, que j'ouvre pour sortir. La lumière s'introduit dans la maison, et m'aveugle un peu. Tout en cachant mes yeux du soleil, je referme derrière moi. Il fait beau, j'ai l'impression que tout le monde est de sortie, pas étonnant pour un jour férié. Je passe vraiment pour une créature de la nuit, à aller lire pendant que les autres s'amusent dehors. Un groupe de garçons de mon âge me bousculent alors qu'ils courent ensemble.

Je ne perds pas équilibre et les observe rigoler comme des idiots, l'air mauvais. Ce sont toujours les mêmes, on ne change pas une équipe qui gagne. Je continue de marcher tranquillement jusqu'à arriver aux grandes portes en bois à double-battants, celles de la bibliothèque. Une fois ici, je me sens bien. L'atmosphère est calme, agréable, les sons de l'extérieur sont étouffés. Je me sens bien plus sereine. Mon regard balaye la spacieuse pièce sombre, illuminée par quelques torches emprisonnées par des cages de métal afin que l'on ne les touche pas.

Comme je m'y attendais, il n'y a personne ici, à part le libraire, un homme très discret qui passe son temps à remettre les livres à la bonne place. Il est plutôt gentil, de mémoire, mais je ne lui ai parlé qu'une ou deux fois pour lui demander où je pouvais trouver tel ou tel livre. C'est bête, mais je me demande parfois s'il continue à parler à voix basse dans la vie de tous les jours. Je me dirige vers étagère du fond, celle des romans fantastiques.

Ces histoires me fascinent, les auteurs ont énormément d'imagination et savent pour la plupart très bien manier les mots. Je sais qu'une partie conséquente des ouvrages nous sont interdits, à nous, les citoyens. Selon des rumeurs, ils seraient accessibles uniquement à personnes importantes, et parleraient de ce qui se trouve derrière les immenses murs de pierre. Tout le monde est très curieux à ce sujet, mais personne n'en sait réellement quoi que ce soit, ceux qui savent se contentent de se taire.

Je fais glisser mon doigt sur les livres, à la recherche du roman que j'avais commencé à lire il y a trois jours. C'est un drame parlant de la relation secrète d'une femme riche et d'un homme très pauvre. Une belle histoire d'amour impossible, dont la complexité m'avait impressionnée. Avant de tomber sur celui-ci, je me pensais incapable d'être intéressée par un roman d'amour. Je me disais que c'était des histoires à l'eau de rose, et qu'elles m'ennuieraient plus qu'autre chose. Mais j'ai l'impression d'avoir un peu mûri en lisant ce livre.

Il m'a fait découvrir à quoi pouvait ressembler l'amour pur, poser des mots sur ces mystérieuses sensations qui font tant baver les adultes. Après tout, il faut s'ouvrir à différents genres littéraires, j'imagine. Finalement, je tombe sur ma lecture, et la retire de son rayon. À travers l'espace restant entre les deux livres qui se trouvaient à la droite et la gauche du mien, j'aperçois quelqu'un d'autre, qui feuillette un bouquin. Surprise, je sursaute et manque de faire tomber mon roman. Je me dirige vers la grande table ronde du milieu de la bibliothèque en secouant la tête.